La Presse Pontissalienne 190 - Août 2015

PONTARLIER ET ENVIRONS 12

La Presse Pontissalienne n° 190 - Août 2015

VUILLECIN Projet d’extension La Cerma’C dans le convoi de la réussite En se diversifiant en 2007 dans la réalisation de convoyeurs pour l’industrie, cette petite société a trouvé le bon filon. L’extension du site est en cours.

Agence BRISEBARD - AMADRY

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L’ économie du Haut-Doubs ne se résume pas unique- ment au travail frontalier et au dynamisme commer- cial qui en découle.

L’industrie locale tire aussi son épingle du jeu. Les grands comme les petits. Discrètement mais sûrement, la Cer- ma’C poursuit son bonhomme de che- min.

Cette société créée en 2002 par quatre associés s’est d’abord développée dans la distribution de produits par bols

centrifuges et la fabrica- tion de machines spé- ciales d’assemblage et de contrôle. À l’étroit dans son premier local loué à Arc-sous-Cicon, la Cer- ma'C s’installe en 2006 sur la zone d’activité de Vuillecin. “En 2007, nous avons eu l’opportunité de nous diversifier grâce à la venue d’un ingénieur commercial spécialisé dans le convoyage,

par exemple la maintenance de la lai- terie Maugain à Chapelle-d’Huin.” La Cerma’C emploie aujourd’hui 13 salariés pour un chiffre d’affaires qui varie entre 1,6 et 1,9 million d’euros. L’option convoyage fonctionne tant et si bien qu’il devient nécessaire de pro- céder à l’extension des locaux. L’entreprise qui dispose aujourd’hui de 700 m 2 va pratiquement doubler de surface avec l’agrandissement de l’atelier d’usinage et la réalisation d’un hall de chargement-déchargement. “Une partie des nouveaux locaux sera louée à la société Decor Métal de Vuille- cin avec qui nous travaillons beau- coup.” Le montant global de l’investissement s’élève à près de 800 000 euros, assu- jetti d’un prêt d’honneur de 60 000 euros du Conseil départemental. S’il est par- fois difficile de trouver ou faire venir du personnel à deux pas de la Suisse, la Cerma’C essaie de les fidéliser en leur offrant des conditions attrac- tives. F.C.

“On s’oriente de plus en plus vers l’intégration des compétences”, explique Claudi- ne Lebon ici en compagnie de Cédric Fernan- dez et Quentin Tournier, deux techniciens du bureau d’études.

Doubler de surface.

ouvrant de nouvelles perspectives” , explique Claudine Lebon, l’une des associés. Les trois autres étant Carlos Dias par ailleurs gérant de la société, Philippe Michaud et Mickaël Tissot. La Cerma’C réalise tout type de convoyeurs, à destination notamment du secteur agro-alimentaire. Parmi ses clients, on retrouve des firmes bien connues : Nestlé, Lindt, Mars Choco- lat, Lu, Suchard, Poulain, Kraft…Elle intervient localement chez Schrader, Gurtner, F.C.I. Besançon. “On assure

CHANTRANS

Opposition au parc éolien Le vent de la polémique souffle sur la commune

Depuis plusieurs mois, les voix s’élèvent à Chantrans contre le projet de parc éolien. Le doute a fini par s’emparer de la municipalité.

D ans un courrier adressé le 19 juin à la commu- ne de Chantrans, l’entreprise Intervent annonce aux élus “la reprise de projet de parc éolien” dont le déroulement avait été suspen- du suite aux élections munici- pales de mars 2014. La société de Mulhouse qui est spécialisée dans la promotion de ce type d’installation nous apprend même que la “demande de per- mis de construire devrait donc pouvoir être déposée d’ici la fin de l’année 2015” et “qu’avant le début des travaux, une réunion de chantier (…) sera faite loca- lement.” Bref, si l’on en croit Intervent, le projet avance bon train vers sa concrétisation. Les 450 habitants de Chantrans doi- vent donc se préparer à accueillir sur leur territoire quatre à six éoliennes d’une hauteur mini- male de 138 mètres (auxquels s’ajoutent des pales d’une qua- rantaine de mètres). Pourtant, depuis 2007 et les pre- miers contacts entre Intervent et la commune, l’enthousiasme est retombé. Le projet est contes- té par une partie de la popula- tion et le doute s’est emparé du

conseil municipal. Prudent, Léon Bole, l’actuel maire émet les plus grandes réserves sur la suite des opérations. “Ce n’est pas moi qui vais donner un permis de construire à un projet dans lequel il y a tant d’incertitudes concer- nant la hauteur des éoliennes ou les incidences sonores par exemple” indique l’élu qui n’est visiblement pas sur la même longueur d’onde qu’Intervent. La commune a d’ailleurs pris un avocat qu’elle a chargé d’examiner le dossier dans les détails afin de déceler les ambi-

d’une batterie d’arguments qui font mouche. À force de com- munication, Michel Marmet qui a épluché le dossier, a fini par inverser la vapeur.Au printemps, il a organisé une réunion publique à ce sujet. Depuis trois semaines, une pétition circule contre le projet de parc éolien. Elle a déjà recueilli 120 signa- tures. “On espère en obtenir 150” annonce Michel Marmet. Ce défenseur de l’environnement assume son opposition à l’éolien, une énergie qu’il qualifie d’intermittente puisque la pro- duction d’électricité n’est pos- sible que lorsque le vent souffle. Selon lui, ce parc n’apportera que des désagréments à la com- mune de Chantrans et à ses habitants. “L’éolien génère des taxes, dont environ 15 % revien- nent à la commune. C’est très peu comparé aux nuisances géné- rées par les éoliennes” dit-il. Pour commencer,Michel Marmet rap- pelle que ces machines produi- sent des infrasons (des ondes sonores imperceptibles à l’oreille) qui ne seraient pas sans consé- quences sur la santé. “Avec les éoliennes, le village sera moins attractif, les prix de l’immobilier

La zone de développement éolien s’étend sur une centaine d’hectares aux portes de Chantrans.

la commune de Chantrans. Une grande partie des terrains com- munaux pris dans le parc éolien est déjà louée par la municipa- lité à des agriculteurs. Réunis le 3 juillet, les membres de la coopérative agricole de Chan- trans ont refusé à l’unanimité de céder au profit du parc éolien “tout ou partie du bail à ferme consenti par la commune” remarque Michel Marmet qui est un des membres de la socié- té coopérative. En l’état, la com- mune aurait donc deux loca- taires pour les mêmes terrains. “Un bail ne peut être consenti que si le terrain est libre de tout engagement ce qui n’est pas le

cas” conclut l’opposant. Léon Bole qui ne souhaite pas communiquer dans les détails sur ce sujet est préoccupé par ce dossier. On comprend mieux pourquoi lors du conseil muni- cipal du 19 mai, le maire a sou- haité “devant la complexité du contrat, vu l’évolution et face aux incertitudes, prendre des pré- cautions maximales” lit-on dans le compte rendu de séance. En s’appuyant sur un service juridique, le maire n’exclut pas, si nécessaire, de désengager Chantrans de ce dossier sans que cela ne coûte “1 euro” à la collectivité. T.C.

vont baisser et les propriétaires risquent de se rebiffer si la valeur de leur patrimoine diminue” enchaîne l’opposant. Si la commune commence elle- même à douter de l’intérêt de ce parc éolien, il n’est pas cer- tain qu’elle puisse se dégager du projet au stade de son avan- cée. En effet en 2009, le prédé- cesseur de Léon Bole a signé à Intervent une promesse de “lais- ser à bail” pour les terrains qui accueilleront les futures éoliennes. En étudiant le contrat, Michel Marmet a découvert que cette promesse était irrévocable pendant 30 ans. À cette diffi- culté s’en ajoute une autre pour

guïtés et éclairer les élus dans leur prise de décision. C’est par la déter- mination de Michel Marmet, un habi- tant de Chantrans, que le doute vient remettre en cause ce projet. Fondateur de l’association Hydra qu’il a créée en 1993 pour faire de l’initiation à l’environnement, il est parti en lutte contre ce projet de parc éolien armé

“Avec les éoliennes, le village sera moins attractif.”

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