La Presse Pontissalienne 181 - Novembre 2014

DOSSIER 22

La Presse Pontissalienne n° 181 - Novembre 2014

Les Pareuses Un souci d’ouverture Maison de quartier des Pareuses : “Familles, je vous aime” Après les enfants et les ados, la maison de quartier des Pareuses se met au diapason des familles et reste plus que jamais axée sur la mixité des publics.

U ne maison de quartier bien dans ses baskets doit répondre aux attentes de la population. Ce n’est pas un hasard si l’on a jugé utile de relancer des cours de français aux Pareuses. “On a une demande qui va dans ce sens” , indique Nicolas Roche, directeur de la structure. Ce besoin n’émane pas seulement de primo-arrivants mais aussi de personnes en recherche d’emploi et soucieuses de mieux se débrouiller pour répondre aux offres et remplir les formalités administratives. Si les enfants et les ados se sont appro- prié les lieux depuis belle lurette, ce n’est pas encore le cas des familles. D’où l’idée demettre en place des actions en direction du public familial. “Pour ce faire, on travaille en étroite collabo- ration avec le comité des familles qui insuffle des idées d’animation ou de sortie. On veut remettre l’unité fami-

liale au cœur de la maison” , complète Jacky, de son vrai nom Jacques Billot, le président de l’association chargée de gérer cette maison de quartier. L’atelier “aide aux devoirs” ne désem- plit pas depuis la rentrée. Répercus- sion des nouveaux rythmes scolaires, les enfants sont maintenant accueillis plus tôt, à partir de 16 heures “Les enfants viennent comme ils veulent dans cet atelier qui ne nécessite pas d’adhérer à la maison de quartier. Les choses sont claires. On les accueille seulement s’ils viennent pour travailler. Sinon, c’est retour à la maison sous la responsabi- lité des parents. On ne fait pas de gar- derie.” Le règlement est précis et les enfants l’acceptent plutôt bien. La plupart d’entre eux participent d’ailleurs à d’autres activités. Comme quoi quelques repères ne nuisent jamais à la vie en collectivité. “Il n’y a pas de cloisonnement. On fait partie intégrante

du quartier. Cette maison, c’est un lieu repéré où l’on sait que l’on peut trou- ver des réponses et des idées d’activités” , observe Jacky. Le président comme son directeur reconnaissent aussi le manque de mixité des publics à la mai- son des Pareuses où 80 % des adhé- rents sont issus du quartier. Cette envie d’ouverture se vérifie lors des camps d’été où la moitié des enfants viennent de l’extérieur. On la retrouve aussi aux Olympiades et surtout dans le cadre du collectif “Parloncap” qui associe les maisons de quartier pontissaliennes. Autre exemple assez significatif, la ludothèque qui rayonne bien au-delà des Pareuses. Fort de 400 jeux, ce ser- vice mobilise une animatrice qui se déplace sur plusieurs communes de la C.C.L. : Doubs, Granges-Narboz, La Cluse-et-Mijoux et Chaffois. L’intégration, un jeu d’enfant quoi. F.C.

“On est parti de rien”

J acques Billot fait partie des pionniers de la maison de quartier des Pareuses. Tout a com- mencé dans les années soixante-dix sous la mandature de Denis Blondeau. “Je me suis retrou- vé au conseil municipal. Il y avait un souci de pré- délinquance aux Pareuses. Comme je connais- sais ce quartier, jʼai décidé de mʼen occuper avec Jeannot Henriet qui était à lʼépoque adjoint aux affaires sociales. Il nʼy avait rien pour les jeunes.” Sʼil nʼa jamais eu la mémoire des dates, Jacky se souvient parfaitement de travail effectué avec Claude Munier, un prêtre qui souhaitait aussi sʼinvestir. “Quand la municipalité a entrepris de rénover la cité des Pareuses, Jʼai demandé aux jeunes du quartier sʼils voulaient quelque chose. À leur demande, on a créé “la salle”. Cʼétait une sorte de foyer. On a commencé à mettre en pla- ce des camps de vacances.” Tout reposait bien

sûr sur le bénévolat. Le succès aidant, il a fallu recruter des anima- teurs. Cette dynamique a abouti à la construction de la maison de quartier en 1994. Pour gagner sa vie, Jacky avait repris lʼentreprise paternelle dʼélectricité. Elle ne résistera pas à son engage- ment social. “Pour ce projet de maison de quar- tier, on était devenu incontournable” , poursuit celui qui deviendra lʼun des premiers animateurs per- manents avec Nicolas Roche qui dirige aujour- dʼhui la structure. Ce duo fait toujours référence dans le quartier. Lʼhistoire de la maison de quartier ne fut pas quʼune succession de bons moments. Elle est émaillée de faits divers parfois dramatiques. Avec le recul, Jacky estime malgré que tout le travail effectué sur le quartier a fini par payer en apaisant les ten- sions du quartier.

“C’était facile, il n’y avait rien”, rappelle Jacky Billot qui fut l’un des pionniers à l’origine de la maison d e quartier des Pareuses.

Quartier Berlioz Un travail de fourmi “Zika”, agent de médiation Au contact des familles, celle que tout le monde surnomme Zika intervient sur Berlioz et les Pareuses où elle a grandi. Un rôle méconnu mais au combien utile sur le plan social.

C e job, si l’on peut par- ler ainsi, lui va com- me un gant. Zika l’exerce depuis 2006 sans avoir l’air désabusée ou fatiguée d’aller quotidienne- ment à la rencontre des familles de ces quartiers populaires.Avec le temps, son carnet d’adresses s’est étoffé et compte mainte- nant près de 200 familles qu’elle visite régulièrement. L’enfant des Pareuses qu’elle a été espè- re toujours retrouver les valeurs de solidarité et de partage qui ont baigné sa jeunesse. Son rôle s’inscrit dans la média- tion : être à l’écoute, suggérer des solutions, accompagner, orienter les familles dans leurs démarches administratives. Elle relaie également des informa-

tions ou des idées d’animation, d’atelier au niveau des maisons de quartier. “On est d’abord au service des habitants et non l’inverse. On souhaite les impli- quer le plus possible dans la vie de la structure” , explique Marie- Pierre Curien, la coordinatrice du centre social Berlioz. Elle

tours remplacées par les Sym- phoriales, la population du quar- tier Berlioz s’est diversifiée. “Ces constructions ont attiré de nou- veaux ménages. Cela apporte de la mixité et casse les préjugés.” Le centre Berlioz rayonne aus- si sur les quartiers voisins, à savoir Rouget-de-l’Isle et les Castors. Ouvert à tous, il pro- pose diverses activités : accueil de loisirs, aide aux devoirs. Depuis la rentrée, le menu s’est diversifié avec quelques nou- veautés comme l’atelier des p’tits bricoleurs, l’éveil musical ou la gymnastique pour les adultes. Plusieurs animateurs sont mobi- lisés pour encadrer ces séquences. “On s’est concentré longtemps sur les enfants et maintenant on s’ouvre davan-

aimerait parfois voir disparaître le qualificatif social car il don- ne une fausse image de cette structure de proximité qui fait partie de la M.J.C. des Capu- cins. Avec la démoli- tion de deux

200 familles qu’elle visite régulière- ment.

Marie-Pierre Curien assure la coordination du centre Berlioz où est rattaché Zika, l’agent de médiation qui intervient aussi auprès des familles des Pareuses.

mations comme la fête de quar- tier, le vide-greniers. “On fait bien sûr partie intégrante du collectif Parloncap dont les actions permettent de casser les clivages entre les quartiers pon-

tage en direction des adultes et des familles” , poursuit la direc- trice. Comme aux Pareuses, le centre Berlioz s’appuie sur un comité des familles qui propose des ani-

tissaliens. Cela permet aux habi- tants de s’ouvrir sur l’extérieur.” En 2015, le centre Berlioz célé- brera son quinzième anniver- saire. Un ado bien dans son quartier et bien dans sa ville.

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