La Presse Pontissalienne 167 - Septembre 2013

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 161 - Septembre 2013

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RÉACTION Coup de sang du président Claude Jeannerot furieux contre la “méthode Genre” Le président du Conseil général n’a pas du tout apprécié d’avoir été écarté de cette réunion organisée par le Pays du Haut-Doubs. Conflit gauche-droite.

“Je désapprouve la méthode et qu’on en fasse aussi un objet politicien”, critique Claude Jeannerot en référence à la réunion

L a réaction n’a pas tardé. Au lendemain même de la fameuse réunion du 10 juillet à Pontarlier, Claude Jeannerot en visi- te de chantier sur Métabief manifestait de vive voix son mécontentement. “J’ai appris en lisant la gazette locale que le prési- dent du Pays du Haut-Doubs organisait une réunion des maires sur le découpage cantonal. Patrick Genre n’a jamais daigné me passer un coup de fil. S’il m’avait invité, je serais venu” ,

lance Claude Jeannerot vexé qu’on puisse ain- si l’ignorer. Sûr qu’il n’était peut-être pas le bienvenu à cette rencontre où l’on a pas man- qué de critiquer l’absence de concertation sur ce projet. Pour autant, les propositions de Claude Jean- nerot au préfet sont assez proches de celles de Patrick Genre. “J’ai défendu deux choses auprès du ministère de l’Intérieur : le respect des fron- tières des communautés de communes et la pri-

du Pays du Haut-Doubs tenue cet été.

constitutionnel pour justifier ce redécoupage. “On est face à de grosses disparités démogra- phiques. Dans le département du Doubs, le rap- port va de 1 à 10 entre Amancey 3 000 habitants et le canton de Pontarlier le plus peuplé du Doubs avec près de 35 000 habitants. D’autre part, qui pourrait justifier d’une assemblée comportant seulement 15 % de femmes ? Face à ce problè- me, il y avait deux solutions. La première consis- tait à établir une liste à la proportionnelle en faisant du département un territoire unique. On a voulu préserver le lien au territoire mais en introduisant la parité. Sur la question de la population, le décret du ministère de l’Intérieur devra respecter les équilibres démographiques avec une variation de + ou - 20 %.” C’est donc avant tout une question de méthode qui déplaît au président de l’assemblée dépar- tementale. “Patrick Genre n’est pas propriétai- re du Haut-Doubs. Certains conseillers généraux étaient invités et pas d’autres. J’estime que Chris- tian Bouday a les mêmes droits.” Lequel a bien été convié à cette réunion pas le biais d’autres conseillers généraux sans être pour autant des- tinataire d’un courrier en bonne et due forme. F.C. Les maires ruraux Une nouvelle donne territoriale Dans le Doubs, l’association des maires ruraux veille et milite auprès de l’État contre ce projet de réforme. L a question du redécoupage des cantons tient particulièrement à cœur à Daniel Cassard, le président de lʼassociation des maires ruraux du Doubs. “Attention de ne pas faire cette réforme au détriment des ruraux déjà suffisamment laissés pour compte” lance-t-il dʼemblée. Selon lui, le découpage à proprement parler, il a, si lʼon peut dire, ses limites : “Le conseiller général est aujourdʼhui un élu de proxi- mité, bien identifié par les habitants. Jʼai plus de doutes sur cette question à lʼavenir. Il faudra en tenir compte pour ne pas créer des zones trop vastes, sans identité et sans cohérence ni économique, ni sociale, ni géographique” estime lʼélu qui espère que tout le travail effectué ces derniers mois pour mettre en place le schéma départemental de coopération intercommunale servira de base de travail : “Les com- munautés de communes sont nées car elles sont des regroupements cohérents à tous points de vue. Leurs périmètres doivent être respectés pour dessiner les nouveaux cantons.” Au-delà de ces considérations, il y a aussi la ques- tion politique. Les tensions que ces changements vont créer au sein des partis. Daniel Cassard en est conscient. Bien que non encarté, il a son avis et obser- ve : “On aura désormais un ticket homme-femme à élire par secteur regroupant plusieurs cantons. Là où des conseillers sont en place et souhaiteront le res- ter… Ce sera une vraie boîte de Pandore !” Il devrait en effet y avoir des grincements de dents au moment de faire le choix candidats. Des sacrifices seront nécessaires, volontaires ou non.

se en compte de la ruralité pour éviter d’avoir des territoires trop grands.” Et le président de rappeler les raisons avancées par le Conseil

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