La Presse Pontissalienne 169 - Novembre 2013

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 169 - Novembre 2013

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INNOVATION

Un Pontissalien en pointe Primé pour la valorisation et la dépollution des terres de chantier

ploi ou la valorisation de 70 % minimum des déchets de chan- tiers. “Il y a encore de grands progrès à faire, résume le chef d’entreprise. En France, les volumes des déblais produits annuellement par les chantiers sont de l’ordre de 350 millions de tonnes. Pour les trois quarts des déchets générés, il n’existe pas de valorisation” explique Noël Vermot qui espère devenir leader dans le domaine. Il en prend en tout cas le chemin. La preuve avec ce prix que l’A.D.E.M.E. (Agence de l’environnement et de la maî- trise de l’énergie) vient de lui décerner dans la catégorie “recherche et développement” sur les déchets du B.T.P.Avec la société R.T.E. (Réseau de trans- port électrique), le L.E.M.T.A.

À défaut de couler une retraite paisible, le Pontissalien Noël Vermot a créé à 61 ans une société de traitement et de valorisation des matériaux innovante. Grâce à sa technique, les déblais pollués ou non ne sont plus stockés en décharge mais réutilisés. Il est lauréat d’un appel à projets financé par l’A.D.E.M.E.

Avec cette machine, Noël Vermot peut traiter les terres des chantiers de travaux publics. Les gravats ne vont plus en décharge mais sont valorisés.

(Université de Lorraine) et l’entreprise Vermot, S.T.V.M. va réemployer les matériaux extra- its des chaussées. Ceux-ci ser- viront, une fois traités, à l’enrobage des gaines dans les- quelles passent les câbles élec- triques. Le Conseil général du Doubs, E.R.D.F. et le Syded (syn- dicatmixte d’électricité duDoubs) sont partenaires de ce projet. “Grâce à notre technique, nous allons réduire la consommation d’énergie en diminuant les trans- ports par camions et préserver les ressources en consommant

moins de matériaux” relate le responsable de S.T.V.M. S’il confie avoir investi “davan- tage d’argent qu’il n’en a récu- péré” depuis la création de sa société en 2009, Noël Vermot espère rapidement trouver un rythme de croisière et embau- cher. S’il est un des rares à s’être embarqué dans ce projet, c’est aussi en raison de la complexi- té des données techniques et scientifiques qu’il faut maîtri- ser. L’expérience Vermot a par- lé… E.Ch.

E nfouir les déchets en les stockant dans le sous-sol, c’est facile. Les valoriser, c’est plus compliqué. Noël Vermot, 61 ans, dont 38 années passées dans l’entreprise de tra- vaux publics dumême nombasée à Gilley, a mis le doigt ce qui pourrait être unmarché en deve- Qu’est-ce que le mâchefer ? Le mâchefer correspond au principal résidu de lʼincinération des ordures ménagères. Il est composé essentiellement des matières nʼayant pas réagi à la combustion (inertes, ver- re…). Pour chaque tonne de déchet incinéré, ce sont envi- ron 190 kg de mâchefers défer- raillés qui sont valorisés en sortie dʼusine.

nir. Grâce à son expérience pro- fessionnelle dans les T.P., le Pon- tissalien a créé la société de trai- tement et de valorisation des matériaux (S.T.V.M.) et a inves- ti dans une machine capable de traiter et valoriser des déchets plutôt que de les enfouir. Sa socié- té est basée dans la capitale du Haut-Doubs. En France, ils ne seraient que quelques-uns à maîtriser cette technique : “Nous avons par exemple réalisé le chantier de Témis Sciences à Besançon. Le terrain, qui avait servi de déchar- ge, contenait aussi de très anciens mâchefers. La Région a fait appel à l’entreprise P.B.T.P. et à nous pour traiter 10 000 tonnes de mâchefers que nous avons triés, traités, puis réutilisés” explique l’entrepreneur qui vient de ter- miner un autre chantier, à Aix- les-Bains. Il s’agissait, en Savoie, de dépolluer des terres conta- minées par les P.C.B., au bord du lac du Bourget. Si l’argument

est d’abord environnemental, le traitement des déchets est aus- si financier : “Notre technique de traitement des mâchefers s’élève entre 20 et 40 euros la ton- ne alors que le prix est de 120 euros la tonne pour lesmettre en décharge” calcule-t-il. D’ici 2020, les entreprises de tra- vaux publics n’auront plus le choix. Elles devront se plier à la nouvelle directive européenne qui fixe comme objectifs, le réem-

ARNAQUE

Plusieurs cas dans le Saugeais

Les “bitumeurs anglais”

opèrent dans le Haut-Doubs Ces nomades des “travaux publics” originaires d’outre- Manche font du porte à porte en proposant aux particuliers de refaire leur cour en enrobé. Il faut payer cash, le travail est souvent bâclé. Attention tromperie.

L e scénario est classique et bien rodé. “Prétextant la présence à proximité d’un grand chantier, ils font du porte à porte en expliquant au particulier qu’avec ce qu’il leur res- te d’enrobé ils peuvent refaire sa cour àmoindre frais” explique Sébastien Per- rin, secrétaire général de la Fédération régionale des travaux publics. Avec un “oui” arraché à force de baratin, le chan- tier est réalisé dans la foulée et le règle- ment se fait de préférence en liquide. Une fois l’opération terminée, ils se vola- tilisent. Le piège a fonctionné. En géné- ral, le travail est bâclé, le revêtement est de mauvaise qualité, et le pigeon peut toujours courir après le service après-vente de la soi-disant entreprise à qui il a eu le malheur de faire confian- ce. Eux, ce sont les bitumeurs anglais, sur- nommés ainsi car ces nomades des “tra- vaux publics”qui écument les campagnes françaises depuis une vingtaine d’années sont originaires du Royaume-Uni. Ils débarquent sur le territoire avec leur matériel. “Ce sont des équipes de quatre, voire cinq personnes” observe la F.R.T.P. qui lutte contre ces pratiques compa-

rables, selon elle, à de l’escroquerie vis- à-vis du particulier, et à de la concur- rence déloyale à l’égard des entreprises régionales qui ont pignon sur rue. “La manière de faire des bitumeurs anglais porte atteinte à notre profession et à l’image de nos entreprises” remarque la F.R.T.P. qui a interpellé les pouvoirs publics sur ce sujet, y compris la direc- tion du travail. “Nous leur avons posé la question, ils nous disent que ces gens sont déclarés. Nous demandons à voir. Nous aimerions savoir ce qu’ils ramè- nent comme cotisation à l’État” ironise Sébastien Perrin. Récemment, les bitumeurs anglais ont sillonné le Haut-Doubs, et en particu- lier les routes du Saugeais. La gendar- merie les a contrôlés à plusieurs reprises sans pouvoir les arrêter. “S’il n’y a pas de plainte déposée, nous ne pouvons pas faire grand-chose de plus” admet la gen- darmerie. En revanche, des plaintes, il y en a eu ailleurs en France. Les particuliers doivent donc faire preu- ve de vigilance. Les camionnettes des bitumeurs anglais sont trompeuses car ce sont les mêmes ou presque que celle que l’on croise sur les chantiers. La dif- férence est qu’elles sont immatriculées en Angleterre. Ensuite, les chefs qui baratinent les particuliers ont un fort accent anglo-saxon.Mais dans l’équipe, “les personnels des travaux semblent plu- tôt venir d’Europe de l’Est” précise la F.R.T.P. Une ambiguïté subsiste dans ce que dénonce la Fédération Régionale des Travaux Publics.Ces bitumeurs ne pour- raient pas travailler s’ils ne trouvaient pas sur place des centrales d’enrobé dans lesquelles ils s’approvisionnent. La ques- tion embarrasse la profession. “Certaines centrales refusent de leur vendre de la matière, d’autres pas.Mais on peut sup- poser que la tentation est forte dans cer- taines entreprises, compte tenu du contex- te actuel, de faire entrer du cash” répond la F.R.T.P. T.C.

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