La Presse Pontissalienne 187 - Mai 2015

FRASNE - LEVIER

La Presse Pontissalienne n° 187 - Mai 2015 32

LA RIVIÈRE-DRUGEON Militer dans l’associatif Christian Bouday jette définitivement l’éponge Le candidat en lice sur le canton de Pontarlier est encore dans l’amertume de la défaite. Ce coup d’arrêt brutal met fin à 35 années d’engagement dans la vie politique locale. En attendant un éventuel rebond associatif.

L a Presse Pontissalienne :Vous attendiez- vous à une telle défaite ? Christian Bouday : Je pensais être au second tour. Face à cet arrêt brutal, j’éprouve beaucoup d’amertume mais ce n’est en aucune façon une claque. L.P.P. : Qu’est-ce qui vous dérange tant alors ? C.B. : J’estime que le résultat du scru- tin reflète une certaine injustice par rapport au bilan du Conseil général. L’élection n’a pas répondu à cette ques- tion. C’est juste une élection purement politique sans regard sur ce qui a été réalisé depuis 2004. La droite n’a d’ailleurs fait aucune proposition. L.P.P. : La désunion des forces de gauche a pesé lourd dans la balance ? C.B. : De ce côté-là, c’est une énorme déception vis-à-vis des Verts de ne pas avoir fait cause commune.Àmon sens, c’est de l’immaturité politique. Nous aurions pu proposer une candidature très complémentaire en associant l’expérience à la jeunesse même si les Verts s’opposaient à la neige de cul- ture sur Métabief. Je souhaite à la can- didate écologique de pouvoir mener des dossiers environnementaux aussi forts que ceux que j’ai eus à porter dans le cadre de mes différents man- dats. C’est la meilleure façon de se conforter aux réalités du terrain. L.P.P. : L’union de la gauche était plus que jamais nécessaire dans ce Haut-Doubs qui penche traditionnellement à droite ? C.B. : Tout à fait. Sans union entre le

P.S. et les Verts, c’est hors de question de faire des bons résultats. En addi- tionnant nos voix sur Pontarlier, on était seulement à 200 voix derrière la droite. Aujourd’hui, j’espère que les forces de gauche duHaut-Doubs auront retenu la leçon. L.P.P. : Vous quittez la scène politique ? C.B. : Oui. Cet échec électoral marque la fin de mon parcours dans la vie publique qui a débuté en 1977 en entrant au conseil municipal de La Rivière-Drugeon où j’ai ensuite été maire de 1983 à 2008.

rels et des questions environnemen- tales. L.P.P. : Vous avez porté de gros dossiers ? C.B. : En étant aussi président de la Commission Locale de l’eau et du S.A.G.E. Haut-Doubs-Haute Loue, j’ai bataillé pour faire avancer le chantier du syndicat mixte des milieux aqua- tiques qui réunit aujourd’hui quatre communautés de communes. J’espère que le changement de majorité dépar- tementale convaincra les communau- tés de communes des hauts du Doubs et du Val de Morteau de rejoindre cet- te structure. À mon sens, il s’agissait avant tout d’un blocage politique. Il me semble logique que la probléma- tique de la qualité de l’eau soit traitée à l’échelle du bassin du Haut-Doubs dans sa globalité. L.P.P. : Vous avez également piloté la restruc- turation de Métabief. C.B. : Claude Jeannerot m’a confié la présidence du syndicat mixte du Mont d’Or en 2008. On a assez rapidement choisi de ne pas renouveler le marché avec Orex et de passer en régie direc- te avec une mainmise plus forte du politique dans la gestion de la station. On a engagé une restructuration à tous les niveaux. Pas seulement avec la nei- ge de culture mais aussi au niveau du personnel et des commerçants. Le syn- dicat qui était moribond en 2008 a repris des couleurs et entraîné d’autres acteurs du tourisme dans sa dyna- mique. Au dernier conseil syndical, on Dans quelques mois, la collectivité va donc se retrouver avec du matériel de télécommunication sur les bras qui ne servira plus à rien. Une situation qui pourrait faire l’objet de critiques de la part de contribuables privés d’Internet par ailleurs. “Nous sommes dans le cas de figure de quelqu’un qui aurait ache- té un ordinateur il y a sept ans et qui arrive en fin de course” relativisent les services d’Orange qui indiquent que pendant toutes les années de fonc- tionnement du Pack surf wi-fi, ils n’ont jamais facturé de frais de maintenance à la communauté de communes. L’important désormais pour le prési- dent de la collectivité est que des solu- tions soient trouvées afin d’éviter que des particuliers ou des entreprises ne soient privés d’Internet. Lors des récentes réunions publiques, Orange a proposé aux abonnés une offre tech- nique individuelle via sa filiale Nord- net. Il s’agit d’une parabole à instal- ler à son domicile. Le coût du kit est de 400 euros. Mais grâce aux diverses offres commerciales dont pourraient bénéficier les clients, le kit leur serait pratiquement offert. “Par ce moyen, on passe d’un débit de 1 méga (Pack surf wi-fi) à 20 mégas pour le même abon- nement” annonce Orange. Libre ensui-

L.P.P. : Ce n’est pas facile pour un élu de gauche de s’imposer sur le Haut- Doubs ! C.B. : J’ai perdu deux fois aux législatives en mettant quand même Roland Vuillaume en ballottage. Aux canto- nales, j’ai aussi perdu deux fois contre André Cuinet, une fois contre Claude Dussouillez avant d’être élu en 2004. J’ai été récom- pensé de ma persévé- rance d’autant plus que les électeurs m’ont reconduit dans cette fonction en 2011. Au Conseil général, j’étais vice-président en char- ge des milieux natu-

“Une énorme déception vis-à-vis des Verts.”

À 67 ans, Christian Bouday choisit de tirer un trait sur la vie publique et politique.

et c’est pareil pour la messagerie. On sent comme un vide. L.P.P. : De quoi demain sera fait pour Christian Bouday ? C.B. : J’ai d’abord besoin de prendre du recul. Peut-être que je m’engagerai dans la vie associative pour défendre des causes qui me sont chères. Aujour- d’hui, c’est le temps de la réflexion. Au final, j’ai quand même eu la chance d’écrire une petite page de l’histoire de la gauche dans le Haut-Doubs fores- tier. Propos recueillis par F.C.

a voté une seconde tranche de 20 mil- lions d’euros de travaux jusqu’en 2020. L.P.P. : On vous a d’ailleurs reproché d’être plus souvent à Métabief que sur votre canton de Pontarlier ? C.B. : Les efforts entrepris sur la sta- tion se répercutent sur tout le Haut- Doubs. On est d’abord élu pour gérer les affaires départementales et pas seulement son canton. L.P.P. : La vie est plus calme depuis quelques semaines… C.B. : La boîte aux lettres est plus vide

COMMUNICATION

Communauté de communes d’Amancey Les particuliers risquent d’être privés d’Internet

En abandonnant le “Pack surf wi-fi”, l’opérateur Orange va priver d’Internet ses clients de la communauté de communes d’Amancey à partir du 31 octobre. Des solutions sont à l’étude.

te aux particuliers d’étudier d’autres solutions auprès d’autres opérateurs. Le président de la communauté de communes préférerait qu’une solution globale soit trouvée dans l’esprit du Pack surf wi-fi. “Mon souci est que les personnes qui ne savent pas bricoler ne puissent pas installer la parabole. Elles devront donc faire appel à un antenniste qui leur facturera l’intervention. C’est pourquoi nous sommes prêts à remettre un peu d’argent pour trouver une solution globale” obser- ve Philippe Maréchal. La communau- té de communes est sur la voie d’un système radio qui permettrait à tous les foyers de se connecter à Internet.

le le responsable de la station. Si la collectivité devait retenir ce choix, les particuliers n’auraient pas à investir dans une parabole. Ils paieraient sim- plement leur abonnement pour accé- der à Internet. En revanche, quelle que soit la solu- tion retenue, elle ne sera que transi- toire. En effet, la communauté de com- munes d’Amancey-Loue-Lison a adhéré au Syndicat Mixte duTrès Haut-Débit initié il y a quelques années par le Conseil général du Doubs (aujourd’hui Conseil départemental). Dans le cadre de cette structure, “100 % des foyers et des entreprises de notre communauté de communes seront reliés à la fibre en 2021.” Les travaux d’installation du très haut débit devraient démarrer en 2018 sur ce territoire. La collectivité contribuera à ce projet à hauteur de 600 000 euros sur 15 ans (10 euros par an et par habitant). “Mon but est de tout faire pour que les travaux de la fibre commencent le plus rapidement possible. En attendant, il faut bien trouver une solution. Il est inenvisa- geable que le 31 octobre 2015 les par- ticuliers comme les professionnels n’aient plus d’Internet” conclut Philippe Maré- chal.

E n avril, l’opérateur de télé- communication Orange a ani- mé des réunions publiques sur la communauté de communes d’Amancey-Loue-Lison pour expliquer à ses abonnés les raisons pour les- quelles il abandonne le “Pack surf wi- fi” qui leur permet aujourd’hui d’accéder à Internet. Le service s’arrêtera le 31 octobre. À cette date, les clients ne pourront plus se connecter. Pour le fai- re, ils devront souscrire à une autre offre auprès d’Orange ou d’un opéra- teur concurrent. “Nous abandonnons le Pack surf wi-fi partout en France. Le problème est que notre fournisseur ne fabrique plus le matériel technique mis en œuvre dans le cadre de ce dis- positif. Face à l’obsolescence des équi- pements, on sait que nous ne pourrons pas assurer la maintenance à court ter- me. La décision a donc été prise d’abandonner ce système” indique la direction franc-comtoise d’Orange.

Le Pack surf wi-fi est né en 2004. Il a été mis en place par l’opérateur pour amener Internet dans les communes situées en zone blanche. Le problème est qu’il s’agit d’une solution globale développée sur un territoire mais avec le concours des collectivités locales. Dans le cadre de leur mission de ser- vice public, elles financent les antennes- relais et en échange Orange fournit l’accès à Internet. C’est en 2007 que la communauté de communes d’Amancey-Loue-Lison a franchi le pas. “Nous avons investi à ce moment- là 250 000 euros dans les équipements pour couvrir 9 communes. Déduction faite des subventions, 60 000 euros sont restés à notre charge. Là où il y a diver- gence entre nous et Orange, c’est que cet opérateur décide de façon unilaté- rale d’abandonner ce service” raconte Philippe Maréchal, président de la communauté de communes (il ne l’était pas à l’époque).

Elle a rencontré deux pres- tataires en mesure d’apporter ce service. L’un d’eux est la radio associa- tive de Déservillers Vil- lages F.M. “Nous avons toutes les autorisations pour devenir fournisseur d’accès Internet associatif. Il n’y en a pas en Franche-Comté. Notre technologie nous per- met de le faire à l’échelle du territoire intercommu- nal pour un débit de 5 à 10 mégas” indique Alain Bul-

“Il faut bien trouver une solution.”

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