La Presse Pontissalienne 164 - Juin 2013

LA PAGE DU FRONTALIER 46

La Presse Pontissalienne n° 164 - Juin 2013

HORLOGERIE Refus de la population L’implantation de Cartier bloquée aux Brenets Alors que la population avait voté “pour” la création de la future usine, des recours ont été déposés pour annuler le projet. L’administrateur de la commune veut croire à une sortie de crise avant l’été. 400 emplois sont en jeu.

Des riverains s’opposent à l’implantation de l’usine Car- tier au centre des Brenets.

“L a votation gagnée, nous pen- sions que tout était en ordre.” Alain Faessler, l’administrateur de la com- mune des Brenets est dans l’expectative après qu’un collectif d’habitants a dépo- sé un recours contre l’implantation de l’usine Cartier au centre de la commu- ne. “Le conseil doit se réunir. On attend aujourd’hui une levée de l’opposition, peut-être avant l’été” dit ce dernier. Les opposants,s’ils sont déboutés,auront toujours l’occasion de faire appel.Alain Faessler ne l’espère pas, d’autant que les citoyens des Brenets avaient voté par 355 voix contre 338 (51,2 % de oui) la vente d’une surface communale de

8 236 mètres carrés et par 353 voix contre 338 (51,1 % de oui) la mise en zone industrielle du vaste terrain convoi- té par le groupe genevois de luxe Riche- mont, propriétaire de Cartier. Aujour- d’hui, les opposants estiment “qu’une usine de cette taille n’a pas sa place au milieu du village.” Un revirement de situation auquel Cartier s’était prépa- ré. Le groupe que nous avons contacté n’a pas souhaité s’exprimer. Même si le toit de la manufacture de 16 000m 2 sera végétalisé, des habitants craignent pour leur cadre de vie. Le col- lectif estime que Cartier a bénéficié d’un règlement spécifique. Par exemple, la longueur des bâtiments a été portée de

100 à 180 mètres, la hauteur n’est plus limitée à 10 mètres, mais 12,5 mètres, la distance avec la forêt est réduite de 30 à 20 mètres. Les pourfendeurs sont inquiets quant au trafic routier qui devrait croître et se montrent sceptiques devant les pro- messes de covoiturage. Cartier a prévu de créer 150 places de parking sur ce site, d’en réserver 100 autres sur le par- king des Pargots. Sachant que 50 sont déjà réservées à une entreprise des Bre- nets, il n’en resterait plus que 30 pour les touristes. Ce projet, d’envergure pour le canton, semble ne pas satisfaire tous les Brenassiers. À l’inverse, les fronta- liers auraient tout à y gagner…

LE LOCLE Sur l’hôtel de ville La clôture anti-pigeon : efficace et pas chère Face aux nuisances provoquées par les volatiles sur l’hôtel de ville, la commune du Locle a installé une clôture électrique sur les rebords de fenêtres de la façade principale. L a Mère Commune est aussi confrontée au problème du nourrissa- ge des pigeons et des conséquences induites sur le bâti urbain et en matière de salubrité publique. La collectivité a bien tenté de réguler cette population en procédant à quelques séances de tirs sélec- tifs. Sans grand succès et toujours avec le risque de s’attirer les foudres de quelques protecteurs de la gent ailée. Ceux-là même qui ne peuvent s’empêcher de les nourrir au mépris des arrêtés pris pour éviter tou- te prolifération. D’autres techniques ont été étudiées pour tenter de protéger au mieux l’hôtel de ville qui constitue l’un des plus beaux bâtiments de la cité horlogère. Les descentes de chéneaux susceptibles de servir de per- choirs sont désormais équipées de pointes dissuasives de 10 à 15 cm. L’effet hérisson. Le tout sans perturber le cachet architectural de la mairie. Se posait aussi la question des fientes sur la façade Est, la plus emblé- matique de ce monument à la croisée des styles. “C’est un couvreur loclois avec qui nous travaillons régulièrement qui nous a suggéré la solution” , confie Pierre-Alain Barras, responsable du parc immobilier de la ville. Si une clôture électrique agricole suffit à canaliser du bétail et des chevaux, il n’y a pas de raison pour que ce système ne fonction-

MOBILITÉ

Et plusieurs villes du canton

Les villes du canton de Neuchâtel adoptent le “vélib” La Chaux-de- Fonds joue la carte

des mobilités douces. Elle a

L a saison propice aux deux-roues est relati- vement courte dans une ville comme La Chaux-de-Fonds située à plus de 1 000 mètres d’altitude au cœur de l’arc jurassien. Dans ces conditions, est-ce bien raisonnable d’engager 310 000 francs suisses dans un système de vélos en libre- service ? C’est le montant du crédit voté en mars dernier par le législatif chaux-de-fon- nier. 80 % de la somme por- te sur l’investissement, le reste servira à l’exploitation. Conscient des contraintes, Théo Huguenin-Élie le conseiller communal chargé du dossier estime cet enga- gement pleinement justifié. “Il y à la neige bien sûr mais les Chaux-de-fonniers ont aussi droit à la qualité de mobilité des villes bénéficiant d’un climat plus clément. On sait que la saison n’est pas investi dans une cinquantaine de vélos en libre- service. Le projet concerne également Neu- châtel et Le Locle.

Les vélos en libre-service se généralisent dans les villes du canton de Neuchâtel, et Berne.

ne pas avec des pigeons. Relativement facile à mettre en œuvre, cette installation se distingue également par sa discrétion. Après trois années de recul, le bilan est très satis- faisant. “C’est très efficace dans la durée. On consta- te que les pigeons finissent par s’habituer aux pics. Et il n’y a pas de phénomène d’accoutumance aux secousses électriques.” Le dispositif ne blesse pas les oiseaux. Seul petit bémol, ce système électrique doit être débranché un soir par mois lors de la séan- ce du Conseil général. Sinon, il interfère avec les micros utilisés par les élus. Les séances ne sem- blent apparemment pas attirer les pigeons…

“Pas de phénomène d’accoutumance.”

(photo Ville de Bienne).

de la ville. Car La Chaux-de- Fonds ne manque pas de relief. “Ici, l’avenir passe par le développement du vélo élec- trique. Mais aujourd’hui, il n’y a pas encore un système performant en libre-service.” Côté exploitation, la com- mune fait appel à deux entre- prises sociales. L’une répar- tira le parc de vélos entre les stations, l’autre s’occupera de l’entretienmatériel.Vélos- pot fonctionne à Neuchâtel depuis le 6 mai. Il sera opé- rationnel au Locle avant les vacances d’été. “Nous aurons dans un premier temps 20 vélos et 4 stations mobiles. Ce projet tend à promouvoir une autre forme de mobilité. Il s’inscrit également dans le cadre du développement tou- ristique et de notre pool de formation horloger, fort de 1 300 étudiants” , précise Cédric Dupraz, élu loclois. F.C.

tent d’être repérés par la bor- ne centrale et d’être pris en charge par des utilisateurs. Le tout fonctionne au moyen d’ondes radio courtes fré- quences. “Ce système à cartes offre l’avantage d’être léger et mobile. C’est pratique dans un pays de neige comme le nôtre. Au-delà du problème climatique, cette mobilité per- met aussi d’ajuster au mieux la stratégie de localisation des stations.” Le dispositif comprend 180 vélos en libre-service à l’échelle des trois villes. La version chaux-de-fonnière intègre quant à elle 50 vélos et une dizaine de stations. “Si tout va bien, on lancera Vélospot en juin. En paral- lèle, on essaie aussi de déve- lopper le réseau de pistes cyclables.” Les stations sont positionnées au plus près des lieux publics en privilégiant les zones les plus roulantes

aussi longue qu’à Neuchâtel. Nos tarifs en tiendront comp- te.” La réflexion autour de ce projet de vélo en libre-ser- vice s’inscrit dans le cadre de l’association réseau des trois villes qui fédère Neu- châtel, La Chaux-de-Fonds et Le Locle. Après avoir étu- dié plusieurs dispositifs, la commission mobilité et urba- nisme de l’association a rete- nu le système “Vélospot” développé sur la ville de Bien- ne. Vélospot a la particula- rité de proposer des struc- tures discrètes, sans borne pour fixer les vélos. Ce sys- tème ne requiert qu’un sup- port sur lequel est fixé un boîtier qui communique sans contact physique avec les vélos situés dans un certain périmètre. Le boîtier est auto- nome en électricité. Les vélos sont équipés de cadenas élec- troniques qui leur permet-

L’installation court sur tous les rebords de fenêtre de la façade principale de l’hôtel de ville.

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