La Presse Pontissalienne 167 - Septembre 2013

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 167 - Septembre 2013

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SECTEUR MOUTHE-MONT D’OR

Les Hauts-du-Doubs Jean-Marie Saillard sceptique sur la question de représentativité S’ il n’est opposé à l’idée d’un redécoupage, le conseiller général du canton de Mouthe s’inquiète de l’ampleur de la réforme. “Le fait de diviser par deux, c’est à mon sens mettre la barre un peu haut. On va se retrouver avec des cantons ruraux très vastes. Il y a un risque de perte de repré- sentativité des conseillers départementaux qui interviendront sur ces territoires.” Celui qui préside aussi la communauté de communes des Hauts-du-Doubs n’est pas plus convaincu par le bien-fondé du mode de scrutin binomial. “J’ai du mal à sai- sir comment fonctionneront ces équipes de deux conseillers même si je suis conscient qu’il reste beaucoup de choses à faire au niveau de la parité.” De par son expérience, Jean-Marie Saillard estime que le Conseil général reste un élu de proximité dont le rôle consiste souvent à mettre les gens en relation avec les services adéquats. Com- me les autres présidents du pays du Haut-Doubs, il défend le principe de réunir les communautés de Mont d’Or-Deux Lacs et des Hauts-du-Doubs. Il milite également pour que la base soit mieux entendue. “Dans ce débat-là, tous les élus doivent être force de proposition.”

L.P.P. : Les élus locaux ont-ils enco- re les moyens de réagir ? M.M. : Oui. Les associations des maires de France et des maires ruraux doivent monter au cré- neau pour dénoncer ces inco- hérences. L.P.P. : Le 10 juillet dernier à Pon- tarlier, vous appeliez au boycott des sénatoriales. Vous êtes toujours dans cette logique ? M.M. : Comme les élus n’ont pas été sollicités sur ce découpa- ge, je ne vois pas pourquoi on aurait besoin de leur avis pour élire les sénateurs. Voilà ce que je voulais dire. L.P.P. : Que préconisez-vous en matiè- re de découpage ? M.M. : Il est nécessaire de pré- server l’intégrité des commu- nautés de communes en sachant qu’il est parfois sou- haitable d’en regrouper. L.P.P. : A priori, Mont d’Or-Deux lacs devrait fusionner avec les Hauts-du- Doubs et la C.F.D. Cela vous convient ? M.M. : Je ne suis pas forcément d’accord avec cette perspecti- ve en terme de bassin de vie. D’autant plus qu’on sera vite à 17 000 ou 18 000 habitants sans la C.F.D. Pour moi, le regroupement Mont d’Or-Deux Lacs et les Hauts-du-Doubs représenterait un beau can- ton. L.P.P. : Et vous, un beau conseiller départemental ? M.M. : Non. J’ai déjà assez à fai- re avec la commune et la com- munauté de communes. Propos recueillis par F.C.

Réactions

Michel Morel : “C’est la faillite de la ruralité” Le président de la communauté de communes de Mont d’Or- Deux lacs, ancien conseiller général, critique la règle démographique de découpage cantonal qui ignorera les spécificités rurales et montagnardes du Haut-Doubs.

L a Presse Pontissalienne : C’est important selon vous de mainte- nir les conseillers généraux ? Michel Morel : Tout à fait car le conseiller général reste l’élu de proximité lemieux reconnu avec le maire.

face. On ne tient pas compte de la spécificité rurale et monta- gnarde. L.P.P. :Comment se traduisent ces spé- cificités ? M.M. : Prenons l’exempledes dépla- cements. Pour le conseiller géné- ral deMouthe,c’est 2 h 30 de tra- jet pour se rendre à Besançon. La division proposée ne tient pas compte de ces contraintes. On devrait plus raisonner en temps. D’autant plus que le conseiller général n’est pas indemnisé quand il se déplace sur son territoire. L.P.P. :C’est difficile d’exercer sonman- dat de conseiller départemental sur un canton disproportionné ? M.M. : Plus le territoire sera vas- te, plus la charge sera lourde.On arrivera à des élus profession- nels même à deux. Et là, ce n’est plus du tout la même démarche quand la fonction devient un gagne-pain. Selon moi, un élu doit vivre de son travail et pas de la politique.

qui conditionne le découpage cantonal vous dérange ? M.M. : Car cette règle fixe à 24 000 habitants auminimum la popu- lation d’un canton duDoubs. Du coup,les deux tiers des conseillers généraux seront enmilieuurbain. En zone rurale, il faudra aug- menter de façon énorme la sur-

L.P.P. : En quoi la règle démographique

Un jury prestigieux compose le prix Edgar Faure remis tous les ans en décembre (avec la cravate bleu clair, Rodolphe Oppenheimer).

Le conseiller général de Mouthe s’interroge sur l’efficacité du principe de gouvernance en binôme.

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