La Presse Pontissalienne 177 - Juillet 2014

LE PORTRAIT

43 La Presse Pontissalienne n° 177 - Juillet 2014

PONTARLIER

Gilles Marguet Il garde le drapeau tricolore chevillé au corps

bileux. La preuve lors de sa première et unique par- ticipation aux J.O. (à Salt Lake City). “Du relais (où il est médaillé), je ne me souviens de rien. Je n’avais pas dormi durant trois jours en raison du stress. Dans ma tête, c’est un trou noir de 30 min- utes. Je ne me rappelle que le départ et malgré les images que j’ai pu voir, je ne me souviens même pas du tir.” Le Haut- doubiste remplira toute- fois sa mission en termi- nant dans le paquet, mission couronnée par cettemédaille de bronze… dont Gilles ne se souvient même plus où il l’a rangé. Il y a bien la médaille d’or de “Flo” dans un coin de la maison, mais pas la sienne. “Je n’ai jamais été un fétichiste.” Il n’a jamais été dupe non plus. À la fin des années quatre-vingt-dix, il sera con- fronté aux dures réalités de la triche, celle du dopage : “Même en sprintant dans les premiers kilomètres, on se pre- nait 30 secondes dans la figure. J’étais dégoûté et on ne comprenait pas…Jusqu’à ce que l’affaire Festina éclate” confesse le sportif. Plusieurs coureurs tomberont ensuite, repris par la patrouille. Le Franc- Comtois, lui, n’a jamais eu recours au dopage. Il confirme que dans son sport, notamment les Français, sont propres. Pour ce qui est de certains fondeurs des pays de l’Est, Russes notamment, il s’avance moins : “On ne les aime pas. Dans un relais, on préfère encourager un Allemand plutôt qu’un Russe” dit-il avec le sourire. Après avoir coaché dans leurs premières années des garçons comme Martin Four- cade ou Jean Guillaume, nouvelles stars du biathlon français, il confirme que la relève est là. Dans le Haut-Doubs, elle se fait attendre. Courtisé il y a quelque temps par les États-Unis pour gérer un centre d’entraînement à Lake Placide, le biathlète a refusé la proposition. “C’est mon côté éthique. Le drapeau français est gravé dans mon cœur” conclut-il. Si le blouson de l’équipe de France est rangé dans le placard, il ne garde aucune rancœur ou nostalgie. Gilles va revêtir une autre fonction : celle de papa à plein- temps. Tout aussi prenant… E.Ch. 30 000 francs de ses études pour faire du sport…

29 années. Entre ses débuts de biathlète et sa carrière d’entraîneur, Gilles Marguet aura passé tout ce temps au service de l’équipe de France de biathlon et de ski de fond. À 47 ans, le skieur raccroche. Trop de pression, trop de fatigue, le sen- timent d’avoir fait le tour, il claque donc la porte de l’équipe de France et ne refera pas ses valises pour la prochaine cam- pagne d’entraînement qui reprend en ce moment. “Je pars en bon terme, rectifie- t-il. Si j’arrête, c’est parce que je suis usé.” On peut le comprendre. Cette année, Jeux olympiques obligent, il a passé 160 jours hors de sa maison. Autant dire que Rose (6 ans), Jean (4 ans) et Line (2 ans et demi) ont peu vu leur papa. “Avec Flo (Florence Baverel) qui commentait les J.O. à Paris, on s’est croisés deux jours” rapporte Gilles, confortablement instal- lé dans la coquette maison située à Maisons-du-Bois qu’il a bâtie récemment. C’est ici, en terre saugette, que le Pon- tissalien prend un nouveau départ. S’il s’offre un repos mérité, le skieur pour- rait devenir coach personnel ou organ- iser des manifestations pour les entrepris- es. Il se laisse encore le temps de réfléchir pour peaufiner son avenir. Ce fils de douanier passé par le Col-des- Roches, Fournet-Blancheroche, Sainte- Colombe et Métabief, n’a jamais rien lâché. La preuve lorsqu’il a convaincu sa mère qu’il arrêterait l’école pour vivre de son sport. À l’époque (fin des années quatre-vingt), c’était loin d’être gagné. “J’étais inscrit en I.U.T. Technique de commercialisation. Quelques jours après Lièvremont où il partage sa vie avec Florence Baverel et ses trois enfants, Gilles se repose. L’occasion de revenir sur les grands moments de sa carrière. Médaillé olympique et champion du monde de relais en biathlon puis entraîneur des équipes de France, Gilles Marguet raccroche. Ce milieu, qui lui a tant donné, lui a prélevé beaucoup d’énergie. À Maisons-du-Bois-

Gilles Marguet ne préparera pas ses valises pour cette nouvelle saison de biathlon qui débute avec la préparation estivale.

Bio express Âge : 47 ans. Né à Pontarlier. Carrière sportive : Médaillé de bronze aux J.O. de Salt Lake City (biathlon - relais en 2002) et champion du monde de relais (2001). Un podium en coupe du Monde

mon arrivée à l’école, j’ai tout plaqué. Vendre, ce n’était pas pour moi. Les 30 000 francs de l’époque que j’avais empruntés à la banque pour financer mes études m’ont servi pour me prépar- er, se souvient-il. J’avais trois ans pour rentrer en équipe de France et m’entraîner.” Finalement, il ne mettra que deux ans pour vivre de son sport. Intégré en équipe de France de biathlon, il obtient en 1990 des résultats probants avec une 15 ème place en coupe du Monde à Anterselva puis une victoire en relais, la première fois qu’une équipe de France arrivait à cette marche du podium. Arrivé assez tard, à l’âge de 14 ans au biathlon, ce Pontissalien a toujours préféré le nordique à l’alpin : “Je suis rentré en sport-études à Pontarlier avec François Rousset comme entraîneur. C’était un entraînement à l’ancienne mais nous

étions responsabilisés à l’inverse de cer- tains coureurs aujourd’hui. Il y a par- fois trop d’assistance” confie-t-il. Gilles sait de quoi il parle. Après sa carrière de sportif couronnée par une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Salt Lake City en biathlon et un titre de cham- pion du monde de relais en 2001 avec l’équipe de France, il a entraîné les jeunes. Il a aussi et surtout préparé les lattes des skieurs en tant que technicien. L’un de ses meilleurs souvenirs fut sans doute l’aventure des J.O. de Vancouver où il a préparé les farts pour les skis de fond : “Il y avait une véritable osmose entre tous les staffs des équipes de nordiques. On a trouvé le bon fart… et explosé tout le monde à la glisse. Je crois que j’ai pris plus de plaisir dans ma carrière d’entraîneur que de coureur.” Car Gilles l’admet lui-même : c’est un

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