La Presse Pontissalienne 172 - Février 2014

MOUTHE - RÉGION DES LACS

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La Presse Pontissalienne n° 172 - Février 2014

MONT D’OR

Un frein au développement local

L’eau du Mont d’Or, un dossier en panne sèche Face à l’échec des forages, beaucoup s’interrogent sur les lenteurs à concrétiser un captage à l’intérieur du tunnel ferroviaire. Quelques gouttes d’espoir semblent se dessiner.

“O n n’a pas beaucoup avancé sur ce dossier. On a envoyé par le biais de la communauté de com- munes un courrier à R.F.F. pour savoir s’il nous autorisait à extra- ire cette eau. La solution du tun- nel est la plus logique mais elle pose aussi des contraintes de sécurité et de protection. Il faut anticiper tout risque d’accident comme une rupture de canali- sation ou le déraillement d’un train de voyageurs ou de mar- chandises qui peut convoyer des matières dangereuses. Avec ce courrier, on pense qu’on va pou- voir aboutir car il semble qu’on ait enfin trouvé le bon interlo- cuteur chez R.F.F.” , explique Claude Jacquemin-Verguet, le maire des Longevilles-Mont-

Pour tout le monde, la solution du problème réside dans le tunnel ferroviaire qui abrite assez d’eau pour satisfaire aux besoins des communes sans compromettre le projet de Robert Droz-Bartholet.

Métabief prévoit d’entreprendre de nouvelles protections sous le lotissement en direction des Longevilles, là où émerge ce curieux poêle.

d’Or et président de la com- mission de pilotage en charge de l’eau potable. Quand on lui demande s’il a retrouvé confian- ce, l’élu se garde bien de confir- mer : “Depuis le temps qui cela traîne” , répond-il laconiquement. Personne ne doute du potentiel de la ressource à l’intérieur du tunnel en qualité et en quanti- té. Pour s’en convaincre, il suf- fit de voir ce qui ressort du côté de Vallorbe. “Les Suisses étu- dient la possibilité de turbiner cette arrivée d’eau qui sort dans la partie française du tunnel. Ils seraient prêts à réviser leur posi- tion si cette ressource devait ser- vir à couvrir les besoins en eau potable de la population.” Claude Jacquemin-Verguet juge utile de préciser qu’un captage public ne remettrait pas en cau- se le projet O’Barth. La com- mune des Longevilles a toujours en réserve du terrain commu- nal en vue d’y installer une usi- ne d’embouteillage en lien avec la source découverte par Robert Droz-Bartholet. Une affaire qui dure depuis plus de dix ans sans avoir avancé non plus d’un pou- ce. N’étant propriétaire de rien du tout, le porteur de projet n’a aucun moyen d’action. Que se passerait-il si R.F.F. répondait négativement à la demande des collectivités ? Difficile de répondre. Seule chose sûre : “Au niveau des communes, on s’op-

posera à d’autres forages quand on voit les résultats des tenta- tives menées par le Conseil géné- ral.” La commune des Longevilles- Mont-d’Or a la chance de pou- voir bénéficier de captages qui couvrent encore largement les besoins de la population. Seules les fermes des Longevilles Hautes sont alimentées par l’eau du lac Saint-Point. “On aura jus- te besoin d’investir dans la mise en place des périmètres de pro- tection. C’est un chantier coû- teux mais bien subventionné.” La situation àMétabief est beau- coup plus inconfortable. “On est vraiment pénalisé. On ne peut plus construire ni lotissement, ni zone artisanale” , explique Gérard Dèque, lemaire. Le prin- cipal captage de la commune n’est pas protégeable pour diverses raisons même si la qua- lité de cette eau ne pose pas de souci. “On a un petit forage au Crêt de la Chapelle qui devrait nous fournir 20 m 3 en plus. Ce qui permettrait de couvrir nos besoins actuels.” Le problème de la petite station réside dans une consommation très fluctuante qui peut varier du simple au triple selon que l’on soit en hau- te ou en basse saison touristique. D’où l’importance de faire des prospections complémentaires, ce qui est prévu à la sortie de Métabief en allant en direction des Longevilles.

LABERGEMENT-SAINTE-MARIE Une alternative à la voiture Dernier arrêt avant la frontière L’ouverture de la halte ferroviaire à Labergement-Sainte-Marie s’inscrit comme une alternative à destination des frontaliers qui vont travailler en voiture à la Vallée de Joux. Inauguration. I l est des événements plus heureux que d’autres. Cette remise en ser- vice de la gare de Labergement- Sainte-Marie en fait partie. “Ce

n’est pas tous les jours qu’une halte fer- roviaire retrouve dumouvement” ,appré- cie Claude Page, le maire de la com- mune. Cet arrêt était en sommeil depuis trente ans. Seuls les anciens se sou- viennent encore des trains de mar- chandises qui faisaient halte ici. Le présent rattrape le passé à la grande joie d’un maire qui voit dans cet évé- nement de belles promesses. “Cet évé- nement peut améliorer l’attractivité des commerces autour de la gare. Je souhaite de tout cœur l’accroissement de la fréquentation de cette halte fer- roviaire. J’espère voir aussi un second train s’y arrêter et qu’il soit mieux calé sur les horaires des entreprises de la Vallée de Joux.” Aux dires des premiers usagers, il sem- blerait que le T.E.R. Pontarlier-Val- lorbe qui passe à 5 h 50 à Laberge- ment arrive un peu trop tôt chez nos amis suisses. Claude Page joue les

“Nous rouvrons une halte

ferroviaire fermée il y a 30 ans”, rappelle Marie-Guite Dufay.

plaisir est double. On inaugure une offre de transport T.E.R. et un nouvel épisode de coopération transfrontaliè- re” , indique Marie-Guite Dufay, la pré- sidente du Conseil régional. La ligne Pontarlier-Frasne-Vallorbe a été remise en circulation en décembre 2012.Elle accueille enmoyen- ne 70 voyageurs par jour. Suffisam- ment pour prolonger l’expérience. “Le potentiel est immense quand on sait qu’il passe 14 000 véhicules par jour à la douane du Creux à Vallorbe. D’où l’intérêt de proposer une alternative à la voiture.” La présidente de Région sait qu’il faudra renforcer les inter- modalités bus-train avec les entre- prises suisses. “On doit ouvrir lesT.G.V. Lyria aux frontaliers pour élargir l’offre de retour depuis Vallorbe. L’attracti- vité de cette ligne passe aussi par l’har- monisation des tarifs entre Vallorbe et la Vallée de Joux. Grâce à tout ce tra- vail, il y aura plusieurs trains qui s’ar- rêtent à Labergement.”

visionnaires. Il estime qu’il serait fort bien vu d’ouvrir cette ligne à tout le monde et d’associer à la gare un vaste parking de co-voiturage destiné aux employeurs suisses qui ont mis en place des bus de ramassage de frontaliers. L’heure est aussi à la satisfaction pour la Région Franche-Comté en charge du finance- ment de cette halte fer- roviaire. Elle a investi 52 048 euros dans cet aménagement. “Ici, le

En moyenne 70 voyageurs par jour.

Le T.E.R. Pontarlier- Vallorbe s’arrête à

Labergement- Sainte-Marie depuis le 16 décembre 2013.

F.C.

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