La Presse Pontissalienne 182 - Décembre 2014

VALDAHON - VERCEL

La Presse Pontissalienne n° 182 - Décembre 2014

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VALDAHON Rencontre Valentin mène

les cyclistes à la baguette La nuit, Valentin est dans le pétrin et sur le vélo la journée. À 18 ans, le cycliste mène de front sa passion et son métier de boulanger chez les Compagnons du devoir à Strasbourg. Doué, le Valdahonnais suit les traces d’un certain Francis Mourey.

R ené, son père, ne l’a jamais poussé. Mais Valen- tin a tout de même attrapé les deux virus : celui du cyclisme et de la boulangerie. Fils de bou- langer-pâtissier installé Grande rue à Valda- hon, Valentin Humbert - 18 ans - s’affirme comme l’un des meil ĺ eurs cyclo-crossmen de sa génération bien qu’il ait démarré sur le tard. “Valentin a préféré avoir un métier et ensuite faire du vélo” explique son papa entre deux fournées de pains. Ancien coureur de première catégorie passé par le vélo-club de Morteau à l’époque de Joël Pelier, René Humbert n’a jamais insisté pour que son plus jeune fils suive sa trace. Ce n’est qu’à l’âge de 15 ans que le fiston décide de se mettre en selle après découvert le cyclo-cross à Épenoy lors d’une épreu- ve organisée par le vélo-club Valdahon Val-de-Vennes, son club. Très vite, le garçon accroche tout en pour- suivant son stage dans la boulangerie de papa histoi- re d’apprendre le métier. “Je me souviens encore de sa première victoire à Rioz : il s’était levé à 3 heures du matin et avait cuit 100 gâteaux de ménage” relate le père, assez fier. Trois ans plus tard, Valentin a pris de la caisse, de l’assurance. Inutile de le guider sur un éventuel chemin, le cycliste sait où aller : “Je vais pas- ser à la fin d’année mon brevet professionnel tout en roulant en peu plus” explique Valentin. Le papa, qui est aussi son chef, va lui adapter son emploi du temps afin qu’il s’entraîne davantage. “Et si ça ne marche pas, je ferai un D.E.U.S.T. en boulangerie afin de posséder les diplômes pour reprendre une affaire” dit le jeune

homme qui a terminé second du cyclo- cross de Belfort le 23 novembre, rem- porté par Fabien Cana ĺ , vice-champion de France de la spécialité. Doué, le Valdahonnais - qui a remporté huit victoires l’an dernier - fait le métier : il a perdu six kilos… Oublié les éclairs en chocolat et autres millefeuilles. “Valen- tin est un fin gourmet. Il a les conseils d’un diététicien désormais” confie René qui l’accompagne dès qu’il le peut. La famille a aménagé une fourgonnette pour les déplacements. Sixième d’une manche de niveau national en catégorie espoir, le jeune boulanger est conseillé par Fran- cis Mourey, maître de la discipline. “Je m’en inspire” dit humblement le garçon qui a signé pour le V.C. Morteau-Mont-

100 gâteaux de ménage et la victoire au bout.

benoît. Son parcours ressemble étrangement à celui de l’octuple champion de France. Comme Mourey qui a débuté dans la maçonnerie, il travaille dur. “Lorsque l’on se lève à 4 heures du matin et ensuite que l’on mon- te sur le vélo l’après-midi, cela paraît facile” ajoute le cycliste qui ne se prend pas la tête. Son père non plus. Sans pression, il progresse. “Beaucoup de jeunes de son âge étaient bien meilleurs que lui en cadets. Ils en ont trop fait et on ne les voit plus” témoigne le papa. La semaine d’école passée à Strasbourg chez les Compa- gnons du devoir, Valentin l’utilise pour souffler un peu. “J’emmène quand même mon home-traîner” coupe-t-il. Il espère être en forme pour les championnats de Fran- ce espoirs. Mais d’ici là, il faudra veiller aux fournées de baguettes… E.Ch.

Valentin Humbert, ici second du cyclo-cross de Belfort, passe à la fin de l’année scolaire son brevet professionnel de boulanger.

NODS

Animaux Chiens “maltraités” : la S.P.A. porte plainte La S.P.A. de Besançon a porté en 2014 cinq affaires de maltraitance devant les tribunaux. Deux plaintes ont été saisies à l’encontre d’un propriétaire de chiens à Nods. L’affaire a été classée sans suite par le procureur. D’autres, en revanche, aboutissent.

L a société protectrice des animaux a plusieurs missions : protéger les animaux abandonnés et dénoncer les personnes qui les maltraitent. L’antenne de la S.P.A. à Besançonmène plusieurs combats judi- ciaires dont un à Nods. Si l’action a été classée sans suite par le procureur de la République, elle a tout de même por- té ses fruits…Après les deux plaintes consécutives à l’encontre d’un pro- priétaire qui entassait ses animaux dans un chenil à Nods, la présidente de la S.P.A. de Besançon dit avoir consta- té dernièrement “des améliorations notables apportées aux installations grâce à la création de parcs, niches et maisonnettes…” Françoise Dodane avait alerté la justice après avoir constaté lamort de chiots l’hiver dernier. “Quand les choses s’arrangent, le procureur clas- se sans suite…” regrette tout de même la présidente de la S.P.A. qui espérait une condamnation pour les animaux morts car laissés sans soins. Cette affaire, malheureusement bana-

le, n’a rien de comparable avec les autres actions judiciaires menées par l’association. Certaines ont abouti. Il y a l’exemple de cet individu demeu- rant à Besançon reconnu coupable d’avoir massacré son jeune chien.Après trois ans de procédure, l’affaire a été jugée.Mais la sentence reste faible aux yeux des protecteurs des animaux. Les faits remontent à 2011. À l’époque,

Le directeur de la S.P.A. Vincent Pfeiffer récupère des animaux parfois violentés. La structure porte plainte mais les actions judiciaires aboutissent rarement.

Sébastien achète sur “leboncoin” un chien âgé de 6 mois qu’il va tenter de tuer en le pendant avec une ficelle dans la cave de son immeuble. Aler- tés par les cris de l’animal, des voisins interviennent. Il va ensuite administrer desmédicaments au cani- dé. Amorphe, le chien ne bouge plus mais ne décè- de pas. Le “maître” le conduit sur la voie ferrée et l’achève à coups de marteaux. Ce sont des

voisins, vigilants, qui donnent l’alerte. Quatre ans après, la société protectri- ce des animaux prend enfin connais- sance du jugement du tribunal de Bayonne (juridiction qui a repris l’affaire au tribunal de Besançon après le démé- nagement de l’homme soupçonné de maltraitance et actes de cruauté).Ver- dict : 4 mois de prison dont deux avec sursis “pour quelqu’un qui n’a même pas eu le courage de se rendre au tri- bunal, trouvez-vous cela normal ?” inter- roge Françoise Dodane. Connu des services de police, l’individu

est interdit à vie d’élever un animal. Il devra en outre payer 1 000 euros de dommages et intérêts et 840 euros com- pensant la procédure pénale. “On les attend toujours !” s’exclame la prési- dente qui a bataillé pour retrouver la piste de ce “délinquant” qui a quitté la Franche-Comté pour le sud-ouest. “Pire, il aurait, selon nos informations, récu- péré un animal” , dit-elle, déçue. Des histoires comme celles-là, la S.P.A. de Besançon en collecte chaque mois. À son grand désarroi. Elle a porté plain- te contre un propriétaire venu adop-

ter un chien dans ses locaux, animal retrouvé attaché au bord de la 2 x 2 voies menant à Lons-le-Saunier durant l’été. “Nous avons tout donné à la jus- tice comme l’identification du proprié- taire…mais depuis juillet, on nous dit que l’affaire est en cours. Un jour, on nous appellera pour nous dire que c’est classé sans suite” déplore-t-elle. Heu- reusement, la maltraitance aurait ten- dance à diminuer. Elle touche aussi bien la ville que la campagne.

Ce sont des voisins, vigilants, qui donnent l’alerte.

E.Ch.

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