La Presse Pontissalienne 163 - Mai 2013

SANTÉ

41 La Presse Pontissalienne n° 163 - Mai 2013

INQUIÉTUDES Saturation Malaise aux urgences pédiatriques Une partie du personnel du service pédiatrique de Minjoz a envoyé une lettre à la direction pour l’alerter face à la saturation du nombre de consultations. L’hygiène et la sécurité des enfants ne seraient plus assurées à certains moments.

S ept heures d’attente. Ce délai, une maman l’a subi avec sa fille qu’elle avait conduite aux urgences pédia- triques de Besançon à la suite d’un problème urologique. Désabusée et en colère, elle raconte sa mésaventure dans une lettre à l’attention de la direction, qui, malgré nos multiples appels, n’a pas souhaité réagir. Le 31 décembre, l’hôpital recevait une première alerte… émanant cette fois de son propre service. Cinquante- deux salariés des urgences pédiatriques ont en effet signé une missive dans laquel- le ils décrivent leur condition de travail et leurs inquiétudes. Installés au niveau

vaillant dans ces conditions. Consciencieux dans leur job, tous sont tributaires d’un système dont de nom- breux patients abusent. Pour une consul- tation gratuite, des parents n’hésitent en effet plus à conduire leur progénitu- re pour de simples maux de tête ou de ventre, occasionnant cette surcharge. Les blouses blanches ont l’impression d’être prises en otage.

voire d’assurer correctement les soins. Les infirmières, au nombre de trois le matin, ne pouvaient répondre à l’afflux. Le coup de gueule va au-delà car “les conditions d’hygiène ne sont plus réunies ainsi que la sécurité des enfants” disent- ils. Auxiliaire de puériculture, médecins, infirmier(e)s, aides-soignants, seraient à les entendre, davantage confrontés à d’éventuelles erreurs humaines en tra-

L’extérieur de la tour Minjoz ne sera pas rénové.

0 et 1 du nouveau C.H.R.U., les personnels de santé disent faire face depuis le déménagement de l’hôpital, à un afflux croissant d’enfants. Certes, la période hiver- nale était propice aux nombreuses consulta- tions, parfois pour de simples poussées fié- vreuses. Le taux d’occupation à cette période aurait été supérieur à 100 % au point que les membres du service s’estimaient dans l’impossibilité de prendre des jours de repos

précise encore Guy Lang. Les ser- vices qui auront déménagé seront relocalisés l’un après l’autre au fur et à mesure de l’avancement des opérations. Les 14 ascenseurs de la tour Minjoz vont être moderni- sés. “On est conscient que tous ces travaux engendrent des nuisances que nous essayons de limiter le plus possible. C’est dur, mais ça vaut le coup car demain la tour Minjoz sera l’égal du nouveau bâtiment tant d’un point de vue fonctionnel que de l’accueil.” Les transforma- tions seront intérieures. Il n’est pas prévu de rénover la façade de la tour Minjoz. L’autre chantier important qui est en cours est la construction du pôle cancérologie (65 millions d’euros).

Les travaux reprennent après s’être arrêtés pendant un an suite à “l’abandon du chantier par l’entreprise. Nous avons relancé une consultation. Les travaux ont repris le 1 er février, ils s’achèveront en juillet 2015” précise Guy Lang. La mutation actuelle du centre hospitalier régional universitaire fait entrer l’établissement dans une nouvelle ère marquée par un changement dans la prise en char- ge des patients. Les moyens bud- gétaires contraints poussent les hôpitaux à étudier les alternatives à l’hospitalisation complète, telles que l’hospitalisation ambulatoire. L’évolution des moyens médicaux rend possible ce changement.

Attention à l’erreur humaine.

Une maman a écrit sa colère à la direction de l’hôpital après avoir patienté sept heures avant que sa fille ne soit auscultée.

Lohan, joli bébé né le 6 avril à 1 h 03, fait le bonheur de Sandra sa maman et de

Stéphane son papa.

équipes de travailler en binôme. Une fatigue qu’il faut mettre dans sa blouse… d’autant que le ser- vice ne chôme pas.Déjà 604 bébés sont nés entre début janvier et le 31 mars. “Ce sont des bases hautes, comparables à celles de 2008. Mais il faudra attendre la fin d’année pour savoir s’il y aura beaucoup de naissances” témoigne Catherine Linher. Le pôle a profité de son démé- nagement pour revoir les horaires des visites, possibles de 15 heures à 20 heures “On profite pour fai- re des réunions d’information, préparer le retour à la maison” dit l’hôpital. La page est tournée. Aux nou- veaux parents d’écrire leur bon- heur dans le nouveau livre blanc de Minjoz… E.Ch.

“coupés” de leur maman” préci- se-t-elle. Autre point positif pour le personnel affecté au nettoya- ge : la fin des recoins inacces- sibles à nettoyer ou des joints de salle de bains jaunis par le temps à tenter de rendre blancs. Bref, le pôle mère-femme respecte son statut de niveau 3 (réanimation, néonatalogie…). Oubliés égale- ment les transports en couveuses en traversant le parvis de l’hôpital dans le froid comme c’était le cas à Saint-Jacques. Les couveuses sont désormais au même étage ! Pour Sandra, maman de Lohan né le 6 avril, la naissance dans ce nouveau cadre la conforte un peu plus dans son bonheur d’être devenue mère : “Je ne connais- sais pas l’ancienne maternité, mais par rapport au service ici, je suis heureuse d’avoir accouché

ici.” Heureux, les personnels de san- té ne le sont pourtant pas tous. Il faut encore gérer les déplace- ments dans les longs couloirs. La gestion de leur emploi du temps a également changé avec des jour- nées de 3 fois 12 heures. Facile à digérer pour les jeunes auxi- liaires puéricultrices ou les aides- soignantes, ça l’est beaucoup

moins lorsqu’on approche de l’âge de la retraite. “Mon pre- mier jour de repos, je suis fatiguée, je mets du temps à récupérer” témoigne un des 180 profes- sionnels du pôle. Pour les respon- sables, ces horaires permettent aux

L’heure des visites a changé.

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