La Presse Pontissalienne 161 - Mars 2013

MOUTHE - RÉGION DES LACS

26 La Presse Pontissalienne n° 161 - Mars 2013

MOUTHE Des documents historiques La valise oubliée Le consul général d’Allemagne basé à Lyon est venu récupérer chez une habitante une valise contenant des papiers de militaires allemands en poste sur le secteur durant la dernière guerre. Restitution.

Christian Seebode le consul général d’Allemagne est venu récupérer la valise découverte récemment Michèle Galmiche.

O n se serait presque cru à une veillée funèbre en pénétrant ce mer- credi 20 février dans la salle à manger de Michèle Galmiche. Chacun avait conscience de vivre un événe- ment inhabituel. Christian See- bode, le consul allemand, lit avec attention le contenu de la vali- se posée sur la table. “Il s’agit de documents historiques, explique-t-il, mais ce qui est tout aussi important c’est le fait que

pu être identifiés car la plupart avaient été dépouillés de leurs plaques et de leurs effets per- sonnels. Sombre passé. Cette valise endormie depuis 50 ans au fond d’une cave per- mettra peut-être de reprendre et de compléter ce travail d’identification.Avec cette décou- verte singulière, Michèle Gal- miche ne sait pas trop quoi fai- re. “Au départ, on pensait la remettre à un musée” , explique cette ancienne enseignante qui a finalement choisi d’en parler à un ami suisse, Claude-Alain Rochat, passionné d’histoire locale. “Quand elle m’a montré cette valise, j’ai eu des frissons et je n’en dormais plus” , note l’intéressé qui à son tour a sol- licité une de ses connaissances, à savoirAlexandre Cornu. Lequel citoyen lausannois a informé de cette découverte exceptionnel- le l’institut chargé de rassem-

ces documents nous rappellent la fortune que nous avons de vivre en paix, en bon voisinage.” La valise renferme des livrets de service et des fiches person- nelles de 88 douaniers alle- mands. Michèle Galmiche, veu- ve de l’ancien garagiste et concessionnaire Suzuki, l’a découverte récemment dans un endroit retiré de sa cave. Com- ment est-elle arrivée là ? On ne saura sans doute jamais la véri- té mais tout laisse à penser qu’elle ait été déposée par l’officier allemand qui occupait une chambre dans cette maison pendant la guerre. Il cherchait peut-être à la dissimuler avant un départ précipité par les évé- nements. C’est plausible. Bref rappel historique. En 1944, la garnison de Mouthe était constituée d’une centaine de douaniers qui surveillaient la zone frontière. Quelques semaines avant la Libération, ils ont reçu le renfort d’un contin- gent de Cosaques en vue de contenir la pression exercée par la Résistance. Le 4 septembre 1944, la Libération de Mouthe a donné lieu à des brefs com- bats menés conjointement par le 3 ème R.T.A. et les F.F.I. du Jura voisin. Le bilan est lourd avec 5 morts du côté des libérateurs, 79 tués côté allemand dont cer- tains ont été exécutés alors qu’ils s’étaient rendus et 133 prison- niers qui seront acheminés à Champagnole. Les cadavres alle- mands seront enterrés dans une fosse commune avant d’être exhumés en 1958 par une asso- ciation caritative d’Allemagne. Une vingtaine d’entre eux ont

“Vu l’âge de ces douaniers qui avaient entre 30 et 50 ans pendant la guerre, on peut raisonnablement penser qu’aucun d’eux n’était volontaire”, signale Christian Seebode, le représentant de l’Allemagne.

LES FOURGS De nombreuses irrégularités Des habitants dénoncent les dérives foncières de la commune La tentative communale de régulariser de

bler et de rechercher toutes sortes de ren- seignements au sujet des disparus alle- mands de la secon- de guerre mondiale. “Ces documents qui sont propriété de l’État vont être remis au ministère des Affaires étrangères où des collègues sont déjà en contact avec les administrations compétentes pour renouer le contact avec les familles concernées” conclut le consul général d’Allemagne. F.C.

“Je n’en dormais plus.”

L a commune des Fourgs éprouve décidément bien des difficultés à régler ses problèmes d’urbanisme. Au conseil municipal du 20 décembre 2012, le maire Philippe Aymonier a annoncé que le contrôle de légalité des documents d’urbanisme de la sous-pré- fecture déclarait tout simplement illé- gale la délibération du 5 octobre 2012 approuvant la modification du P.O.S. Cette décision préfectorale est moti- vée par des irrégularités relevées dans multiples entorses aux règles d’urbanisme en procédant à une modifi- cation du P.O.S. s’est avérée irrecevable. Copie à revoir.

Les règles d’urbanisme ont bien du mal à être respectées sur le toit du Doubs.

vigueur. Certaines de ces pratiques ont même été portées devant les tribunaux. La commune s’est finalement retrou- vée dans l’obligation d’agir. “D’où l’idée de lancer une modification du P.O.S. On pensait que cette procédure nous permettrait d’avancer plus vite” , indique Philippe Aymonier. Sauf qu’entre-temps, quelques habi- tants sans doute exaspérés de lamaniè- re dont on voulait traiter le problème s’en sont fait l’écho auprès du préfet, comme c’est leur droit. Les services de la sous-préfecture ont estimé que les changements proposés dans le cadre de cette modification portaient attein- te à l’économie générale du P.O.S. “L’assouplissement des règles édictées dans les zones N.C. et N.D. du P.O.S. a pour effet de remettre en cause les pro- tections édictées en raison de la quali- té des sites et des paysages, ainsi que le parti d’aménagement initialement rete-

nu, visant à préserver le bâti existant.” Plus prosaïque, un des requérants par- le tout simplement d’arnaques. Il y voit une forme de clientélisme, permettant d’accéder à du foncier à des prix défiants toute concurrence en zone frontalière. “Pour réparer ces erreurs, c’est finale- ment la collectivité qui passe à la cas- serole. C’est le comble” , estime ce Bour- ri agacé de ces dérives. Philippe Aymonier n’a pas tout à fait la même vision du problème. Il admet : “Tout n’a pas été fait dans les règles. On n’aurait peut-être pas dû partir sur une modification.” La commune s’est finalement engagée dans une révision du P.L.U. “Cela ne remet pas en cause les points à chan- ger. On travaille actuellement sur le contenu du projet d’aménagement de développement durable qui définit les orientations du P.L.U.” F.C.

la procédure et par la méconnaissance de cer- taines dispositions du code de l’urbanisme. Pas très sérieux, surtout quand on sait que la commune a fait appel à un urbanis- te pour l’accompagner dans cette démarche. L’affaire n’est pas nou- velle en soi. Elle concer- ne des acteurs touristiques et des habitants qui ont développé des restaurants, construit des gîtes, des logements, au mépris des règles d’urbanisme en

Tout n’a pas été fait dans les règles.

Victime des rongeurs, la valise contient les fiches personnelles et livrets de service de 88 douaniers allemands qui avaient été déployés le long de la frontière par la Wehrmacht.

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