La Presse Pontissalienne 181 - Novembre 2014
DOSSIER
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La Presse Pontissalienne n° 181 - Novembre 2014
Maison pour tous Un nouveau directeur Retour aux fondamentaux aux Longs-Traits La M.P.T. des Longs-Traits a recruté un nouveau directeur expéri- menté qui aura comme objectif de remettre sur pied la structure au cœur d’un quartier bientôt classé en zone urbaine sensible.
S era-t-il l’homme de la situation ? On ne peut que l’espérer car la M.P.T.des Longs-Traits a vraiment besoin de sortir la tête de l’eau. L’association a tra- versé un passage à vide qui s’est soldé par les départs de la direc- trice et d’un animateur. À 59 ans,Alain Cazal a déjà bien rou- lé sa bosse dans l’univers des maisons de quartier. Directeur de centre social depuis 1995, il a exercé à Vitrolles, Belfort, Bethoncourt, Saint-Maximin- la Sainte-Baume. Il arrive donc à Pontarlier avec une solide expérience. En poste depuis le 1 er septembre, il établit encore le diagnostic d’une Maison Pour Tous assez mal en point, désertée par les ados, où l’offre d’activités ne cor- respond pas forcément aux attentes. “Il ne s’agit pas de tout bouleverser mais de bien se situer dans l’environnement socio-éco- nomique du quartier” dit-il. La démarche suppose de mieux connaître le profil des adhérents, leur catégorie socio-profession-
nelle, la zone d’influence de la M.P.T. Autant de critères qui permettront de déterminer la place de laM.P.T. dans son quar- tier. Alain Cazal se veut proche des gens. Ce n’est donc pas un hasard si l’animatrice chargée du pôle adolescent a vu son poste évo- luer enmédiatrice sociale. “C’est plus logique dans la perspecti- ve d’une structure qui s’intégrera dans un quartier en zone urbai- ne sensible ou Z.U.S.” Alain Cazal compte encourager, accompa-
jet à vocation éducative, socia- le et culturelle est pavé de bonnes intentions mais manque d’organisation. D’où l’idée de les accompagner, de procéder à un recrutement avec des aides pos- sibles en vue d’aboutir à la créa- tion d’un lieu d’accueil parent- enfant.” Le nouveau directeur apprécie les animations dans le sens où elles mettent en vie des situations qui permettent aux gens de “se transformer au tra- vers de” , le but étant d’apprendre à vivre ensemble, d’acquérir les règles de la citoyenneté… “C’est grâce au lien social, à l’éducation culturelle qu’on construit une culture” , poursuit Alain Cazal qui proposera dès la rentrée de la Toussaint une nouvelle offre dans le cadre du périscolaire. La priorité sera mise sur des activités manuelles, d’éveil musi- cal où de médiation scientifique. “Je suis surpris du comporte- ment des gens du quartier quand ils traversent la rue sans regar- der. À partir de là, on va créer un atelier de sécurité routière avec des notions de code de la
“On va étudier l’intérêt de telle ou telle activité. Si c’est positif, on garde, sinon on change”, explique Alain Cazal qui souhaite tourner la page sur les difficultés de la M.P.T. des Longs-Traits.
gner les actions en cours qui éma- nent d’un besoin de la population. Exemple avec l’atelier des mamans mis en place pour qu’elles puissent se retrouver avec leurs enfants âgés de 0 à 3 ans. “On est passé d’une à trois matinées par semaine. Ce pro-
“On va créer un atelier de sécurité routière.”
constate qu’une partie des habi- tants du quartier se recroque- villent sur eux-mêmes faute de pouvoir se déplacer à l’extérieur. “On pourrait envisager de mettre nos bus à disposition. Là, on ferait du lien social. Cette acti- vité pourrait être confiée à un habitant du quartier. Le social, ce n’est pas uniquement des acti- vités onéreuses. Depuis la ren- trée, les demandes d’échelonnement de paiement des cotisations tendent à aug-
route, sur les tenues vestimen- taires, l’état des véhicules. On pourra appréhender différem- ment les finesses du code de la route pas toujours faciles à com- prendre quand on ne maîtrise pas toutes les subtilités du fran- çais. Cet atelier peut être un bon support pour attirer les ados qui ne fréquentent plus la M.P.T.” Alain Cazal se projette déjà dans la Z.U.S. qui induit par exemple la création d’un comité de citoyens. Depuis son arrivée, il
menter. Cela nous oblige à réflé- chir sur le coût des activités et les modalités de règlement. Sinon, on court le risque d’un écrémage par le haut.” Toujours dans le souci d’être à l’écoute, il étudie la faisabilité d’ouvrir la structure le samedi. Avec des idées et un peu d’huile de coude, on peut faire des miracles sociaux même aux Longs-Traits.
F.C.
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