La Presse Pontissalienne 190 - Août 2015

LA PAGE DU FRONTALIER 26

La Presse Pontissalienne n° 190 - Août 2015

ÉCONOMIE

Horlogerie 60 000 emplois dans l’horlogerie suisse, un record depuis 1970 Selon une étude de la Convention patronale horlogère suisse, les entreprises ont créé 1 826 nouveaux postes l’an dernier et 10 000 emplois en 4 ans. Un record qui tranche avec les perspectives actuelles sur le front de l’emploi, moins optimistes.

99.8 Grand Besançon

107.4 Haut-Doubs

105.1 Vallée de la Loue

www.villagesfm.com /Villagesfm #Villagesfm RETROUVEZ VITE VOTRE RADIO LOCALE SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX ! u Cf création de 30 ans

E ntre les études et la réalité du terrain, il y a parfois un fossé. Si certaines sociétés horlogères vivent un premier semestre 2015 délicat lié au franc fort qui induit une baisse de leurs marges dans la zone euro, l’étude sur le recensement du personnel horloger portant sur l’année 2014, réalisée en juillet par la convention patronale horlogère suis- se, montre que le secteur d’activité a - toujours - le vent en poupe.

Fin septembre 2014, les effectifs de l’industrie horlogère suisse s’établissaient à 59 112 travailleurs, soit une hausse de 1 826 postes par rapport à l’année précédente (+ 3,2 %). L’embauche a été supérieure à celle de 2013 (+ 1 470). Malgré ce bon résul- tat, les perspectives actuelles sur le front de l’emploi sont moins optimistes. François Matile, secrétaire général de la Convention patronale qui a réalisé cette étude admet la critique : “Oui,

cette photo a du retard entre l’année 2014 et le 15 janvier (N.D.L.R. : aban- don du taux plancher), dit le secrétai- re. Mais il faut voir le trend général : en 4 ans, l’horlogerie suisse a créé 10 000 emplois !” Les effectifs frôlent en effet la barre des 60 000 emplois, laquelle n’a plus été atteinte depuis le milieu des années soixante-dix. Ce résultat confirme une progression ininterrompue de l’embauche depuis l’après-crise de 2008- 2009 après des hausses d’effectifs en 2012 (+ 4 255) et 2013 (+ 3 013). L’année 2014 a toutefois été marquée par un certain ralentissement. À la fin de l’année, des licenciements ont été prononcés et des mesures de chôma- ge partiel prises, en nombre heureu- sement limité. La baisse des exporta- tions enAsie, les conflits géopolitiques sur certains marchés d’exportation (Russie), ainsi que l’abandon du taux plancher en début d’année 2015 consti- tuent, à l’heure actuelle, des facteurs d’incertitude pour la branche. Quid des licenciements avant l’été ? “J’ai peu d’éléments pour répondre, dit le secrétaire général de la branche. On sait que des entreprises ont licencié et que d’autres n’ont pas reconduit leurs temporaires (personnes en mission), qui eux, ne sont pas comptabilisés dans nos statistiques.” Partant de ce constat, “il y a fort à parier que les effectifs horlogers vont se stabiliser ces prochains mois” dit la convention patronale horlogère. “Nous en saurons davantage en seconde par- tie d’année car les périodes de vacances

font que les sociétés sont à l’arrêt. Nos craintes se confirmeront ou se dissi- peront” ajoute François Matile. Parmi les embauches en 2014, ce sont les personnels de production (trois quarts des effectifs) qui ont connu la plus grande augmentation (+ 2 010) alors que le personnel de direction dimi- nuait (- 114). “Je n’ai pas vraiment d’explication sur cette diminution” confie

Neuchâtel toujours en tête S i cʼest le canton du Jura qui a créé le plus dʼemplois (951, + 16,6 %) en 2014, lié à lʼarrivée dʼentreprises comme Swat- ch à Boncourt, le trio de tête des cantons les plus horlogers, pour ce qui est des effectifs, reste Neu- châtel (15 465), Berne (11 836) et Genève (9 769). Ils regroupent ain- si près des deux tiers des effectifs totaux. Le canton de Berne enre- gistre aussi une des plus fortes pro- gressions (+ 475).

“Les effectifs vont se stabiliser.”

le spécialiste horloger. Le personnel administratif ne gagne quant à lui que 66 unités. Bref, l’horlogerie suisse est un athlète en excel- lente santé.Mais gare au coup de pompe. À noter que le personnel en mis- sion sera le premier tou- ché par la baisse d’activité.

Une année record sur le front de l’emploi horloger en 2014 qui détonne avec les annonces de licenciement. La rentrée est attendue avec crainte.

SÉCURITÉ ROUTIÈRE Permis de conduire Malaise au volant, épilepsie… On vous retire le permis Les Suisses peuvent - depuis peu - dénoncer un individu qu’ils estiment inapte à la conduite d’un véhicule. Dans le canton de Neuchâtel, sur les 162 permis retirés au mois de juin, 17 l’ont été “pour des doutes sur l’aptitude à conduire.” Explications.

L a sécurité routière, en Suisse, comme en Fran- ce, est une priorité. Et désormais, les Suisses sont autorisés à la délation… S’ils estiment que leur voisin ou un de leur proche n’est pas apte à la conduite, ils peuvent aler- ter l’autorité cantonale : “Si un particulier communique des doutes sur l’aptitude à la condui- te d’une autre personne, l’autorité cantonale peut demander un rap- port au médecin traitant. Elle garantit l’anonymat à l’auteur de la communication s’il le demande. L’identité de celui-ci ne pourra pas non plus être divul- guée dans le cadre de procédures administratives” explique le ser- vice cantonal des automobiles et de la navigation (S.C.A.N.). Ce principe est le même dans tou-

te la Suisse. En cas de malaise au volant, d’épilepsie, l’autorité peut suspendre le sésame après étude médicale. En 2014, le canton de Vaud a connu des chiffres de sécurité routière stables avec 1 609 acci- dents dont 20 mortels. Le voisin neuchâtelois a enregistré “7 acci- dents mortels en 2014 contre 18

une hécatombe notamment dans l’arrondissement de Pontarlier. 18 personnes ont perdu la vie en 2014, soit 11 de plus qu’en 2013 ! Elles avaient entre 25 et 44 ans et résidaient pour 15 d’entre elles dans le Haut-Doubs. L’explication : “Un relâchement des comportements caractérisé par la vitesse et l’alcool” regret- tait à l’époque le sous-préfet Bru- no Charlot. Des renforts de gen- darmerie avaient été appelés. Les frontaliers ont été par des contrôles.Heureusement,le début d’année 2015 fut bien meilleur en terme de statistiques (aucun mort en février, période où les routes étaient enneigées, contre 3 en 2014). Alors que le trafic est au moins aussi important de l’autre côté de la frontière, que les conditions

Pour les Suisses qui ont perdu le permis de conduire… il reste le bus.

météorologiques sont quasi iden- tiques, comment expliquer une accidentologie plus faible enSuis- se ? Davantage de répression ? Au mois de juin, les infractions ainsi que les accidents ont “géné- ré le dépôt de 162 permis de conduire en vue de l’exécution d’une mesure d’annulation ou de retrait du permis de conduire” explique Philippe Burri. Dans ces retraits, 38 l’ont été pour excès de vitesse, 36 pour ivresse, 61 pour autres infrac- tions au code de la route, 8 pour

une dépendance alcoolique, une pour une dépendance de toxico- manie et 17 pour des “doutes sur l’aptitude à conduire.” Un terme inconnu en France même si le préfet peut décider de suspendre le permis d’un conducteur dont sa santé ne lui permettrait pas ouplus de conduire. “Tout conduc- teur qui rencontre un problème de santé doit, de sa propre ini- tiative, se soumettre à un contrô- le médical.Ainsi, il existe une lis- te des affections médicales incompatibles avec l’obtention

du permis ou impliquant des res- trictions à l’usage du permis” explique le service de la préfec- ture duDoubs. En revanche, rien sur la délation. En 2014 dans l’arrondissement de Pontarlier, 414 permis ont été retirés (contre 264 en 2013) dont 93 pour excès de vitesse (contre 51 en 2013) et 304 pour alcoolé- mie (209 en 2013). Preuve d’un certain relâchement ou d’une augmentation des contrôles de ce côté de la frontière…

dix ans plus tôt, 24 en 1994 et 31 en 1984. Nous allons dans la bonne direc- tionmalgré une aug- mentation très nette du parc automobile en parallèle” com- mente Philippe Bur- ri, chef du S.C.A.N. Dans le même temps, le Haut- Doubs connaissait

Un terme inconnu en France.