La Presse Pontissalienne 167 - Septembre 2013

DOSSIER

26 La Presse Pontissalienne n° 161 - Septembre 2013

POLITIQUE Gauche-droite Les élus de droite ne sont pas disposés à se laisser faire La droite départementale redoute que le redécoupage des cantons lui soit défavorable. Elle prépare un contre-projet.

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L’ enjeu de la réforme du redé- coupage des cantons n’est pas seulement démographique. Il devient aussi très politique dans le Doubs un département que la droite est déterminée à reprendre à la gauche en 2015.Mais alors que leminis- tère de l’Intérieur travaille sur le des- sin des futures frontières, la minorité départementale redoute que le décou- page qui se prépare lui soit défavo- rable. Elle n’en a pas la preuve puisque la carte officielle n’a pas encore été soumise au débat, mais elle a des craintes par rapport à des orientations qui pourraient être prises. Par exemple, une des hypothèses consisterait à regrouper les cantons d’Ornans,Aman- cey, Levier et Montbenoît, pour n’en faire qu’un. Ces quatre cantons sont actuellement aux mains de la droite

qui de fortes chances de conserver ce territoire en 2015. Mais elle perdra mathématiquement des sièges au Conseil général si le découpage doit être celui-là. Jean-François Longeot, le conseiller général d’Ornans et leader de la droi- te départementale ne veut pas entendre parler d’une telle fusion qui ne pré- sente selon lui aucune cohérence. “Il est hors de question d’être rattachés à Levier” lance l’élu défavorable à cette réforme qu’il juge aussi inutile que coûteuse puisque le nombre de conseillers généraux va passer de 35 actuellement à 39. Cependant, comme ses collègues, il va devoir composer avec. “Il y aurait en revanche une certaine logique à ce qu’Ornans soit regroupé avec Amancey et au moins une partie de Besançon

Sud.” Ce canton est actuellement aux mains de la gauche,mais la droite y est bien ancrée en particulier sur le pla- teau de Saône. De la même manière, la droite serait plus favorable à un rap- prochement entre les cantons de Mor- teau et de Montbenoît, plutôt qu’à la fusion du canton deMorteau avec celui du Russey comme cela se trame dans la réforme. Pour l’opposition, il serait plus cohérent de grouper le canton du Russey qui est à gauche avec celui de Maîche qui est à droite. Le canton de Saint-Hippolyte, également à droite, pourrait venir se greffer à ce duo. Jeudi 29 août, les élus de la droite

départementale se sont réunis pour réfléchir au découpage des cantons. Ils veulent être en mesure de faire des contre-propositions à la nouvelle car- te cantonale qui leur sera soumise à l’automne au Conseil général. “Nous voulons proposer un projet cohérent pour les futurs 19 cantons” poursuit Jean-François Longeot qui redoute que

la réforme soit faite de manière à “déca- piter la droite et les cantons ruraux.” En cette période de rentrée, à gauche comme à droite les calculettes sont sor- ties pour évaluer, en fonction de là où se trouveront les frontières des 19 futurs cantons (au lieu de 35 aujour- d’hui), les chances d’une victoire élec- torale.

A lbert Rognon attend de voir ce que donnera le redé- coupage des cantons prévu par la réforme. Comme ses collègues élus, il ne sait pas où se situeront les frontières des 19 nouveaux cantons du Doubs. En revanche, ce dont il est sûr, c’est que dans le cadre de cet- te refonte qui passe par d’inévitables regroupements, il serait préférable de fusionner le canton de Morteau avec celui de Montbenoît, et non avec celui du Russey (voir page 25). “Morteau et Montbenoît, c’est cohérent. Ces deux cantons regardent naturellement l’un vers l’autre. Nous partageons les mêmes préoccupations. C’est une histoire de famille” estime Albert Rognon, conseiller général du canton de Mor- teau. Aujourd’hui, ces deux cantons sont à droite et il est probable qu’ils le restent dans le cadre d’une fusion. Pour autant, le conseiller général se défend de tout calcul politique dans cette proposition. “C’est le bon sens paysan qui nous fait dire que ces deux territoires sont faits pour La solidarité Albert Rognon favorable à un rapprochement avec Montbenoît Au nom de la cohérence territoriale, le conseiller général du canton de Morteau souhaiterait que ce dernier fusionne avec celui de Montbenoît dans le cadre de la réforme qui se prépare. MORTEAU

Pour l’instant, sur 35 conseillers généraux du Doubs, 13 sont à droite.

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fonctionner ensemble. Il y a une solidarité territoriale” insiste l’élu. Selon lui, la réfor- me présente un risque pour la ruralité à laquelle il est particulièrement attaché. “De Mouthe à Saint-Hippolyte, on est dans la ruralité. Mais nous sommes aussi sur une bande frontalière qui présente un certain nombre d’avantages. Ma crainte est que la réforme se fasse au profit des grandes agglo- mérations et au détriment de nos campagnes.” Albert Rognon redoute que les cantons ruraux deviennent les parents pauvres du dépar- tement, ce qui pourrait se traduire par un recul des investissements notamment dans le réseau routier. “Mais nous nous bagarre- rons pour cette ruralité et pour défendre les gens d’ici et notre économie.”

“Le bon sens paysan.”

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