La Presse Pontissalienne 169 - Novembre 2013

LA PAGE DU FRONTALIER

La Presse Pontissalienne n° 169 - Novembre 2013

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EMPLOI

Des prévisions plus optimistes

L’économie de l’Arc jurassien sur la voie de la reprise Après avoir commencé l’année en récession, la France a renoué avec la croissance au deuxième trimestre. Malgré tout en 2013, l’emploi a progressé côté suisse mais diminué en Franche-Comté.

Les entre- prises du canton de Neuchâtel emploient

L’ observatoire statistique transfrontalier de l’Arc jurassien (O.S.T.A.J.) vient de livrer sa dernière étude consa- crée à l’économie de l’Arc juras- sien franco-suisse. Une nouvel- le fois, les chiffres sont très contrastés d’un côté à l’autre de la frontière. Note optimiste côté français : le redémarrage de l’intérim en Franche-Comté cet- te année. Après deux années de recul, l’emploi intérimaire est reparti à la hausse (+ 9,5 % de hausse trimestrielle, la première depuis début 2011). “Ce retour- nement semble témoigner de meilleures perspectives pour

enregistre la plus forte crois- sance annuelle de son P.I.B. (+ 8,2 %) grâce en particulier à la bonne santé de l’industrie horlogère. “De même, les bonnes performances de l’industrie du canton du Jura conduisent à une progression soutenue du P.I.B. cantonal (+ 3,7 %). Pour l’économie vaudoise, plus diver- sifiée, la progression du P.I.B. est de 2,6 %” précisent les sta- tisticiens. Les prévisions sont à nouveau optimistes côté suisse. Selon l’O.S.T.A.J., la conjoncture de l’Arc jurassien suisse devrait connaître une amélioration,

l’économie comtoise” disent les analystes, après une année 2012 qui avait été particulièrement difficile. Côté suisse, si l’année 2012 a sensiblement ralenti par rap- port à 2011 (une croissance d’1,4 % en 2012 contre 4 % en 2011), elle est restée pour autant assez dynamique malgré un franc fort et l’essoufflement de la demande extérieure. “Dans l’Arc jurassien suisse, les expor- tations sont restées dynamiques et le marché de l’emploi n’a pas fléchi” observe l’O.S.T.A.J. Avec son profil industriel et expor- tateur, le canton de Neuchâtel

plus de 10 500

travailleurs frontaliers en 2013.

En globalisant les chiffres fran- çais et suisse, la balance est négative sur le front de l’emploi. En 2012, on a dénombré 10 300 chômeurs supplémentaires dans le territoire transfrontalier. Au premier trimestre 2013, l’Arc jurassien comptait au total 83 500 chômeurs : 55 400 en Franche-Comté et 28 100 sur l’Arc jurassien suisse. Sur une année, le nombre de chômeurs a augmenté de 14 % dans l’Arc jurassien. Cette hausse est plus marquée dans la partie fran- çaise (+ 15,7 %) que dans la par- tie suisse (+ 10,9 %). Côté suis- se, c’est dans la partie nord du canton de Berne que la hausse est la plus spectaculaire (+ 30%). Du côté de l’emploi frontalier enfin, après une pause fin 2012, il est reparti à la hausse début 2013.À fin juin 2013, ils étaient 43 200 frontaliers de nationa- lité étrangère à exercer une acti- vité dans l’Arc jurassien suis- se. Le canton de Vaud en occupe plus de la moitié (24 100), le canton de Neuchâtel près d’un quart (10 500) et le dernier quart est réparti entre le canton du Jura (6 900) et le nord du can- ton de Berne (1 700). En une année, l’Arc jurassien emploie 2 350 frontaliers supplémen- taires.

+ 1,5 % en 2014. “Ce regain de dynamisme atten- du s’expliquerait principalement par le redressement économique qui semble se profiler progressivement dans les pays avan- cés” notent les spé- cialistes. Le contraste dans le domaine de l’emploi est enco- re plus saisissant

d’abord modérée en 2013, puis plus nette en 2014. L’institut C.R.E.A. (de la faculté des hautes études commerciales de Lau- sanne) a prévu que la croissance du P.I.B. de l’Arc jurassien suis- se devrait s’élever à + 0,6 % au terme de l’année 2013 et à

“L’emploi industriel franc- comtois à son plus bas niveau.”

ÉCONOMIE

Un Pontissalien dans le Val-de-Travers Un Français fait tourner les platines d’une discothèque suisse Basée à Fleurier, la boîte de nuit le “V.S.D.”, en cessation d’activité, est reprise par Marc Monteiro, un Pontissalien connu du monde de la nuit. Il souhaite apporter un nouveau concept.

d’un côté à l’autre de la frontiè- re. En Franche-Comté, entre les premiers trimestres 2012 et 2013, l’emploi salarié marchand non agricole s’est contracté de 2,7 %, soit 6 900 emplois perdus sur la période. “L’emploi industriel franc-comtois est à son plus bas niveau depuis 10 ans” note l’O.S.T.A.J. L’emploi de l’Arc jurassien suisse, lui, ne s’étiole pas.Au deuxième trimestre 2013 dans le canton de Neuchâtel par exemple, on compte un total de 90 700 emplois dans les secteurs secondaire et tertiaire. Par rap- port à lamême période de l’année précédente, l’emploi neuchâte- lois est en hausse de 0,9 % au premier trimestre et de + 1,3 % au deuxième.

Q u’un Suisse embauche un Français, c’est la norme. L’inverse est nettement plus original.Depuis le 19 octobre, Marc Monteiro, Pontissalien de 31 ans a repris les rênes du Val- lon’S Disco Club, nomde la discothèque installée au cœur de Fleurier, village bien connu des frontaliers travaillant dans le Val-de-Travers. Le Pontissalien, marié à une Suisses- se et papa, arrive en terrain connu. Il reprend une structure en cessation d’activité. Programmateur d’événements pour les discothèques suisses et françaises, Marc a organi- sé de nombreuses soirées ici. Et par- fois, il prit place derrière les platines. “J’ai commencé le job de D.J. il y a dix ans avant de créer une société

vaillent dans le Val-de-Travers, nous allons créer un espace de restauration le midi. Nous ouvrirons le dimanche aux concerts de musette et le mercredi aux enfants. Nous espérons attirer les 7 à 77 ans” explique-t-il. Le Pontissa- lien a déjà rencontré les élus locaux, ravis de savoir que l’activité allait per- durer. Du gagnant-gagnant. E.Ch.

musicale pour donner aux personnes l’envie de revenir. Le challenge, c’est par exemple avoir un D.J. différent tous les week-ends, et une fois par mois des guests. Le public est demandeur : il faut le faire mordre et l’empêcher qu’il parte à Zurich ou Lausanne” note-t- il. Comme en France, le monde de la nuit peine à trouver la lumière en matiè- re financière. Marc a toutefois sa peti- te idée : “Beaucoup de responsables de discothèques ont négligé la gérance et ont surfé sur les ouvertures qui drai- nent beaucoup de public. Pour ma part, j’ai déjà supprimé des intermédiaires et je limiterai les coûts. Par exemple, j’organiserai par exemple moi-même mes soirées” explique-t-il. Les normes, qu’elles soient suisses ou françaises, sont draconiennes. À une différence près : les personnes de 16 ans sont acceptées et peuvent consom- mer de l’alcool (bière). Quant au prix, il diffère peu : 10 francs suisses l’entrée “et la possibilité de payer en euros avec un taux de change intéressant” explique le jeune entrepreneur qui a gardé une partie de l’ancien staff , composée de 5 personnes. En moyenne, les clients dépensent entre 30 et 45 C.H.F. lors de la soirée. Objectif du responsable : attirer de ce côté de la frontière. Et il y a de la pla- ce. Marc Monteiro confirme : depuis la reprise, il juge la courbe de fré- quentation “positive.” Certes, ce n’est pas - encore - 1 500 personnes pour un week-end mais les bases sont là. De quoi lui donner des idées : “Il faut à terme que ce lieu vive tous les jours. Pour les milliers de personnes qui tra-

d’animation et ensuite j’ai joué à Lausanne, Genève, Milan” dit-il. Anciennement, l’Alambic, boîte de nuit branchée devenu le V.S.D., l’espace capable d’accueillir 800 per- sonnes sur deux niveaux retrouve une nouvelle vie dans ce lieu constitué de plusieurs salles, plusieurs ambiances. Jusque-là, rien d’exceptionnel. Marc veut toutefois apporter un nouveau concept et une rigueur avec Jérôme, son asso- cié : “Il y a tout à refai- re ici. Il faut se recon- necter à la réalité

Le faire vivre en semaine.

Le V.S.D., une boîte de nuit à Fleurier, est repris par un Pontissalien.

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