La Presse Pontissalienne 170 - Décembre 2013

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 170 - Décembre 2013

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TENDANCE

La multiplication des restaurants Le boom de la restauration sur Pontarlier

Les ouvertures de nouvelles enseignes de restauration se multiplient dans la cité pontissalienne qui se singularisait déjà par la densité de son offre commerciale. On trouve de tout, du camion pizza au leader mondial de la franchise. Cette profusion qui vient sans doute combler un manque, susci- te aussi des interrogations. Pourront-ils tous profiter d’un gâteau qui ne grossit pas aussi vite que le nombre de bouches à nourrir ? Points de vue. Courtepaille en douceur pour ne pas se griller Le spécialiste de la grillade à la française vient d’ouvrir son 250 ème magasin à Pontarlier. Une arrivée qui fait forcément le buzz même si les maîtres des lieux souhaitent agir sans faux pas.

E n restauration plus qu’ailleurs, il faut se méfier des effets d’annonce. Parce qu’ils connais- sent sans doute la chanson, les quatre associés à la tête de ce projet se sont contentés du minimum syndi- cal en terme de communication. Une stratégie assumée. “Si on ne tenait pas à faire une grosse campagne publici- taire, c’est avant tout dans le souci ne pas décevoir les gens. On veut com- mencer petit, monter en puissance de façon progressive” , confirme Grégory Jan, l’un des quatre associés qui est également directeur de l’hôtel Ibis à

Pontarlier. Tout l’art de maîtriser la croissance de son bébé. L’effet nou- veauté ajouté à la situation de l’enseigne

apprécient aussi la densification de l’offre et son côté pratique. À vérifier dans la grillade. Fondée en 1951, Courtepaille est la première chaîne de restauration ins- tallée en France. Elle s’est d’abord implantée vers les aires d’autoroutes, ce qui a contribué à sa notoriété.À par- tir de maintenant, les fidèles à cette enseigne trouveront leur bonheur à Pontarlier, qu’ils soient du coin ou de passage. Une certaine discrétion règne sur l’identité des trois autres associés. Grégory Jan se contente de préciser qu’il s’agit de “quatre Francs-Comtois.

au bord de rocade suf- fit déjà naturellement à la promotion des lieux. D’emblée, on s’interroge sur l’intérêt de la proxi- mité du Buffalo Grill qui fait aussi dans la grillade. “Je pense qu’il est préférable d’être proche plutôt qu’éloigné.” Certains

Avec l’ouverture du Courtepaille, ce sont 140 couverts supplémentaires qui s’ajoutent au marché de la restauration pontissalienne.

Une équipe de 18 collaborateurs.

Courtepaille.” Le style maison s’articule autour du concept de la grillade à la française servi dans un cadre chaleu- reux et convivial. “On privilégie des produits simples mais de qualité. Pour l’anecdote, sachez que la salade d’accueil a été inventée par Courtepaille” , pré- cise Grégory Jan. Histoire sans doute de faire référence au voisin texan. Le plus troublant des points commun res- tant sans doute que l’un comme l’autre enseigne ait ouvert à Pontarlier même leur 250 ème restaurant. F.C.

Ce projet n’aurait pu aboutir l’un sans l’autre.” De quoi imaginer une certai- ne complémentarité technique et finan- cière dans cette aventure sur lesquels ils planchent depuis deux ans. Le restaurant offre 130 places assises. Il mobilise une équipe de 18 collabo- rateurs. Un effectif important mais nécessaire pour tourner tous les jours de 11 heures à 23 heures “On n’a pas eu trop de souci de recrutement. On a essayé de combiner l’expérience et la jeunesse. Tout le personnel a suivi au préalable des formations dans d’autres

Subway à l’heure de

la reconnaissance

Le Haut-Doubs, cela se mérite, même quand on est la plus grande chaîne de restauration au monde. Cette sandwicherie ouverte à City Avenue

“Au Bureau” où la fréquentation fait du yo-yo Après une année

connu des changements d’exploitants assez rapides. C’est le cas de Sub- way à Pontarlier qui a été repris en 2011 par Stéphane Poulin. “Ici, per- sonne ne connaissait Subway. Les gens pensaient qu’il s’agissait d’un magasin d’habits. Il a fallu se faire connaître.” Un comble quand on est censé être le leader mondial de la restauration rapide. Stéphane Poulin a misé sur une communication ciblée et efficace. Des pré-enseignes aux bons endroits et du sponsoring. Subway soutient par exemple la Transroller. “Après deux ans d’effort, on commence à

tourner” , poursuit le gérant qui emploie aujourd’hui cinq salariés en plus des étudiants en fin de semai- ne. Subway exploite le concept de la sandwicherie à la carte, ouverte 7 jours sur 7 de 9 heures à 22 heures et jusqu’à 23 heures le week-end. “On travaille dans une optique d’équilibre alimentaire. C’est la marque de fabrique de Subway qui a été inventé par un étudiant en médecine.” La clientèle est assez diversifiée et le volume d’activité peut être esti- mé entre 120 et 130 sandwiches par jour, sans compter les autres spé- cialités Subway. “On a même une formule groupe qui répond aux besoins des personnes en séminai- re, d’astreinte. Les gendarmes de Pontarlier qui étaient de permanence au dernier Nouvel An ont opté pour cette formule collective.” Bien dans son affaire, Stéphane Poulin appré- cie la visibilité de son emplacement en déplorant son manque d’accessibilité. “On est face à la rue de Salins avec une adresse postale rue de la Libération et une adresse géographique rue Claude-Chappe.” De quoi affoler les systèmes de gui- dage G.P.S. La vie de Subway serait beaucoup plus simple avec un accès direct depuis la rue de Salins. Ce professionnel de la restauration ne souffre pas trop de la fuite du personnel. Tout comme il n’a pas ressenti l’impact du Komplex et ne s’inquiète pas outre mesure de nou- velles ouvertures.

en novembre 2010 semble avoir trouvé la bonne formule.

A vec un compteur qui peut dépasser les 380 couverts le samedi et se stabiliser à 100 en vitesse de croisière la semai- ne, l’attractivité des lieux confine à l’élastique. “On reste dans les objec- tifs mais l’activité du restaurant ne se répartit pas du tout comme sou- haité, observe le gérant Patrick Gour- solle. On n’a pas encore réussi à fidé- liser la clientèle en semaine.” La faute à qui ? la faute à quoi ? Bien malin qui pourrait l’expliquer. Aujourd’hui plus qu’hier, celui qui veut déjeuner le midi sur Pontarlier n’a que l’embarras du choix. L’offre est pourvue aussi bien en enseignes nationales qu’en petites boutiques de restauration rapide. On atteint peut- être les limites d’une ville de 20 000 habitants, fût-elle frontalière et qui plus est vidée d’une partie de sa popu- lation active à l’heure suisse toute la d’ouverture, le restaurant intégré dans le Komplex maintient son cap prévi- sionnel mais peine à atti- rer le client en semaine.

journée. “Au Bureau” ne déroge pas à la règle des structures accessibles tous les jours de 9 heures à 23 heures “On touche toutes les catégories socio-pro- fessionnelles avec même des artisans et des ouvriers. Cette clientèle repré- sente une trentaine de repas par semai- ne.” Après un vendredi de mise en ambiance, le samedi se veut plus fes- tif “Au Bureau” pour un dimanche sous le signe de la famille avant la clôture du week-end dédié aux amou- reux. Un refrain bien dans les mœurs du Haut-Doubs. Le lien de cause à effet avec les activités ludiques et

S igne que Pontarlier n’est pas toujours la poule aux œufs d’or, plusieurs enseignes de restauration rapide ont déjà

sportives proposées au Komplex n’est pas sys- tématique. “Beaucoup de familles viennent man- ger le dimanche et 60 % prolongent la sortie au bowling.” Le Komplex a été inauguré le 10 octobre 2012. Depuis son ouver- ture et jusqu’au 6 juin dernier, près de 41 000 repas ont été servis “Au bureau”, soit une moyen- ne de 170 repas par jour. Correct pour un restau- rant de 140 places.

Stéphane Poulin le patron de

Près de 41 000 repas ont été servis.

Subway regrette surtout l’absence d’un accès direct depuis la rue de Salins.

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