La Presse Pontissalienne 190 - Août 2015

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Pontissalienne n° 190 - Août 2015

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PARC NATUREL RÉGIONAL DU HAUT-JURA L’enjeu du S.C.O.T. “Avec le Haut-Doubs, on partage des valeurs qui nous unissent très largement”

Le parc naturel régional du Haut-Jura s’étend aujourd’hui sur plusieurs communes du Haut-Doubs. Rôle, missions, enjeux : interview du président du parc Jean-Gabriel Nast.

L a Presse Pontissalienne : Pouvez-vous nous présenter le parc naturel régio- nal du Haut-Jura ? Jean-Gabriel Nast : On fêtera son 30 ème anniversaire en 2016. Le parc n’est pas une collectivité mais un outil des collectivités destiné à l’action patri- moniale au niveau environnemental et bâti. Il sert aussi de levier au déve- loppement économique et social. L.P.P. : Sur quel territoire ? J.-G.N. : Ce syndicat mixte couvre 122 communes sur les départements du Jura, de l’Ain et du Doubs. Soit les régions Franche-Comté et Rhône-Alpes. Tout n’est pas centré sur la maison du parc à Lajoux. Les réunions du conseil syndical se tiennent en différents lieux du parc. L.P.P. : Le parc emploie combien de salariés ? J.-G.N. : Cela représente une trentaine de personnes. Il s’agit pour la plupart de techniciens de haut niveau qui four- nissent de l’ingénierie aux petites col- lectivités. L.P.P. : Beaucoup de choses ont changé en 30 ans ? J.-G.N. : Le nombre de communes adhé- rentes a pratiquement triplé. Au fil du temps, on nous a confié des missions plus particulières. Je pense par exemple au contrat de rivière Bienne-Orbe ou plus récemment au S.C.O.T. (Schéma de cohérence territoriale). L.P.P. : En quoi consiste ce S.C.O.T. ? J.-G.N. : C’est un document de pros- pective très important. Il devra être conforme à la charte du parc.Au départ de la procédure, on a fait un diagnos- tic avant de réaliser le projet d’aménagement et de développement durable. On poursuit avec le document d’orientations et d’objectifs. Il y aura ensuite l’enquête

charte du parc 2012-2022.

L.P.P. : Comment déclinez-vous les missions du parc sur le Haut-Doubs ? J.-G.N. : Le parc est reconnu comme un groupe d’actions Leader. On a beau- coup travaillé sur le Haut-Doubs. On peut citer par exemple la nouvelle éco- le de Jougne conçue en privilégiant le bois local. On travaille aussi réguliè- rement sur les projets de fruitières comme ce fut le cas avec la galerie de visite de la nouvelle fromagerie de Labergement-Sainte-Marie. Il y a aus- si l’accompagnement de travaux syl- vicoles dans le massif du Risol, la res- tauration des pré-bois à Rochejean ou encore l’ouverture des milieux dans les combes derniers. L.P.P. : Et au niveau touristique ? J.-G.N. : C’est beaucoup d’études. On a participé au projet d’amélioration de la circulation routière sur le Mont d’Or et la rénovation du parking au som- met. On fait aussi des actions demarau- dage. L.P.P. : De quoi s’agit-il ? J.-G.N. : Avec des accompagnateurs et des guides, on va à la rencontre des touristes pour les sensibiliser sur les bons gestes et attitudes à tenir sur nos territoires. L’importance de bien fer- mer les barrières dans les alpages, d’éviter le dérangement du bétail. On accompagne aussi les grands événe- ments. On collabore avec les organi- sateurs de la Transjurassienne sur la validation des tracés de repli qui posent parfois problème avec la protection des espèces. La méthode est la même pour le trail du Mont d’Or. L.P.P. : Le territoire du parc n’échappe pas aux enjeux du travail transfrontalier ? J.-G.N. : Le parc est maître d’ouvrage sur le dossier du covoiturage. Il reste encore beaucoup à faire dans ce domai- ne. Ce sera efficace quand les gens auront compris que c’est dans leur inté- rêt. L.P.P. : Pouvez-vous nous en dire plus sur le centre de travail partagé qui a vu le jour à Morez ? J.-G.N. : C’est un atelier de co-working installé en partenariat avec la com- munauté de communes du Haut-Jura Arcade et la société lyonnaise La Cor- dée. L’opération consiste à mettre à disposition des bureaux, des salles de réunion, du matériel. À Morez, on a déjà atteint l’équilibre financier. Ce centre de travail partagé est ouvert 24 heures sur 24. Les adhérents peu- vent y accéder quand bon leur semble. On a quelques cadres frontaliers qui ont besoin d’échanger des mails ou des conversations avec des clients parfois très tard dans la nuit. Ils préfèrent utiliser cet outil plutôt que de déran- ger toute la famille à la maison. L.P.P. : Comment le parc s’engage-t-il sur la transition énergétique ? J.-G.N. : On est labellisé territoire à énergie positive avec, pour l’instant,

“On peut citer par exemple la nouvelle

publique et on espère en terminer avec le S.C.O.T. en janvier 2017. Il englo- be 79 communes dont toutes celles des Hauts du Doubs. L.P.P. :Avez-vous sollicité des partenaires pour mener à bien ce travail ? J.-G.N. : Cette démarche est portée en grande par- tie en interne avec le concours de l’agence d’urbanisme à Besançon et d’un bureau d’études spécialisé sur le com- merce. Ce S.C.O.T. a été retenu par l’État pour servir de modèle au niveau des S.C.O.T. ruraux. Le Pays duHaut- Doubs démarre la pro- cédure. Il y aura tout un travail d’articulation avec les autres S.C.O.T. pour obtenir des tuilages cohé- rents. Pour nous, c’est le projet numéro 1 sur la

école de Jougne.”

Jean-Gabriel Nast était présent à Ornans lors de la signature du contrat de Massif du Jura en présence de Manuel Valls.

des modes de vie, des cultures qui nous unissent très largement.Avec l’arrivée de nouveaux élus, on a besoin de temps pour qu’ils intègrent le parc dans leurs repères territoriaux. Rappelons aussi qu’on travaille depuis très longtemps avec le Haut-Doubs sur certaines thé- matiques. L.P.P. : Et l’avenir du parc, vous le voyez com- ment ? J.-G.N. : Avec la grande région qui se profile, on aura encore plus besoin de se rapprocher. On est tellement péri- phériques. On est presque condamnés à travailler ensemble pour valoriser nos valeurs. Propos recueillis par F.C.

une politique axée sur la mobilisation du bois en le valorisant en plaquettes forestières. On a entrepris la réalisa- tion de cadastres solaires.À partir d’un plan de ville ou du village, on repère les toitures propices à l’installation de panneaux photovoltaïques. C’est une action de conseil pour développer le photovoltaïque. Avec la biomasse, ce sont les deux éléments qui ont le plus d’avenir sur notre territoire. L.P.P. : De quel budget dispose le parc ? J.-G.N. : Cela varie entre 6 et 7 millions d’euros. L.P.P. : Étiez-vous présent à Ornans quand Manuel Valls est venu signer le contrat Mas-

sif du Jura ? J.-G.N. : Oui car le partenariat avec l’État est essentiel pour le parc. Le commissaire du massif reste un inter- locuteur privilégié avec qui l’on mène un travail de co-construction très impor- tant. Que ce soit Michel Cothenet ou Thierry Delorme qui l’a remplacé, on a la chance d’avoir des commissaires au massif du Jura avec qui il fait bon travailler. L.P.P. : Avez-vous réussi l’absorption ou plu- tôt l’intégration du Haut-Doubs dans le parc ? J.-G.N. : Oui. C’est avant tout une ques- tion de sensibilité. L’énorme majorité du Haut-Doubs partage les mêmes valeurs que dans le Haut-Jura. On a

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