La Presse Pontissalienne 181 - Novembre 2014
ÉCONOMIE
La Presse Pontissalienne n° 181 - Novembre 2014
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MOBILITÉS Le point à la douane Pontarlier-Vallorbe : ils sont les champions du covoiturage 4 500 personnes transitent entre 6 heures et 8 heures à la douane de Vallorbe. Parmi elles, 900 covoiturent. C’est encore peu mais ce chiffre augmente. Du 10 au 14 novembre se déroule le deuxième challenge du covoiturage inter-entreprises dont l’objectif est de sensibiliser davantage de frontaliers.
D ès 5 h 30 à 8 heures les jours de semaine, un flot continu de voitures se dirige en direction de la douane de Vallorbe. Des bouchons lematin pour se rendre au travail. Les mêmes ralentis- sements le soir pour rentrer à Pontarlier. Ce n’est pas nouveau. Ce qui l’est davantage, ce sont les chiffres du covoiturage qui progressent. Pas de quoi enrayer l’attente qui flirte parfois avec les trente minutes voire les 45 minutes dans le pire des cas. Mais il y a de quoi espérer... D’après une enquête menée par le cabinet Inddigo qui travaille pour le projet “covoiturage dans l’Arc jurassien”, le taux de covoi- turage est actuellement de 21% à la douane de Vallorbe entre 6 heures et 8 heures. “Cela repré-
sente environ 900 personnes qui covoiturent. Ceci est encoura- geant. Ces chiffres sont dans nos objectifs” rapporte Nicolas Mer- cat de la société Inddigo. L’enquête a été menée l’an der- nier à la douane de Vallorbe mais aussi sur les parkings des entreprises partenaires de l’opération “covoiturage”. Un état des lieux a été dressé.
covoituage a bien accroché dans les entreprises horlogères de la Vallée de Joux. Ce sont en géné- ral des entreprises qui sont de grandes tailles avec des horaires décalés. À 5 heures du matin, on a davantage envie de covoitu- rer. Surtout, ces entreprises de la vallée de Joux ont besoin d’une maîtrise du foncier. Construire 10 places de parkings supplé- mentaires est une véritable dif- ficulté d’autant qu’il existe des contraintes environnementales. Elles incitent au covoiturage. Elles sont plus sensibilisées que celles du Jura” rapporte le cabi- net. Vacheron-Constantin, Jaeger- LeCoultre, Val Tronic, Aude- mars-Piguet, Dubois, font par- tie des sociétés impliquées dans le projet. Si le taux est plus faible
“La peur des routes enneigées incite les frontaliers à covoiturer, notamment pour le trajet Pontarlier-Vallorbe” fait remarquer le cabinet Inddigo.
dans le canton du Jura, c’est aussi parce qu’il y a moins de bouchons. Le flux de pendulaires est diffus dans la matinée. Avec l’hiver, le covoiturage devrait faire de nouveaux adeptes. C’est en tout cas ce que pensent les membres du projet qui ont créé une plate-forme où l’on peut par exemple trouver sur le net ou par téléphone une personne qui se rend au même endroit, à la même heure. “Dans le secteur de Pontarlier-Mouthe, la pratique du covoiturage touche 31% des salariés des entreprises suisses engagées dans l’opération. Elle a doublé pendant l’opération en 2013.”
Celle-ci est donc reconduite du 10 au 14 novembre sous la for- me d’un concours.Avis aux ama- teurs qui sont pendulaires. Six équipes de covoiturage seront tirées au sort à la fin du jeu : chaque membre de ces 6 équipes recevra un bon pour un repas dans un restaurant gastrono- mique de la région. Pour l’heure, cette initiative a permis de mettre en place un site Internet (www.covoiturage- arcjurassien.com) et une cen- trale téléphonique qui permet
d’assurer et de faciliter la mise en relation des covoitureurs ain- si que s’occuper des inscriptions et fournir des renseignements (appel gratuit au + 41 (0) 800 25 26 27). Bien que marginal, le covoitu- rage trace son chemin. Encore faut-il avoir envie de partager cet espace personnel qu’est la voiture, “vécue comme le pro- longement du domicile” conclut Nicolas Mercat. En clair : trou- vez la bonne personne. Celle qui ne parle ni trop, ni pas assez.
Première nouvelle : les frontaliers de la Vallée de Joux covoiturent davan- tage que ceux du secteur de Morteau et de Maîche et beaucoup mieux que ceux du Terri- toire-de-Belfort qui se rendent dans le Jura suisse. “Le
Hiver, la bonne période.
Participer au concours (www.covoiturage-arcjurassien.com)
CONJONCTURE
VAUD
Quelle santé pour l’horlogerie suisse ?
Santé
Le canton de Vaud et l’hôpital de Lausanne publient une statistique : celle des avortements liés à la découverte de la trisomie 21. Le nombre d’avortements augmente à Vaud mais aussi le nombre d’enfants touchés. Hausse de l’avortement pour trisomie 21 à Lausanne
“Nous nous attendons à une année 2014 positive” Président de la fédération horlogère suisse (F.H.), Jean-Daniel Pasche relativise les licenciements opérés récem-
L a Presse Pontissalienne : Licenciements, chômage partiel : l’horlogerie suisse est- elle en crise ou est-ce une légère grippe ? Jean-Daniel Pasche : Il est vrai que cer- taines marques de montres et certains fournisseurs/sous-traitants ont dû prendre des mesures face à la conjonc- ture. Néanmoins, je ne parlerais pas de crise. Pour les 9 premiers mois de l’année, nos exportations sont en hausse de 2,7% (valeur) par rapport à 2013 qui était une année record. Je constate que l’augmentation concerne aussi les ment dans certaines sociétés horlogères comme Tag Heuer.
L’ enquête menée par le can- ton de Vaud avec la colla- boration de l’hôpital uni- versitaire de Lausanne est la première du genre menée par nos voisins suisses. Les chiffres mon- trent une forte hausse des avor- tements liés à la découverte de la trisomie 21. “Ils sont passés de
miques suit pourtant la même courbe. Il a même doublé, pas- sant de 40 à 89 cas en Suisse (chiffre de l’office de statistique fédérale). L’explication est claire : “Souvent, les parents refusent tout diagnostic prénatal pour dif- férentes raisons, émet un spécia- liste. Des femmes attendent leur premier et souvent dernier enfant. Pour ces mères, pas question de risquer une fausse couche pour un diagnostic, même s’il a pour but de déceler un éventuel syn- drome de Down.” L’âge des femmes enceintes est le principal facteur d’explication à cette augmentation des cas puis- qu’elles sont toujours plus nom- breuses à avoir des enfants sur le tard. Ce qui augmente les risque d’anomalie chromosomique pour les enfants. Si les probabilités sont de 0,1% à l’âge de 25 ans, elles sont dix fois plus impor- tantes après 40 ans.
Jean-Daniel Pasche, président de la F.H., reste confiant pour le secteur horloger suisse.
4 pour 10 000 nais- sances en 1989 à 24 en 2012 (à Lau- sanne)” explique le rapport. Avec ses 8 000 naissances annuelles, le can- ton de Vaud repré- sente 10% des accouchements en Suisse (82 164 bébés sont nés en 2012). Si les avortements augmentent à Lau- sanne, le nombre de bébés nés triso-
volumes de montres expor- tés (+ 1,3%). Lorsque la crois- sance moyenne est faible, comme en l’espèce, il est com- préhensible que des entre- prises soient impactées par des croissances plates ou négatives. Toutefois, l’ensemble de la branche res- te positif et nous nous atten- dons à une année 2014 posi- tive, ce qui en ferait l’année record de notre histoire hor- logère suisse.
montres quartz sont en baisse alors que les montres mécaniques poursuivent leur croissance. L.P.P. : Les frontaliers doivent-ils s’inquiéter pour leur emploi ? J.-D. P. : D’une manière générale, je res- te confiant quant à l’emploi dans l’industrie horlogère suisse pour tous les employés, résidents ou frontaliers. Par contre, je confirme que certaines entreprises rencontrent des difficultés ponctuelles et qu’elles peuvent être ame- nées à prendre des mesures. Recueilli par E.Ch.
sement de la croissance ? J.-D. P. : La croissance est faible parce que nos volumes d’exportations se situent à des hauts niveaux (c’est toujours plus difficile de faire plus) et parce que la conjoncture a ralenti dans des marchés importants : Chine, Hong-Kong, Alle- magne, France, pays de l’Est. L.P.P. : Quels types de montres sont les plus tou- chés ? J.-D. P. : Les différentes catégories de montres sont en hausse, sauf les montres en argent et en plaqué or qui accusent de fortes baisses. Je relève aussi que les
Les risques 10 fois plus importants après 40 ans.
“2014 pourrait être une année record.”
L.P.P. : Comment expliquer ce tas-
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