La Presse Pontissalienne 174 - Avril 2014

ÉCONOMIE

39 La Presse Pontissalienne n° 174 - Avril 2014

LES FOURGS

1 million de plateaux par an

Platex

sans complexe Sur le papier, le projet d’extension du magasin Leclerc à Houtaud est ambitieux. S’il se concrétise, il propulse- ra l’ensemble en tête du classement des plus grandes surfaces commerciales du bassin pontissalien.

L e plateau se joue depuis long- temps des frontières sur le site de production des Fourgs. Platex appartenait au départ à un fabricant suisse soucieux d’avoir un atelier de fabrication en France. Histoire sans doute de s’affranchir des taxes douanières. L’entreprise se séparera ensuite de la maison-mère et connaîtra des fortunes diverses. Aujourd’hui propriété de la famille Warnod, elle compte deux implanta- tions avec le site de fabrication aux Fourgs et les services commerciaux installés à Paris la Défense. L’environnement montagnard et la position frontalière de Platex ne jouent pas forcément en sa faveur : difficul- té d’attirer des cadres, fuite des sala- riés, souci d’accessibilité… “La proxi- mité avec la Suisse, c’est un inconvénient à intégrer. On s’y adapte en valorisant nos points forts. On met l’accent sur l’esprit d’entreprise, les 35 heures, les avantages sociaux…Au niveau situa- tion, on n’est pas si mal placé pour dis- tribuer nos produits sur le marché euro- péen” , constate Emmanuel Houlbert

qui dirige l’unité des Fourgs depuis 26 ans. Après soixante ans d’existence, le pla- teau constitue toujours le cœur de métier de Platex. Les premiers étaient réalisés en bois avant la généralisa- tion des résines de synthèse. L’activité se répartit aujourd’hui en deux grandes familles. On distingue les plateaux destinés aux collectivités, soit 70 à 80 % de la production. Platex s’est aus- si diversifié dans les plateaux “Arts de la table”. “Le plateau a commencé à se

Des plateaux hospitaliers conçus pour supporter la stérilisation, des plateaux militaires avec traitement anti-sta- tique évitant la moindre étincelle, des plateaux pharmaceutiques avec trai- tement anti-bactériens. Les exemples sont multiples. “On fait de plus en plus de personnalisation. Les plateaux sont de vrais supports promotionnels avec des logos mais aussi des messages à vocation commerciale, pédagogique. C’est aussi une façon de se distinguer de la concurrence asiatique qui ne pour- rait pas répondre à ce type de com- mande, du moins avec une telle flexi- bilité et à des prix compétitifs.” Platex se positionne sur les plateaux purement décoratifs distribués dans des enseignes spécialisées comme le Printemps, les Galeries Lafayette. Ella fabrique des plateaux pour les musées qui les utilisent comme produits déri- vés avec les œuvres des artistes. La méthode de fabrication est très éla- borée. Platex utilise des inclinaisons de tissus dans des résines nobles. “On renouvelle nos collections chaque année. Elles sont présentées sur une dizaine de salons en France et dans le monde.” Platex est parti exposer avec d’autres fabricants comtois son savoir-faire à Singapour du 10 au 13 mars dernier. La création de nouveaux motifs s’effectue pour partie en interne ou avec des éditeurs de tissus voire en sollicitant des cabinets de design . “Dans ce volet décoratif, on fait également beaucoup de travail à façon avec des clients qui nous confient la décoration de leurs plateaux.” L’activité de Platex progresse légère- ment mais de façon continue depuis

développer dans les années soixante-dix avec le développement de la restauration collective, des cafétérias, des can- tines scolaires.” Il a sui- vi en quelque sorte la société de consommation. “On s’efforce d’apporter des réponses techniques aux besoins de la clien- tèle” , poursuit le direc- teur. Conséquences : Pla- tex propose une gamme très diversifiée en for- mats et en spécificités.

Platex est aussi présent en Chine.

“Platex, c’est aujourd’hui un nom qui rime avec sérieux et qualité”, indique Emmanuel Houlbert, le directeur du site des Fourgs.

Le site des Fourgs emploie une quarantaine de salariés.

une dizaine d’années. “On a fait des efforts pour prendre des nouveaux mar- chés” , estime Emmanuel Houlbert. Pla- tex n’a pas hésité à se tourner active- ment vers l’export qui représente aujourd’hui plus de 30 % des volumes. Les pays du Moyen-Orient semblent beaucoup apprécier le savoir-faire de l’entreprise des Fourgs. On retrouve aussi ses produits au Japon, aux États- Unis, en Israël… Histoire de décourager la concurren- ce, Platex est aussi présent en Chine où elle développe des produits annexes et complémentaires. “Cela nous per- met d’avoir une maîtrise sur ce type de produit, de ne pas subir mais au contrai-

re d’être acteurs.” Chaque année, il sort près d’1 million de plateaux des ate- liers des Fourgs qui s’étendent sur 3 500 m 2 . Le spécialiste du plateau maîtrise aujourd’hui plus d’une dizai- ne de techniques de fabrication y com- pris celle historique des plateaux com- pressés en bois. Les plus grandes marques - Vache qui rit, Coca Cola, Perrier - font confian- ce à Platex qu’on retrouve aussi chez la plupart des brasseurs et des ciga- rettiers. Le site des Fourgs emploie une quarantaine de salariés et l’équipe parisienne compte une dizaine de com- merciaux. F.C.

Le dernier fabricant français de plateaux maîtrise plus d’une dizaine de techniques de fabrication qui sont proches des métiers de la plasturgie.

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