La Presse Pontissalienne 172 - Février 2014

LA PAGE DU FRONTALIER

La Presse Pontissalienne n° 172 - Février 2014

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EMPLOI

Le Val-de-Travers et l’immigration

Le Val-de-Travers influence ses habitants pour dire “oui” à l’immigration Parce qu’il sent le climat “se tendre envers les fronta- liers”, le Conseil communal demande à ses habitants de voter “non” à l’initiative fédérale contre l’immigration de masse prévue le 9 février. C’est la première fois qu’il se positionne de la sorte. Il rappelle à ses habitants ce que les frontaliers rapportent en matière économique.

L e populisme ne fait pas uni- quement recette à Genève. Dans le canton de Neuchâtel, le res- sentiment contre le frontalier venu subtiliser le travail du résident suisse enfle, porté par un taux de chô- mage en hausse (5,8 %, soit une haus- se 0,5 % en 2013). C’est un fait. Du coup, le conseil communal du Val-de- Travers a pris - en janvier - une déci- sion unique : il invite les habitants à voter non à l’initiative contre l’immigration de masse qui freinerait, selon lui, le développement local. Cet- te initiative fédérale est soumise au vote dimanche 9 février à tous les Suisses. L’initiative souhaite limiter l’immigration et demande que l’État fixe des plafonds à la venue en Suis- se des étrangers. Des contingents devraient être déterminés, avec pour

objectif notamment de freiner le recru- tement de la main-d’œuvre étrangère. Le Val-de-Travers espère que ses habi- tants diront non : “On sent que le cli- mat s’est tendu ces dernières années envers les frontaliers, commente Fré- déric Mairy, conseiller communal, chef du dicastère de l’économie, des finances

et de l’intégration sociale auVal-de-Travers. C’est effec- tivement la première fois que nous prenons positions sur une initiative fédérale car nous avons estimé que les enjeux étaient suffisants.” En un mot, le Val-de-Tra- vers espère recentrer le débat “sur l’objectif et non sur l’émotionnel. Il y a bien une concurrence des fron- taliers sur les emplois des Suisses, mais sans eux, les

Le chiffre 2 millions

Pour le conseiller communal du Val-de-Travers Frédéric Mairy, “sans frontaliers, le développement serait moindre.”

Chômage en légère hausse.

entreprises ne seraient pas là” dit Fré- déric Mairy. Sur le terrain, les frontaliers sont 1 075 (chiffres 2013) à travailler dans les usines que sont par exemple Cartier ou Étel à Môtiers. Le territoire comp- tabilise 400 demandeurs d’emploi de nationalité suisse pour un territoire d’environ 12 000 habitants. Les

conseillers communaux ne sont pas dupes : “Le recours à la main-d’œuvre étrangère ne peut se faire sans garde- fous.” Le salaire minimal et les conven- tions collectives en sont les premiers exemples. Les Suisses, souverains, doi- vent désormais se positionner.

2 millions, cʼest le chiffre en francs suisses que rapportent les frontaliers par an au Val-de-Travers. Cʼest un tiers des recettes fiscales de la com- mune. Ce chiffre pourrait augmenter à 2,5 millions de C.H.F.

E.Ch.

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