La Presse Pontissalienne 177 - Juillet 2014

20 DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n° 177 - Juillet 2014

Métabief Un point de vue d’élu Des rentrées fiscales… mais aussi des dépenses

Le tourisme à Métabief génère des recettes fiscales que la commune utilise en investissant dans les équipements et l’entretien des routes et des réseaux au service des touristes.

Sauf que le pôle touristique du Haut- Doubs est adossé à la frontière suis- se. Le travail frontalier génère des besoins importants en terme de loge- ments. Beaucoup de résidences secon- daires ont basculé vers de l’hébergement à l’année. Conséquence : le nombre de lits touristiques diminue sur la ban- de frontalière. Une réaction s’impose. “Les collectivités ont d’abord travaillé à la création d’équipements structu- rants et de produits. Sur le territoire Mont d’Or-Deux lacs, on peut évoquer la remise à plat du réseau de randon- nées, les aménagements nautiques autour du lac, la modernisation de la station. On doit maintenant engager une autre réflexion qui favorisera la création de lits touristiques” , poursuit Gérard Dèque qui était responsable du tourisme au sein de la communauté de communes qu’il préside mainte- nant. Quelques ajustements techniques s’imposent. Il serait peut-être perti- nent de revoir la façon dont on sou- tient des propriétaires qui touchent des aides en réhabilitation touristique et finissent par opter pour de l’hébergement à l’année. Gérard Dèque estime que la meilleure solution pas- serait par de l’hôtellerie avec la créa- tion d’un établissement à forte capa- cité, entre 100 et 200 chambres. “Il faudrait mettre en place des partena- riats pour attirer une grande enseigne.

L emaire deMétabief Gérard Dèque n’a jamais douté de l’intérêt de consolider et développer le tourisme sur le Haut-Doubs. “C’est l’un des seuls secteurs d’activité

français avec une balance commerciale positive. Sans oublier comme on le répè- te sans cesse que le tourisme représente des emplois non délocalisables. Pri- mordial pour l’avenir de certains ter- ritoires ruraux.”

Métabief dispose d’un parc de résidences secondaires vieillissant et coûteux d’entretien (photo A. Loye).

Sauf qu’on n’a pas encore le produit adéquat pour rentabiliser une telle structure.” Et le maire de Métabief de rappeler tout ce que l’on doit aux vacan- ciers qui séjournent sur le Haut-Doubs. “Sans touristes, on n’aurait pas de sta- tion, pas de projet de piscine. La riches- se touristique a permis de maintenir les commerces et l’agence postale à Métabief.” Les résidences secondaires, il en res- te encore quelques-unes, ce sont des retombées liées aux taxes foncières et d’habitation. Ces recettes permettent de limiter le niveau d’imposition glo- bale. “Le classement en commune tou- ristique nous permet aussi de bénéfi- cier d’une D.G.F. calculée sur une base de population de 2 500 habitants.” Mais cette fiscalité n’est pas non plus une manne financière, sauf à ne réaliser aucun investissement. “Aujourd’hui, on ne peut plus réagir comme ça. On s’efforce de mettre les services au pied

de toutes habitations sans distinction. On a fait un cinéma. On va participer au budget de la station.” Le parc des résidences secondaires est vieillissant sur Métabief et tout ce qui va avec aussi : voirie, réseaux. La com- mune n’a pas d’autre choix que d’entretenir et remettre en état ces équipements. “On a aussi des soucis de stationnement dans ces résidences conçues avec une seule place de par- king alors qu’aujourd’hui on compte plusieurs voitures dans une famille. On a pris du retard. Il aurait fallu réagir avant.” S’il semble plus favorable à la solution hôtelière, Gérard Dèque ne dénigre pas pour autant l’intérêt de lancer des opérations de requalification des rési- dences secondaires. “Pourquoi pas, si cela permet de louer 20 à 25 semaines sur la station avec des produits d’hébergement confortables.” F.C.

Les recette fiscales liées au tourisme

Malbuisson

45 salariés à l’année Le marketing hôtelier à la mode Chauvin

Avec trois établissements, la famille Chauvin est à la tête d’un complexe hôtelier familial de 83 chambres. Pour le remplir, elle a développé une véritable stratégie commerciale. Aperçu.

“O n propose une offre d’héberge ment et de cuisine diversifiée avec le but de répondre aux attentes du client” , explique Corinne Brachet, née Chauvin. Avec ses deux sœurs Frédérique et Anne et son frère Xavier, ils ont repris la succession d’une affaire familiale qui s’étale sur plusieurs générations. Le com- plexe Chauvin comprend trois établissements. Le plus connu, l’Hôtel le Lac affiche trois étoiles et perpétue une tradition d’accueil haut standing qu’on retrouve aussi dans le restau- rant qui lui est associé. Les hôtels Beau Site et La Poste ont deux étoiles et viennent élargir l’offre. La famille Chauvin gère égale- ment le restaurant du fromage avec des recettes toutes franc- comtoises et le restaurant à la ferme plus axé sur une cuisine bonne maman aux saveurs du terroir. “On constate que la sai- sonnalité se réduit de plus en plus aux vacances scolaires. Ce qui ne signifie pas l’activité glo-

bale baisse. Elle augmente même mais en s’intensifiant sur des durées de séjour plus courtes.” Corinne Brachet déplore la fer- meture de plusieurs hôtels autour du lac. “On ne peut pas s’en réjouir. C’est toujours plus attractif quand il y a d’autres établissements sur la place, d’où l’importance de se diversifier.” Pour ce faire, la famille Chau-

vin s’est attaché les services d’un commercial depuis plus de dix ans. L’hébergement pour l’hébergement, cet- te recette n’est plus d’actualité. “Aujourd’hui, les touristes ont besoin qu’on leur présen- te le voyage, qu’on les incite à consom- mer tel ou tel pro- duit touristique.” Cette stratégie marketing se tra- duit de différentes manières. Le com- plexe dispose ain-

Chez les Chauvin,

l’équilibre est dans la diversité.

La saga familiale Chauvin se perpétue depuis trois générations à Malbuisson.

si d’un parc de vélos électriques mis à disposition des clients qui souhaitent découvrir les alen- tours sans s’inquiéter des dis- tances ou des grimpettes à sur- monter. Autre exemple, les séjours raquettes ou randonnée développés avec des guides accompagnateurs. “On fonctionne en partenariat avec les collecti-

structures touristiques qui soient à la page. On pense à la station deMétabief ou au futur complexe aquatique de Malbuisson. “Les gens dépensent plus quand l’offre d’activités est plus étoffée. C’est paradoxal car ils n’ont pas for- cément plus de pouvoir d’achat.” La tradition des belles voitures immatriculées à l’étranger qui

se garent sur le parking de l’hôtel le Lac reste d’actualité. La famil- le Chauvin ne néglige pas, pour autant,la clientèle bourguignonne et franc-comtoise. Tout comme elle cible bien sûr la clientèle groupe, les séminaires. Chez les Chauvin, l’équilibre est dans la diversité. F.C.

vités et les agences de voyages réceptives. On conçoit des pro- duits adaptés à chacun de nos hôtels.” L’hôtellerie a de l’avenir sur le Haut-Doubs sous réserve de pou- voir répondre aux attentes d’une clientèle exigeante et qui appré- cie qu’on s’occupe d’elle. Sous réserve aussi d’avoir des infra-

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