La Presse Pontissalienne 172 - Février 2014

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Pontissalienne n° 172 - Février 2014

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DIPLOMATIE

Le consul de Suisse en France “Les Suisses résidant en Franche-Comté sont toujours plus nombreux”

Consul général de Suisse en France, François Mayor défend les intérêts de ses compatriotes sur notre territoire. Basé à Lyon, il explique sa mission à l’heure où le nombre de Suisses venus s’installer en Franche-Comté augmente. Ils sont 20 870, soit 473 de plus qu’en 2012.

L a Presse Pontissalienne : Depuis sep- tembre dernier, vous êtes à la tête du Consulat général de Suisse à Lyon. Expliquez-nous votre rôle. François Mayor : Mon rôle est de défendre l’intérêt des Suisses à l’étranger. C’est beaucoup de travail car le Consulat général de Suisse à Lyon en France est le consulat qui s’occupe de la com- munauté suisse installée à l’étranger la plus importante. Concrètement, nous faisons le travail d’une mairie et nous réglons des questions administratives ou des problèmes, comme les actes d’état civil, de mariage, de décès, que nous transmettons. Nous gérons éga- lement les problèmes des Suisses de passage en France, s’ils venaient par exemple à avoir un accident, ou des personnes qui sont incarcérées dans les prisons françaises. Notre rôle est de leur assurer la protection consu- laire. Le consulat doit - aussi - faire rayonner l’image de la Suisse à

l’étranger et notamment son image culturelle avec ses quatre langues par- lées. Pour cette raison, nous allons pour la première fois organiser des manifestations culturelles qui se dérou- lent sur le territoire fran- çais.

mement bien reçu.

L.P.P. : Les accords bilatéraux ont accéléré et fluidifié les échanges entre les pays d’Europe (principalement la France) et la Suisse. Com- bien de Suisses vivent en France ? Et en Franche-Comté ? F.M. : Les derniers chiffres (décembre 2013) portent à 191 559 le nombre de Suisses vivant en France, c’est notre communauté la plus impor- tante à l’étranger. En Franche-Com- té, ils sont 20 870 à y vivre. Cela repré- sente 13 552 foyers. C’est plus qu’en 2012 car ils étaient 20 397 (473 per- sonnes en plus). C’est une évolution normale. L.P.P. : Savez-vous pourquoi les Suisses vien- nent s’installer en France ? Le disent-ils à vos services ? F.M. : Nous n’avons aucune donnée à ce sujet car c’est la liberté de chacun d’aller s’installer là où il le veut. On

“Rapporter les problèmes exprimés.”

L.P.P. : Peu après votre nomi- nation à la tête du Consulat, vous avez participé au Locle à une réunion transfrontaliè- re. Pour y faire quoi ? F.M. : Mon rôle est aussi de connaître les poli- tiques. J’ai notamment été reçu par le préfet de Franche-Comté à Besan- çon, ville où est en pos- te un consul honoraire. L.P.P. : Vous avez senti une bonne écoute des Français ? F.M. : Oui. J’ai été extrê-

immatriculés peuvent, s’ils se sont ins- crits au préalable, participer aux vota- tions en Suisse et ceci par correspon- dance. L.P.P. : En revanche, ils doivent changer de permis de conduire… Expliquez-nous cette originalité ? F.M. : Effectivement, les Suisses ins- tallés en France ont une année pour échanger leur permis de conduire pour qu’il soit valide. L.P.P. : Un conseil à vos ressortissants. F.M. : De s’inscrire au consulat géné- ral. Nous tenons une communication officielle qui les informe de leurs droits. L.P.P. : Vous parlez de “droits”. Combien de Suisses sont emprisonnés de ce côté de la frontière ? F.M. : Le D.F.A.E. (Département fédé- ral des affaires étrangères) ne tient pas de statistique par pays à ce sujet. Propos recueillis par E.Ch. Consul général au Consulat géné- ral de Suisse à Lyon. Entré en 1979 au service du département fédéral, il a été respectivement en poste à Franc- fort, Toronto, Ottawa, Manille, Athènes, Dublin, Bucarest, Hong-Kong, Paris, Berne, Marseille comme chef de pos- te au Consul. Identité François Mayor 61 ans.

François Mayor est le nouveau consul de Suisse en France. Il assistera le 29 mars à Villers-le-Lac à une réunion avec l’amicale des Suisses du Haut-Doubs.

n’est pas en droit de le demander.

L.P.P. : La France avait prévu pour les étran- gers résidant, quelle que soit leur nationali- té, et qui louent des biens immobiliers en Fran- ce de payer la C.S.G. et la C.R.D.S. Cette annonce (qui n’a pas été mise à exécution) a-t-elle fait peur aux Suisses installés en France ? Cer- tains ont-ils décidé de revenir ? F F.M. : Personne ne nous a dit vouloir quitter la France pour cette raison. L.P.P. : Les accords bilatéraux ont accéléré les échanges transfrontaliers. Ce qu’il manque encore dans le Haut-Doubs, ce sont des infra- structures de transport pour accompagner la mobilité des gens. La Route des Microtech- niques en est une. Avez-vous la compétence à influencer ce genre de dossier ? F.M. : Mon travail est de rapporter à mes autorités les problèmes exprimés par les différentes parties. Nos élus suisses sont présents aux réunions transfrontalières. Ils sont au courant des enjeux. L.P.P. : Les Français vont, en mars, élire leur maire. Les ressortissants suisses ont-ils le droit de vote en France ? F.M. : Non, les Suisses ne peuvent pas voter en France. Par contre, les Suisses

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