La Presse Pontissalienne 174 - Avril 2014

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La Presse Pontissalienne n° 174 - Avril 2014

LEVIER

Rencontre avec un auteur Thierry Aubert donne des nouvelles de la vie Atteint de la sclérose en plaque depuis 10 ans, Thierry Aubert vient de publier un livre de nouvelles plein d’émotion, d’humour et d’amour.

L orsqu’on lui demande si son premier livre est autobiogra- phique, Thierry Aubert sourit avant de répondre d’une façon volontairement évasive : “Disons qu’il y a du Benoît Albert chez Thierry Aubert et inversement” dit-il, laissant le soin au lecteur d’apprécier ce qui relève de la fiction ou du vécu lors- qu’il se plonge dans “Nouvelles de la vie.” Sous ce titre, l’auteur installé à Levier publie douze histoires dans lesquelles on suit les aventures de son anti- héros Benoît Albert à différentes étapes de sa vie : son enfance, sa famille, ses amours, sa scolarité, la découverte de sa maladie. On parta- ge avec lui ses bonheurs, ses déboires, ses regrets et ses doutes au fil d’une vie ordinaire. Mais à sa façon d’écri- re, de raconter, de faire passer des émotions, Thierry Aubert donne aux instants simples une dimension uni- verselle à la manière de Philippe Delerm dans “La première gorgée de bière.” À travers ses textes filtre une part de vécu. D’ailleurs, originaire d’Ar- genteuil, ce Franc-Comtois d’adop- tion explique lui-même être parti à la recherche de ses racines dans ce livre. L’auteur manie l’humour avec succès dans beaucoup de ces nouvelles. On

sourit dans “Don Juan au féminin” lorsque notre héros apprend que la belle Véronique lui échappe. Mais quelques pages plus loin, l’émotion gagne le lecteur au chapitre “Vous n’avez rienMonsieur”. L’auteur racon- te la maladie de Benoît Albert qui est aussi samaladie : la sclérose en plaque dont il souffre depuis 2004. Il évoque des symptômes, l’inquiétude de ne rien savoir du mal qui l’affecte, les examens médicaux qui conduisent à l’annonce du diagnostic de S.E.P. “J’ai accepté cette maladie évolutive qui n’est pas guérissable, mais j’ai chan-

Thierry Aubert joue avec les mots dans ce recueil de nouvelles. Il donne aux choses simples une dimension universelle.

gé mes centres d’intérêt” confie l’auteur, employé de banque à Levier, une fonction qu’il occupe à 50 % compte tenu de son état de santé. À 49 ans, Thierry Aubert aurait pu se résigner,mais il s’est mis à écrire plus activement depuis l’an- nonce du diagnostic. “ Les mots permettent de rem- placer les maux !” Il lui a fallu 9 mois pour écrire “Nouvelles de la vie” qu’il publie à compte d’auteur aux éditions Persée. “Ce travail m’a permis de sor- tir du quotidien et dem’ou- vrir à d’autres horizons”

“M’ouvrir à d’autres horizons.”

Thierry Aubert dédicace le 12 avril de 9 heures à 12 heures à Frasne au tabac-presse devant la gare

confie l’auteur qui ne laisse pas pas- ser une journée sans écrire un mot. Il est suffisamment prolixe pour annoncer qu’il y aura une suite à ce premier livre. Par l’écriture, Thierry Aubert espère aussi contribuer à chan-

ger le regard des valides sur le han- dicap et sur le quotidien des handi- capés. “80 000 personnes sont atteintes de la sclérose en plaque. On en parle peu” conclut Thierry Aubert qui sou- tient deux associations.

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