La Presse Pontissalienne 172 - Février 2014

PONTARLIER ET ENVIRONS

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La Presse Pontissalienne n° 172 - Février 2014

PONTARLIER Une coopération spontanée La dentelle, une tradition sans frontière À l’association pontissalienne de

Les dentellières de l’association pontissalien- ne de loisirs se retrouvent le lundi après-midi au centre Berlioz.

L es allergiques aux travaux manuels de précision seront volontiers exemptés d’activité dentellière au risque d’une crise de nerf. Cet arti- sanat séculaire nécessite habileté, patience et force concentration. La parité n’est pas de mise à l’atelier frivolité de l’association pontissa- lienne de loisirs où une vingtaine de petitesmains féminines se retrou- vent tous les lundis au centre Ber- lioz de la M.J.C. des Capucins. “Au départ, on faisait surtout de la den- telle à la navette. Cette technique était la plus répandue en Franche-

loisirs, on s’adonne aussi bien à la den- telle à la navette ou au fuseau en s’inspirant pour cela d’une technique jadis

Comté” , explique Michè- le Racle qui anime les séances. Le programme d’activité s’est étoffé avec l’arrivée de Corinne Boillat. Cette citoyenne helvétique qui vit auxVer- rières suisses a intégré le groupe il y a trois ans. “Comme des personnes

La dentelle de Neuchâtel L a dentellerie neuchâteloise sʼest pratiquée plus particulièrement dans les hautes val- lées jurassiennes et au Val-de-Travers. Pro- gressivement, les dentelles ont fait lʼobjet dʼexportations, organisées par des marchands- entrepreneurs qui offraient le fil et les dessins aux artisans et recueillaient la production. Cet artisanat a été pratiqué avant lʼarrivée des réfu- giés huguenots. On en trouve trace dès la pre- mière moitié du XVII ème siècle. Les jeunes filles allaient apprendre le métier auprès des femmes formées à cette technique. Dans le recensement de 1752, on comptait 2 793 ouvrières en dentelles. On en dénombrait plus de 6 000 en 1817. Les négo- ciants en dentelles, pour lesquels travaillaient plu- sieurs centaines dʼouvrières, vendaient leur pro- duction aux foires européennes, en France, en Allemagne, en Italie. Les dentelles neuchâteloises rivalisaient en qualité avec celles des Flandres.

tion de la dentelle au XIX ème siècle ont fait disparaître cette tra- dition naguère floris- sante. “Il y avait beau- coup de dentellières aux Verrières. C’est la phar- macienne du village qui m’a initié les bases” , poursuit Corinne Boillat ravie de trans-

étaient intéressées par la dentelle au fuseau, je les ai initiées à la den- telle de Neuchâtel” , explique celle qui partage désormais l’animation du groupe avec Michèle Racle. Un bel exemple de coopération franco- suisse sans fioritures. La dentelle à la navette repose sur l’art d’assembler des nœuds. “Au fuseau, on est dans la torsion du fil. Le résultat final est forcément moins épais. Cette technique est plus encom- brante à mettre en œuvre” , poursuit Corinne Boillat. Inscrite aujour- d’hui sur la liste des traditions vivantes suisses, la dentellerie de Neuchâtel était une vraie spéciali- té locale. Les origines de cet arti- sanat remontent au XVII ème siècle, soit bien avant l’arrivée de l’horlogerie dans lesmontagnes neu- châteloises. Il mobilisait des mil- liers de dentellières au service de marchands entrepreneurs qui expor- taient dans toute l’Europe. Les chan- gements de mode et la mécanisa-

florissante dans les montagnes neuchâteloises.

“C’est le même langage partout.”

Corinne Boillat joue la carte de la coopération en transmettant à ses amies françaises l’art de la dentelle neu- châteloise qui se pratique à l’aide de petits fuseaux.

mettre à son tour ce savoir-faire. La dentelle façon navette ou fuseau a toujours ses supportrices. Une trentaine de participantes se sont retrouvées au printemps dernier pour une journée d’échange orga- nisée au Gounefay. “La dentelle n’a pas de frontière. C’est le même lan- gage partout.” Corinne Boillat ani- me également un groupe de den- tellières à Couvet avec qui elle projette de réaliser un igloo de 3 mètres de haut en dentelle de Neu- châtel. F.C.

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