La Presse Pontissalienne 163 - Mai 2013
La Presse Pontissalienne n° 163 - Mai 2013
28 DOSSIER
Zoom Des résultats corrects à Géant Casino
GRANDE DISTRIBUTION Des soucis de recrutement Leclerc : les prix font la différence Pas forcément axée sur la clientèle frontalière, la grande surface d’Houtaud tire encore son épingle du jeu sur l’échiquier alimentaire en restant fidèle à sa politique du juste prix.
L’ hypermarché d’Houtaud n’a jamais vraiment cher- ché à se positionner sur la clientèle suisse ou frontalière. “On ne peut pas nier le phéno- mène frontalier. C’est même la vraie valeur ajoutée du com- merce local. Ce public à fort pou- voir d’achat est moins sensible au coût des produits, ce qui ne correspond pas forcément à notre Extension retoquée en C.N.A.C. En janvier dernier, David et Marie Hatton ont eu la désa- gréable surprise dʼapprendre que leur projet dʼextension avait été refusé en commis- sion nationale dʼaménagement commercial (C.N.A.C.). Ils étaient dʼautant plus dépités que cette décision avait été motivée par un recours posé en commission départemen- tale par un concurrent. À croi- re que tous les coups bas sont permis dans lʼalimentaire. Le projet retoqué prévoyait la création dʼune nouvelle gran- de surface à lʼarrière du bâti- ment actuel promis à la démo- lition. Dʼautres enseignes avaient prévu de sʼinstaller autour du nouveau Leclerc. “On va renouveler la procé- dure et on finira par obtenir gain de cause.”
fait en premier lieu la clientè- le pontissalienne. “On avait besoin d’un bon coup d’innovation sur la ville.Aujour- d’hui, on fonctionne sur une base de 3 000 clients et on prépare une centaine de commandes par jour. Avec ces nouvelles façons de faire ses courses, on rogne sur la clientèle des hard-discoun-
n’est pas qu’une question de turn- over lié à la Suisse. Il n’y a pas le vivier suffisant. J’ai 10 postes à pouvoir en permanence.” L’hypermarché emploie actuel- lement 136 équivalents temps plein. De lamain-d’œuvre à 75 % féminine dont la moyenne d’âge varie entre 28 et 30 ans. Une vraie pouponnière en puissan- ce. “On doit conjuguer la ges- tion du personnel avec une dou- zaine de naissances par an.” Marie Hatton apprécie plus qu’elle ne la déplore cette vita- lité démographique. Elle y voit le signe d’une confiance en l’avenir. “On est sur une bonne tendance et il n’y a pas de rai- son pour que cela change. Il y a encore de la place pour du déve- loppement commercial.”
credo ciblé depuis toujours sur des prix bas. Notre stratégie touche un public plus large sans exclure pour autant la clientèle suisse et frontalière” , explique Marie Hatton qui a repris avec sonmari les rênes de cette gran- de surface alimentaire en 2006. De là à dire que Leclerc attire- rait davantage les classes à reve- nus normaux, il n’y a qu’un pas. Le bâtiment actuel n’est plus au goût du jour même s’il a fait l’objet de plusieurs transfor- mations depuis sa création en 1987. D’où la satisfaction liée à la réussite du drive Leclerc ouvert sur Pontarlier il y a quelques mois. Aménagé sur 2 500 m 2 dans les anciens locaux des cuisines Delacroix, ce drive mobilise huit personnes. Il satis-
ters .” Ce qui n’est pas pour déplai- re à cette com- merçante indé- pendante. Outre sa confi- guration un tant soit peu dépas- sée, Leclerc Hou- taud a toujours des soucis de recrutement. “Ce
10 postes à pouvoir en permanence.
P ar tradition, la grande surface pontissalienne a toujours attiré les Suisses. “Ils représentent en moyenne 15 % de la clientèle et cette part nʼa pas évolué depuis lʼétude de fréquentation réalisée en mars 2011” , observe Frédéric Labou- lais. Le directeur reconnaît que lʼactivité était tout à fait excep- tionnelle en 2011 et 2012 grâce au taux de change particulière- ment favorable. Cette dynamique sʼest tassée en ce début dʼannée 2013. Lʼattractivité des grandes surfaces françaises sʼappuie sur une offre généralement plus étoffée quʼen Suisse. “Cela varie selon les produits. Pour la viande, cʼest lʼargument prix qui joue. Pour tout ce qui est culturel, cʼest le choix.” Le secret, si secret il y a pour attirer les consommateurs suisses, ne réside pas dans lʼadaptation de lʼoffre mais davantage dans la mise en œuvre et la présentation des produits susceptibles dʼintéresser nos voi- sins. Quand on lui demande sʼil ne se sent pas trop à lʼétroit, le directeur répond quʼil nʼy a pas de projet dʼextension à lʼordre du jour. Il ne serait pas contre “un beau parking couvert si pratique en hiver.” Le recrutement semble être un problème commun à toutes les grandes surfaces du Haut-Doubs. Lʼeffectif de Géant Casino sʼélève à 105 personnes. “On a beaucoup de turn-over et de grosses difficultés à trouver du personnel compétent.” Comme à Leclerc, le drive mis en place à Géant Casino est “une grosse source de satisfaction. On a enregistré 20 % de commandes en plus par rapport à 2011. Cʼest un axe de fidélisation intéressant.” Pas de projet d’extension à l’ordre du jour à Géant Casino.
Si la grande surface alimentaire d’Houtaud résiste encore à la concurrence, c’est grâce à sa politique des prix bas estime Marie Hatton.
VILLE DE PONTARLIER
512 agents au total
La collectivité locale qui regroupe Ville, C.C.L. et C.C.A.S. est le deuxième plus gros employeur du bas- sin pontissalien. Les embauches y sont régulières. La collectivité embauche deux personnes par mois en moyenne
soit 50 % du budget de la collectivité. Pour contenir les dépenses inhérentes à cette masse salariale qui augmente chaque année de 3 à 4 % uniquement à cause de l’ancienneté des agents (le “glissement vieillesse technicité”), la collectivité pontissalienne se voit contrainte de ne pas recruter systé- matiquement quand un agent part en retraite. À Pontarlier, un départ sur dix n’est pas remplacé. Pontarlier doit aussi composer avec sa situation géographique - aux confins de la France vu de Paris - qui joue beau- coup sur son attractivité. “Les condi- tions climatiques et l’éloignement géo- graphiques jouent en effet beaucoup. Quand les gens viennent travailler ici, ils tombent souvent amoureux du ter- ritoire, mais le tout, c’est de les convaincre de venir. Et ça, ce n’est pas toujours faci- le car on ne peut pas offrir les avan- tages d’une grande collectivité.” Pontarlier enfin n’oublie pas son rôle social en continuant à embaucher des personnes confrontées à des difficul- tés. J.-F.H.
E n ce moment, six emplois sont à pourvoir à la Ville de Pontarlier et à la C.C.L. : trois agents poly- valents pour le centre technique muni- cipal intercommunal, deux personnes spécialisées dans la petite enfance pour le C.C.A.S., un adjoint technique pour la piscine et encore un plombier. Même si l’effectif global de laVille, de la C.C.L. et du C.C.A.S. n’est pas en augmen- tation et que tous les départs en retrai- te ne sont pas compensés par des nou- velles arrivées, il y a toujours des embauches. “Enmoyenne, on embauche au moins deux personnes par mois” indique Gilles Jeannin, le directeur général des services. En matière d’embauche, 2012 a même été une année record pour la Ville de Pontar- lier qui a engagé plus de 5 nouveaux salariés par mois. “Nous constatons une courbe des âges peu favorable et indé- pendamment de cela, nous avons subi beaucoup de départs d’agents qui ont quitté la collectivité pour rejoindre le
secteur privé, en Suisse” ajouteM. Jean- nin. Depuis quelques années, le profil des nouveaux emplois a changé. Les emplois administratifs de catégorie C, genre secrétaire, ont tendance à se raréfier au profit de postes beaucoup plus spé- cialisés. “Tous les secteurs d’activité que nous couvrons avec la décentralisation
nous ont amenés à trou- ver des corps demétiers de plus en plus diver- sifiés avec des compé- tences de plus en plus pointues” confirme le D.G.S. Au total, la collectivi- té locale pontissalien- ne emploie 512 agents : 282 agents rattachés à laVille de Pontarlier, 140 à la C.C.L. et 90 au C.C.A.S. La masse salariale globale atteint les 10millions d’euros,
“Des compétences
de plus en plus pointues.”
La Ville de Pontarlier compte à elle seule 282 agents.
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