La Presse Pontissalienne 182 - Décembre 2014

POLITIQUE

La Presse Pontissalienne n° 182 - Décembre 2014

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“Cette fusion des régions n’est pas une vague idée d’utopiste” L’ancien conseiller régional a co-piloté le Comité des sages mis en place par Marie-Guite Dufay pour réfléchir à la fusion de la Bourgogne et de la Franche-Comté. L’ancien élu U.M.P. sort de sa réserve et livre son point de vue sur l’union prochaine de ces deux territoires. POLITIQUE Jean-Claude Duverget

L a Presse Pontissalienne :Vous êtes à l’U.M.P. Pourquoi avoir accepté de co-piloter le Comi- té des sages mis en place par Marie-Guite Dufay pour réfléchir au projet de fusion des régions Bour- Si j’ai accepté de co-piloter ce comité en tant que membre de l’U.M.P., c’est parce que j’ai sen- ti que nous n’étions pas dans un raisonnement traditionnel de clivage. Chacun d’entre nous avait une expertise que nous avons mise volontiers au servi- ce de cette réflexion de fusion. Dans ce groupe, il y avait des tendances diverses. Certains n’étaient pas favorables à la fusion, d’autres préféraient le rapprochement avec l’Alsace, et d’autres encore avec la Bour- gogne. Nous étions tous des gens libres, il n’y avait d’enjeu pour aucun des 18membres du conseil qui ont travaillé sur ce projet ces derniers mois. Nous avons eu du mal à nous quitter. L.P.P. :Vous avez participé aux quatre réunions publiques en Franche-Com- té qui avaient pour thème la fusion. gogne-Franche-Comté ? Jean-Claude Duverget :

différence y a-t-il entre la ges- tion des lycées opérée par la Bourgogne ou par la Franche- Comté ? Je n’en vois aucune. C’est la même chose pour les agences de développement éco- nomique, un secteur dans lequel des doublons existent. Ce qui importe, c’est de mettre en pla- ce sur ce nouveau territoire un dispositif capable d’apporter une réponse rapide aux entreprises afin de favoriser l’implantation de sociétés et le développement industriel. L.P.P. : Qui de Dijon ou de Besançon sera la future capitale régionale. Au regard du rapport de force entre les deux villes, il ne fait aucun doute pour beaucoup de monde que ce sera Dijon. Qu’en pensez-vous ? J.-C.D. : Il faut résoudre en effet ce problème de la capitale régio- nale. Les Bisontins ne peuvent pas accepter que Dijon soit la seule capitale affichée. Mais Dijon seule n’a pas suffisam- ment de poids pour peser face à Lyon et Strasbourg. Par consé- quent, Dijon et Besançon peu- vent être gagnantes si ces deux agglomérations se répartissent

Bourgogne et de la Franche- Comté, avec enmarge, la Nièvre et le Territoire-de-Belfort. Je précise d’ailleurs, qu’en 1955, lorsqu’Edgar Faure (il est alors président du Conseil des ministres) qui porte l’idée régio- nale (elle va donner naissance aux 22 régions) fait la Franche- Comté, c’est une surprise car ce territoire, contrairement aux autres, compte moins d’1 million d’habitants. Sans la volonté de cet homme politique, il n’y aurait peut-être jamais eu de région Franche-Comté séparée de la Bourgogne. L.P.P. : Une des questions récurrentes à laquelle les élus régionaux n’apportent pas de réponse est de savoir si la fusion va générer des économies. Qu’en dit le Conseil des sages ? J.-C.D. : Ce que nous pensons, c’est que les économies ne sont pas inenvisageables. Il y a des doublons entre les deux régions. Ils doivent être analysés pour être ensuite supprimés. Il n’y aura par exemple plus qu’une seule préfecture, qu’un Conseil régional, et les services du rec- torat se regrouperont. Quelle

N’avez-vous pas eu le sentiment que ce sujet paraissait aussi confus qu’injustifié pour beaucoup de per- sonnes ? J.-C.D. : Il y a, c’est vrai, un manque de clarté dans l’esprit du public pour savoir qui fait quoi entre la Région, le Département et la Ville. J’observe une mécon- naissance des compétences de chacune de ces collectivités et de l’histoire de nos territoires. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de préciser lors des réunions

Il ne fait aucun doute pour Jean-Claude Duverget que la Bourgogne et la Franche-Comté ont intérêt à fusionner et réparer peut-être ainsi une sorte d’anomalie de l’histoire.

publiques dans les- quelles je suis intervenu, que l’idée d’un regrou- pement de la Bour- gogne et de la Franche-Comté est très ancienne. Cela fait 160 ans qu’on en parle ! Ce n’est donc pas une découverte. Tous ceux qui depuis, en France, ont imagi- né des regroupe- ments ont, dans leur majorité, pro- posé la fusion de la

les tâches de commandement, les tâches politiques et admi- nistratives de Bourgogne- Franche-Comté. Cela signifie au préalable que les présidents des deux régions se mettent autour d’une table avec les maires des deux villes et les pré- fets, pour analyser lucidement la répartition, sur le terrain, des pouvoirs politiques des régions, des pouvoirs décentralisés de l’État. La répartition des pou- voirs nous permettra de partir d’un bon pied dans cette fusion.

les relations tissées entre la Franche- Comté et la Suisse dans le cadre de la fusion ? J.-C.D. : La Suisse est une chan- ce offerte à la Bourgogne. L’idée commence à mûrir. La Franche- Comté a beaucoup d’avance dans la coopération transfrontalière. Cette frontière politique est en train d’être supplantée par les territoires de projets communs. Grâce à cette fusion, je pense que l’on peut entrer dans une nouvelle époque en ce qui concer- ne les relations transfronta- lières. Propos recueillis par T.C.

“Il y a des doublons entre les deux régions.”

L.P.P. : Quelle tournure vont prendre

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