La Presse Pontissalienne 172 - Février 2014

LE PORTRAIT

43 La Presse Pontissalienne n° 172 - Février 2014

LITTÉRATURE Une auteure pontissalienne

Aurélie, la plume hypersensible vole de ses propres ailes La Pontissalienne

E lle le dit et le répète à l’envi : dans son livre, il faut dissocier le person- nage de l’auteure. Cette personne, dans son livre, c’est Kristen, 30 ans. Elle, c’est Aurélie Marion, 32 ans, de son surnom Lily, un sobriquet donné par sa grand-mère qu’elle affec- tionne par-dessous tout. À l’âge de la maturité, des nombreuses questions Sa “Romance d’un cerveau torturé” est sa façon de soigner des “mots”. a publié un premier roman qui en appelle d’autres. Berné par son éditeur placé en liquidation judiciaire, Aurélie Marion a trouvé la force et les contacts pour rebondir.

La Pontissalienne Aurélie Marion, 32 ans, a écrit un roman en forme de thérapie.

sur sa vie d’avant et sur celle à venir, la Pontissalienne Aurélie Marion a pris le temps d’éditer un roman. C’est son premier ouvrage. Son livre raconte donc l’histoire de Kristen, 30 ans, une praticienne en massage aveugle.Aurélie dans sa vraie “vie” est aussi praticienne en massa- ge dans son salon situé rue des Lavaux à Pontarlier. La comparaison entre les deux s’arrête là. Dans le livre, le personnage raconte son enfance ryth- mée par les sermons de son père pas- teur. Sa grand-mère, Marie, adopte Swane, une petite africaine, qui devient une sœur pour elle. À 7 ans, elle a un accident de voiture. Sa mère meurt, et Kristen perd la vue. Quelques mois plus tard, en pleine nuit, elle a un comportement étrange, dont elle ne

300 livres met la clé sous la porte. Liquidation judiciaire. Le coup aurait pu être brutal et l’inciter à tout lais- ser tomber. “J’étais impuissante face à cela… Au final, j’en ai discuté avec une amie qui est graphiste. Elle m’a aidée dans la conception. Au final, le travail sera encore mieux abouti car il est fait avec le cœur.” Édité à comp- te d’auteur, son ouvrage “Romance d’un cerveau torturé” sera donc dis- ponible en mars. Une revanche pour celle qui se définit comme timide,hyper- sensible. Adepte du tatouage, la Pontissalien- ne a aussi fait un clin d’œil à une de ses amies, tatoueuse de métier, qui l’aide dans la réalisation du dessin de couverture. “Au final, mon livre sera un produit 100 % Haut-Doubs” dit- elle. Ce trop-plein de mots qu’elle a besoin de lâcher, elle le fait le plus sou- vent la nuit ou les lundis et mardis. Rien n’est commandé mais tout est calculé. “Je me mets dans mon bureau et j’écris.” Ainsi, son deuxième livre est - déjà - en préparation. Il traitera de l’univers des hôpitaux psychiatriques dans les années cinquante. Encore du sombre. L’écrivaine assume… même si elle sait que ce genre de sujets n’est pas des plus vendeurs. Sortie prévue en avril. Une chose est claire, son livre a sur- pris son entourage.“Lily” la timide qui peine à prendre la parole devant une assemblée “a réussi à être ce que je suis dans mes livres.” La praticienne fait du bien aux autres avec ses mains, qui lorsqu’elles écri- vent, lui font du bien. La boucle est bouclée. Lily peut s’apprêter à dédi- cacer. Encore faut-il que le sombre plai- se aux lecteurs. À vous de juger.

se souvient pas. Elle est persuadée qu’elle est habitée par le diable et son père l’enferme, l’affame et tente de l’exorciser. Aurélie, l’auteure, plon- ge dans un roman noir. Mais elle dit que cela lui fait du bien. “Dans un roman, j’expulse ce qui est emprisonné en moi” dit-elle comme si elle était prisonnière de ses mots. Elle l’avoue tout de go : jeune, elle était un peu l’écart. Elle déno- tait. Aujourd’hui, cette mère de deux enfants (Hugo, 10 ans et Layla, 6 ans) en couple avec Phi- lippe a trouvé son équi- libre : les massages et l’écriture. Tout aurait pu pourtant basculer lorsque l’éditeur qui devait lui publier ses

Le noir, un choix assumé.

E.Ch.

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