La Presse Pontissalienne 174 - Avril 2014

VALDAHON - VERCEL 32

La Presse Pontissalienne n° 174 - Avril 2014

CHAUX-LES-PASSAVANT

Tourisme

La Glacière victime du réchauffement climatique Le site touristique est orphelin de sa glace. Le gérant garde néanmoins la tête froide : la découverte récente de deux animaux préhistoriques pourrait sauver ce lieu magique qui attire 10 000 visiteurs par an.

L a “sorbetière”, autre nom donné à la Glacière, est en panne. Pour aperce- voir un bloc de glace au fond des 68 mètres de la grotte, le visiteur devra se contenter d’une photo de 2004, “dernière année où la grotte en a produit” relate le gérant qui l’exploite touristiquement depuis 1970. Cet “ancien” haut lieu de visite situé à 525 mètres d’altitude, à Chaux-les-Passavant près de Vercel, est victime du réchauf- fement climatique. “On l’a devant les yeux ce réchauffement !” s’exclame Michel Roland, le ges- tionnaire. Chaque année, 10 000 visiteurs plongent dans cet effon- drement calcaire où la tempé-

rature dépasse rarement le zéro. Michel Roland n’est pas pour autant fataliste. Il se veut réa- liste : “Il n’est tombé que 20 cen- timètres de neige cette année. Les conditions n’étaient pas réunies pour que le processus de forma-

Faute de froid et de

tion de glace fonc- tionne. C’est un sys- tème très complexe fruit du vent froid qui tourbillonne et qui refroidit par phénomène phy- sique le bas de la grotte” relate-t-il. Les causes de la disparition de la glace seraient nom- breuses : le

“Jusqu’à 30 mètres de glace.”

précipitations, il n’y a plus de glace au fond de la grotte.

réchauffement climatique donc, mais aussi les arbres coupés à l’entrée du gouffre qui n’offrent plus de couverture végétale contre les rayons du soleil, ou encore l’héritage du passé. “Dans cette grotte, nos ancêtres culti- vaient la glace. Ils balançaient de l’eau depuis le haut de la falai- se pour ensuite la retirer et la vendre aux hôpitaux ou pour fai- re de la bière. C’était l’or blanc du pays. Ensuite, ils ont prélevé en masse au début du siècle le stock de glace qui avoisinait les 30 mètres de hauteur. Du coup, le sol s’est réchauffé. Tout a été chamboulé” explique en partie Michel Roland qui connaît sur le bout des doigts le processus de “glaciation”. Il y a quelques années, le responsable du site arrosait la cavité. La glace se formait alors “artificiellement”. Un geste qui créa quelques polé- miques parce qu’il était aidé par

la main de l’homme. Il a aban- donné cette méthode. Aujourd’hui, la glace n’est plus là. Pour autant, l’avenir du site n’est pas compromis. Mieux, il pourrait revivre grâce une décou- verte mise récemment à jour : “Nous venons de découvrir un deuxième animal préhistorique de 2,5 mètres. Nous en avions découvert un premier en 1987. Des spécialistes duC.N.R.S.atten- dent que nous leur apportions une carotte de la pièce afin qu’ils puissent l’analyser. C’est notre chance” dit Michel Roland. Le site ouvert depuis mars se réveille doucement. Outre la grotte, une collection de miné- raux est à voir. Avec ses stalag- tites, ses nouveaux animaux pré- historiques, la Glacière espère que cette image se reflète dans sa nouvelle glace.

Renseignements : Grotte de la Glacière ouvert depuis mars - à Chaux-les-Passavant (5 minutes de Vercel). Entrée : 7 euros adulte

Michel Roland, le gérant : “Nous venons de découvrir un animal préhistorique.”

E.Ch.

VALDAHON

Le chantier démarre à l’automne La fruitière des villages réunis s’installe à Valdahon Après avoir étudié plusieurs scénarios, cette coopérative va finalement construire sa nouvelle fromagerie dans la zone d’activité commerciale et artisanale. Un choix stratégique.

L e terrain de 45 ares et sur le point d’être acquis. D’ici quelques mois de démarches administratives et le chan- tier devrait pouvoir débuter à l’automne pour une ouverture espérée en 2015. L’affaire prend forme doucement mais sûrement. Le filmdu projet a connu quelques rebondissements depuis son lan- cement en septembre 2011 lors de la fusion des coopératives de Passonfontaine et d’Avoudrey. Ce rapprochement s’est effectué avec le maintien des deux sites de fabri- cation. L’ensemble regroupe aujourd’hui 26 exploitations et transforme chaque année sept millions de litres de lait dont 6,3 millions en référence plaques vertes. “Nos comtés sont affinés par l’Ermitage sur son site de Guyans-Durnes” , précise Denis Vouillot, le président de la coopé- rative des villages réunis. Dès la fusion, les sociétaires s’interrogeaient sur l’intérêt de rénover l’atelier de Passonfon- taine ou de créer un nouvel ate- lier à Avoudrey en conservant le magasin situé au centre du vil- lage. “En mars 2012, le conseil d’administration a voté pour un

qui restaient encore très parta- gés sur le lieu. “On a organisé une nouvelle présentation en compa- rant cette fois-ci un projet neuf sans magasin sur Passonfontai- ne et le projet de Valdahon qui a finalement fait l’unanimité.” Comme quoi, mieux vaut prendre son temps, surtout quand il s’agit d’engager une somme rondelette, à savoir 4 millions d’euros sans savoir si l’on bénéficiera de sub- ventions. “On a signé le compro- mis de vente début mars. On s’est engagé sur une formule clos cou- vert qui intègre l’achat du bâti- ment avec le terrain.” La coopé- rative des villages réunis emploie aujourd’hui quatre fromagers et deux ramasseurs de lait, sans oublier les vendeuses du maga- sin d’Avoudrey qui continuera à fonctionner. Le projet de Valda- hon devrait générer la création d’autres emplois. Reste la question du financement. “On espère peut-être une aide de l’État sur le matériel et on a prévu de séparer du site de Passonfon- taine dont le produit de la vente entrerait dans le montage finan- cier du projet de Valdahon.” F.C.

projet neuf. On a aussi écarté l’idée d’agrandir Passonfontaine car on était un peu juste au niveau du terrain avec peu de possibilités d’évolution” , poursuit Denis Vouillot. Il reste donc à trouver le lieu en sachant que le projet inté- grait les locaux de fabrication et un magasin de vente directe de fromages et produits régionaux. Après discussion, les membres de la coop ont repoussé l’idée de construire un nouvel atelier sur Avoudrey pour privilégier une implantation au Valdahon. “Cet- te solution offrait l’avantage d’être

sur un terrain neutre vis-à-vis des communes où sont nos producteurs. Elle nous permet aussi de se rap- procher du bassin de consommation à Valdahon où il n’y a pas encore de fromagerie ou de crémerie à propre- ment parler.” Ces arguments n’ont pas suffi à convaincre tous les membres de la coop

Se rapprocher d’un bassin de consom- mateurs.

La nouvelle fruitière sera opérationnelle à l’automne 2015 (photo cabinet d’architecture Arpen).

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