La Presse Pontissalienne 177 - Juillet 2014

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n° 177 - Juillet 2014

2

La cure de Labergement sur leboncoin

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Le collège de la Source en travaux jusqu’en 2017

Bienvenue Amis touristes, bienvenue en Bourgogne ! Euh en Franche-Comté… Ou plutôt en Bourgogne-Franche-Comté, ou en Franche-Comté-Bourgogne, on ne sait plus… Bientôt le Haut-Doubs et le Mor- van appartiendront à la même région, comme Sens et Saint-Claude, ou Belfort et Nevers. Voilà la réforme des régions, après l’annonce de la refonte, puis de la suppression des Départements. Cette brave dame habitant en Haute-Marne, à une vingtaine de kilomètres de la Hau- te-Saône était bien perdue quand on lui a annoncé que sa région Champagne- Ardenne aurait désormais une façade maritime ! Avec la fusion de Champagne- Ardenne avec la Picardie, bienvenue à Langres-les-Bains. La baie de Somme mariée au plateau de Langres, quelle cohérence ! Rassurons-nous, malgré cet- te réforme dessinée à l’emporte-pièce de quelque cabinet ministériel visible- ment fâché avec la géographie, le Châ- teau de Joux restera toujours à La Clu- se-et-Mijoux, la Citadelle à Besançon et le Lion à Belfort. Mais tout de même : le tourisme également subira forcément les conséquences néfastes de ces fusions anarchiques. Déjà que le comité régio- nal du tourisme de Franche-Comté a toutes les peines du monde à vendre notre région à l’extérieur, elle qui poin- te péniblement à la 20 ème place sur 22 des destinations touristiques, quels efforts surhumains ne devra-t-on pas déployer pour trouver de la cohérence dans tout cela. Aujourd’hui, les messages sont déjà tellement brouillés entre un comité régio- nal aux messages publicitaires parfois sibyllins, des comités départementaux du tourisme rebaptisés “destinations départementales” et des offices du tou- risme qui même proches se tirent par- fois dans les pattes. Un indice supplé- mentaire du dédain avec lequel les pouvoirs publics se moquent éperdu- ment du secteur touristique : il est actuel- lement éclaté entre quatre ministères différents. On a l’air d’oublier en France que le tourisme représente tout de même 10% du fameux P.I.B. : c’est plus que l’industrie automobile par exemple. La France reste encore - pour combien de temps - la première destination touris- tique du monde. Si le tourisme dans nos régions ne disparaîtra pas, il semble avoir été totalement négligé par les cerveaux parisiens qui ont pondu cette réforme des régions. Plus que jamais, chaque ter- ritoire devra se battre seul avec ses armes. Bienvenue dans le Haut-Doubs. Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Agence publicitaire : S.A.R.L. BMD - Tél. : 03 81 80 72 85 Anthony Gloriod - Portable : 07 86 50 05 23 Imprimé à I.P.S. - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Juin 2014 Commission paritaire : 1102I80130 Crédits photos : La Presse Pontissalienne, Archi + Tech, Club collectionneurs Mont d’Or, Festival Montperreux.

L e Conseil général du Doubs investit 15,8 mil- lions dʼeuros (coût estimatif) dans lʼextension et la restructuration du collège de la Sour- ce à Mouthe. Lʼétablissement scolaire construit en 1968 est marqué par lʼusure du temps. Ses conditions dʼaccueil ne sont plus adaptées pour recevoir un nombre dʼélèves amené à croître. Actuellement, environ 400 enfants sont scola- risés dans le collège. Une fois les travaux ter- minés, les locaux pourront en accueillir jusquʼà 500. Les travaux qui ont démarré au mois dʼavril sʼachèveront en juillet 2017. Le chantier contient plusieurs volets. La pre- mière phase concerne la construction du bâti- ment pour lʼadministration, le préau, le C.D.I., et la construction de la salle polyvalente. Lʼactuel bâtiment de la demi-pension, du pôle artistique et des sciences sera réhabilité dans un second temps entre juillet 2015 à juillet 2016. Ensuite, dans la dernière phase, le bâtiment de la vie

scolaire, salle des professeurs, enseignement général, sera à son tour modernisé. “La restructuration du collège sʼinscrit dans une démarche de développement durable. La loi relative à lʼaccessibilité est bien entendu prise en compte” précise le Conseil général du Doubs. La collectivité ajoute encore que “le chauffage de lʼétablissement continuera dʼêtre assuré par la chaufferie bois communale, mais avec une réduction de 40 % des puissances de raccor- dement grâce à la mise en place dʼune enve- loppe thermique très performante.” Le collège sera donc moins énergivore. Ce projet entre dans le cadre du programme pluriannuel de modernisation des collèges mis en place par le Conseil général du Doubs. Le montant du programme est de 524 millions dʼeuros pour moderniser 40 établissements. 24 opérations dont deux constructions sont déjà terminées.

C’est l’aile gauche du bâtiment qui est mise en vente.

L’ information a vite fait le buzz à Labergement- Sainte-Marie où nombre d’habitants sont restés très attachés à ce bâtiment pour y avoir usé leurs fonds de culottes à l’école, au caté- chisme…Quatre mois après avoir finalisé l’achat de ce bien communal, son pro- priétaire décide d’en vendre une partie. Il était avant tout motivé pour préserver ce bâti- ment non dénué de cachet sans pour autant être un monument historique. C’est justement cette attention conservatrice qui avait convaincu les élus de lui céder le bien. D’où l’inquiétude en découvrant l’annonce sur leboncoin. “Cette mise en vente d’une partie du bâti- ment servira à financer la res- tauration de l’ensemble du bâtiment” , indique le pro- priétaire Régis Robbe. Rien d’illégal à cela car cette spé- cificité faisait partie des

clauses négociées entre les deux parties. Fatigué de voir le patrimoine architectural du Haut-Doubs maltraité par des rénovations disgracieuses, l’acquéreur ne souhaitait pas que l’ancienne cure de Laber- gement subisse le même sort. “Je voulais avant tout la sau- vegarder d’une probable démolition-reconstruction. En l’achetant, j’ai déjà accom- pli la moitié du challenge. Il reste maintenant à dégager des fonds pour financer les travaux qui s’imposent, le but étant de faire vivre et trans- mettre ce patrimoine aux futures générations.” Régis Robbe a exploité plusieurs pistes dans ce sens avec l’idée d’installer des services, des commerces au rez-de- chaussée. Mais les démarches n’ont, à ce jour, pas abouti, d’où cette mise en vente qui se solde pour l’instant par quelques contacts informels.

Voilà à quoi ressemblera le futur collège de la Source à Mouthe dont la restructuration vient de débuter. (perspective Archi + Tech).

La dernière révérence de Jean-Louis Simon

L e musée d’Ornans expose “L’Origine du monde”. Mais l’événement attendu autour de l’œuvre majeure de Gustave Courbet est voilé de nostalgie pour ceux qui connaissaient Jean-Louis Simon. Le président fondateur de l’association “Chez Courbet”, qui devait prendre part aux débats, s’est éteint le 12 mai à l’âge de 68 ans. Il se passionnait pour le pein- tre franc-comtois. Son appétit avait pris peu à peu les traits d’un combat judici- aire qu’il portait, et dans lequel il défendait les intérêts du Conseil général du Doubs. Le souhait de Jean-Louis Simon était que l’Institut Courbet restitue à la col- lectivité les 26 toiles de l’artiste acquis- es, disait-il, grâce aux subventions du Département. Dès lors, il lui semblait légitime que ces tableaux reviennent au musée pour y être exposés aux côtés des 26 autres que possède déjà le Con- seil général. Son entreprise s’éteint avec l’homme jovial qu’il était.

Jean-Louis Simon, c’était d’abord un style. Avec ses moustaches, son nœud papillon et son costume trois pièces, il avait l’allure d’un aristocrate apprêté. Ses lunettes en demi-lune posées au bout du nez soulignaient son regard rieur et malicieux. Il était conteur, blagueur, versé vers la culture, amateurs de bons mots, lui qui a côtoyé Brassens et Fer- ré lorsqu’il s’occupait d’une structure associative à Besançon chargée de pro- mouvoir l’art en général. Épicurien, il refaisait le monde “en étant persuadé que ça ne servira à rien…” ironisait-il. Dans le petit bureau de sa maison de Saône, il vivait entouré de livres, de pho- tographies, d’objets rassemblés au fil de sa vie, mais il vivait surtout de musique. Car Jean-Louis Simon était un concertiste singulier. Pianiste autodidacte, il avouait son incapacité à lire la moindre partition. Une fois au clavier, il était dans l’improvisation permanente, ne jouant que sa musique, classique évidemment,

Jean-Louis Simon photographié dans le petit bureau de sa maison de Saône où il vivait entouré de livres et de musique.

jour “vous avez la musique naturelle.” Un don avec lequel il a enchanté son pub- lic par des harmonies aussi uniques qu’éphémères comme la vie qu’il aimait.

mais avec une virtuosité étonnante à la manière de Bach, de Chopin ou de Beethoven. Il racontait que la pianiste russe Élisabeth Leonskaja lui a confié un

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online