La Presse Pontissalienne 177 - Juillet 2014

La Presse Pontissalienne n° 177 - Juillet 2014 19

Mont d’Or-Deux Lacs

Encourager la location

“Il faut sortir de cette logique d’opposition pour ou contre le tourisme” Michel Mantez qui préside l’office de tourisme Mont d’Or-Deux lacs tire les conclusions de l’étude pilotée par le Comité Régional du Tourisme et le Pays du Haut-Doubs.

Les agences immobilières, le syndicat mixte du Mont d’Or ou celui des Deux lacs, les offices de tourisme commen- cent à s’engager dans ce sens. On doit concevoir des outils de fidélisation éco- nomique à destination des loueurs. L.P.P. : En se basant sur quel principe ? M.M. : Plus ils louent leurs meublés de tourisme, plus ils capitaliseront d’avantages. Cela peut être des for- faits gratuits en alpin ou en fond, une incitation fiscale. On pourrait aussi créer une structure à l’échelle de Méta- bief par exemple qui apporterait des services aux loueurs en s’occupant des remises de clés, de la location des draps. Cela existe sur d’autres stations. Il est important aussi de moderniser le parc de lits touristiques avec des logements adaptés à la location. L.P.P. : Cela fait quand même beaucoup de choses à entreprendre ? M.M. : Bien sûr. Mais sans ambition économique, il n’y a pas d’enjeu, ce qui fait qu’à la moindre difficulté, on envi- sage un changement d’usage. Pas besoin d’être un économiste pour constater la pression des frontaliers sur la loca- tion touristique. L.P.P. :Vous sous-entendez que c’est une solu- tion de facilité ? M.M. : Oui, d’autant que le parc mar- chand appartient pour l’essentiel à des propriétaires âgés sans besoin finan- cier et qui n’ont pas envie de gérer des locations saisonnières. Le tourisme est moins rentable et plus contraignant. S’il n’y avait pas cette demande de frontaliers, le problème ne se poserait pas. D’où la nécessité de mettre des moyens importants pour arriver à des remplissages corrects. Le Haut-Doubs dispose d’un héritage énorme en poten- tialités d’hébergements.

L.P.P. : Pourquoi ? M.M. : Car elle ignore la clientèle locale. Un touriste est une per- sonne qui passe au moins une nuitée sur place. Donc, les Francs-Comtois ou Bourguignons qui viennent par exemple skier à la journée sur Métabief ne sont donc pas pris en compte.

L a Presse Pontissalienne : En quoi cette étude vous semble-t-elle utile ? Michel Mantez : Ce travail va permettre de savoir ce que représente l’activité touristique. On aura ainsi des éléments de comparaison et d’analyse. Il est temps de sortir de cette logique d’opposition pour ou contre le touris- me. Cet outil va montrer que le tou- risme représente un secteur d’activité comme un autre au même titre que l’agriculture et la forêt. L.P.P. :Le tourisme ne pèse plus autant qu’avant dans l’économie locale ! M.M. : Effectivement, cela représentait un gros levier d’activités. Le contexte a beaucoup évolué.Aujourd’hui, même si le pouvoir d’achat des habitants du Haut-Doubs a bien progressé, il faut je pense continuer à développer le tou- risme. N’oublions pas que cette étude minore aussi le poids du tourisme.

“Le tourisme est moins rentable et plus contraignant.”

L.P.P. : L’étude recense près de 39 000 lits touristiques sur le Haut- Doubs. Peut-on considérer que c’est un atout ? M.M. : Cela représente une forte capa- cité d’accueil mais 70 % sont consti- tués de lits non marchands. Le travail des acteurs et des décideurs du tou- risme sera de commercialiser ces lits “froids”. Pour y parvenir, ils devront mettre en place une stratégie forte.

Performance Tourisme signe un accord-cadre national avec le Rn2D La société Performance Tourisme, créée en septembre 2013 par le cabinet Red- point et Letʼs Root, vient de signer un accord-cadre de coopération national avec le Réseau National des Destina- tions Départementales (Rn2D). Cet accord-cadre pose des conditions négo- ciées pour lʼapplication “Performance Tourisme” dont lʼobjectif est de mesu- rer la performance numérique des sites Internet des acteurs et professionnels du tourisme (restaurateurs, chambres dʼhôtes, hôtels, sites de loisirs…).

L.P.P. : Vous évoquiez des actions engagées en faveur des propriétaires de lits touristiques, avez-vous des exemples à présenter ? M.M. : Le Comité départemental du tou- risme dispose de l’application Perfor- mance Tourisme qui permet de mesu- rer la performance numérique des sites Internet des acteurs et professionnels du tourisme. Un diagnostic est en cours d’établissement sur le secteur Mont d’Or-Deux lacs qui sert de territoire pilote sur le Doubs. Quant au rôle de l’office de tourisme, il doit aider ses adhérents à se professionnaliser. Il sert aussi de relais local au C.D.T. Loca- lement, on peut aussi s’interroger sur l’intérêt d’avoir deux offices de tou- risme à Métabief et aux Hôpitaux- Neufs. Propos recueillis par F.C.

“Il manque un parc de logements touristiques attractifs hors saison”, note Michel Mantez, prési- dent de

l’office de tourisme Mont d’Or-Deux lacs.

Passage de relais à la ferme-hôtel de la Vrine Vuillecin Une succession bien engagée

“Ce qui n’empêche pas d’apporter sa touche personnelle” , glisse Sylvaine Sirvent. Il y aura enco- re des cuisses de grenouilles à déguster à la Vrine. “On privi- légie toujours une cuisine soi- gnée avec des produits frais de qualité.” L’heure du repos a sonné pour Jean-Marie et Nadine Salomon. “Nos enfants n’étaient pas inté- ressés par la succession. On avait aussi envie d’en profiter un peu après toutes ces années de labeur” , justifie Nadine Salo- mon.

Jean-Philippe et Sylvaine Sirvent ont repris cet hôtel-restaurant où leurs prédécesseurs Jean-Marie et Nadine Salomon ont su en tirer profit du potentiel touristique du Haut-Doubs.

teurs de sports d’hiver qui empruntent la R.N. 57 pour se rendre vers les stations alpines.” La ferme-hôtel fait partie de la chaîne des Logis de France, une référence très recherchée par la clientèle affaire. L’établissement emploie entre 8 et 12 salariés. Toute l’équipe a été reprise par les nouveaux exploitants qui s’inscrivent dans la continuité.

C’ est incontesta- blement l’une des références hôte- lières du Haut- Doubs qui vient de changer de mains. Le couple Sirvent semble apprécier sa nou- velle acquisition. “L’établissement qui nous correspondait en taille, visibilité, état des locaux. Cet hôtel trois étoiles dispose égale- ment du label qualité tourisme”, note Jean-Philippe Sirvent, fort d’une trentaine d’années d’expérience dans le métier dont l’essentiel au sein du groupe Accor. Il a notamment dirigé l’Ibis de la City à Besançon. Lui et son épouse projetaient depuis longtemps d’avoir leur propre affaire. “On a préféré attendre que les enfants soient plus grands pour franchir le pas.” Pourquoi la Vrine ? Jean- Philippe et Sylvaine Sirvent ont passé assez de temps dans le Doubs pour s’y attacher et avoir envie d’y rester. Ils ont fait appel à un cabinet spécialisé qui les

a accompagnés dans leurs recherches. On ne reprend pas un hôtel-restaurant de 36 chambres comme le bistrot du coin. Le passage de relais s’est déroulé sous les meilleurs aus- pices. Vendeurs et acquéreurs étaient sur la même longueur d’onde. “On a un bon relation- nel” , confie l’hôtelier. Les cédants semblent ravis de laisser leur bébé en si bonnes mains. Si la ferme-hôtel n’est pas leur création, ils lui ont don- né ses lettres de noblesse, sa

l’ancienne ferme agricole a été rénovée de fond en comble. “Au niveau de l’hôtel, on fonctionne avec une clientèle touristique de mai à octobre et des commer- ciaux le reste de l’année” , résu- me Jean-Marie Salomon. Conscients des potentialités locales, lui et son épouse ont développé un programme de cir- cuits de découverte à travers la Franche-Comté et la Suisse voi- sine. “Chaque année, on parti- cipe au salon mondial du tou- risme, le Map pro qui se tient à Paris.” Ces efforts ont permis au couple Salomon de se consti- tuer une belle clientèle étran- gère. Belges,Anglais,Allemands et bien sûr les Suisses séjour- nent ou se restaurent réguliè- rement à la ferme-hôtel de la Vrine. Jean-Philippe et Sylvaine Sir- vent ont bien l’intention de pro- longer cette tradition promo- tionnelle. “On sera au prochain Map pro.” L’activité repose aus- si sur l’attractivité et le dyna-

misme de la capitale du Haut- Doubs. Exemple avec le cham- pionnat de France de tarot, une aubaine pour les hôteliers de la Vrine qui font le plein. “On enre- gistre aussi des pics d’activité en hiver avec le passage des ama-

Jean-Philippe et Sylvaine Sylvent ont repris depuis quelques semaines les rênes de la ferme-hôtel exploitée depuis 1989 par Jean-Marie

réputation et un taux de remplissa- ge supérieur à la moyenne départe- mentale. “On a repris en 1989 sui- te au décès de mon père Roger Droz- Bartholet qui avait ouvert l’établissement en 1975” , rappelle Nadine Salomon. En 25 ans,

Une belle clientèle étrangère.

et Nadine Salomon.

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