La Presse Pontissalienne 159 - Janvier 2013
L’INTERVIEW DU MOIS
La Presse Pontissalienne n° 159 - Janvier 2013
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ARRONDISSEMENT “Il n’y a pas de désengagement de l’État sur le Haut-Doubs”
Laura Reynaud, la sous-préfète de Pontarlier, gère au quotidien les problématiques d’un territoire prospère, unique en son genre par ses composantes rurale, montagnarde et frontalière. En ce début d’année, elle fait le point sur ces enjeux.
L a Presse Pontissalienne : Beaucoup d’élus locaux se plaignent d’une bais- se des fonds et des dotations publiques versés au profit des collectivités,qu’en pensez-vous ? Laura Reynaud : C’est à la fois vrai et faux. L’apport de l’État reste identique mais ce sont les besoins qui ont évolué. Il n’y a pas de désengagementmais une répar- tition différente de l’enveloppe sur des projets plus importants. Par consé- quent, il est nécessaire de fixer des priorités en privilégiant par exemple des projets scolaires au détriment de la voirie. Et ce n’est pas fini car il res- te encore à financer des mises aux normes en terme d’accessibilité et des aménagements à caractère économique. L.P.P. : Comment caractériseriez-vous l’arrondissement de Pontarlier ? L.R. : Il se distingue par son dynamis- me économique et démographique. Il figure parmi les seuls arrondissements à enregistrer des ouvertures de classes. Je constate moi-même cette évolution depuis mon arrivée en 2011. On tient également à rester équitable dans la répartition des fonds en soutenant les communes au moins une année sur
le a posteriori . Pour illus- trer cette démarche, on pourrait citer la gestion des dégâts liés aux grê- lons qui s’étaient abat- tus sur Levier l’été der- nier. L.P.P. : Que faire pour aider les entreprises qui peinent à recru- ter du personnel attiré par la Suisse ? L.R. : Rappelons d’abord que le Haut-Doubs est plutôt épargné par le chô- mage qui touche en prio- rité les jeunes peu qua- lifiés, les femmes et des seniors qui quittent la Suisse avant l’heure. Chaque mois, on organi- se en sous-préfecture une réunion axée sur le ser- vice public d’emploi local. L’objectif consiste à dres- ser une photographie du marché de l’emploi. Les collectivités et les asso- ciations pouvaient déjà
“La gestion des dégâts liés aux grêlons.”
Laura Reynaud est sous-préfète de Pontarlier depuis mai 2011.
L.R. : On est toujours dans l’application du schéma de coopération intercom- munale signé par le préfet en décembre 2011. On avait à gérer trei- ze dissolutions de syndicats devenus obsolètes ou trop petits et dont la com- pétence pouvait être gérée par simple convention. Il pouvait s’agir de syndi- cat des eaux, de cimetières, de maisons forestières… Toutes les propositions ont été finalisées sans difficulté majeu- re car traitées dans la concertation. Deux nouveaux syndicats mixtes seront bientôt officialisés. Celui des milieux aquatiques et le schéma “Doubs très haut débit” sachant qu’il ne reste à ce jour plus aucune zone blanche en télé- phonie mobile sur le Haut-Doubs. L.P.P. : Comment résoudre la question de l’offre de santé sur notre territoire ? L.R. : La réponse passe par la création de maisons de santé. Il n’y a pas une communauté de communes qui ne soit pas impliquée sur cette thématique où l’État apporte sa contribution tech- nique et financière.
l’arrondissement. On peut diminuer la recrudescence de certains vols en sen- sibilisant davantage la population aux réflexes sécuritaires de base. Des flyers seront prochainement distribués dans les boîtes aux lettres à cette intention. On a étendu aussi le dispositif Opéra- tion Tranquillité Vacances sur toute l’année.Le taux d’élucidation des affaires reste toujours élevé. C’est rassurant, même s’il ne faut pas nier le sentiment d’insécurité. Sur le plan de la sécurité routière, on peut signaler que les sus- pensions de permis progressent de 38% par rapport à 2011 et que la principa- le cause de retrait reste l’alcool. L.P.P. :Que retenez-vous de votre passage dans le Haut-Doubs ? L.R. : On est dans la problématique d’une zone rurale, montagnarde et fronta- lière assez particulière. C’est très enri- chissant. On y sent aussi une impli- cation très forte des élus locaux.
L.P.P. : Les collectivités territoriales dénoncent les lenteurs administratives sur les dossiers d’aménagements touristiques structurants. Pourquoi des délais aussi longs ? L.R. : Les procédures sont très lourdes avant d’aboutir à laDéclaration d’Utilité Publique. Sans compter tous les recours qui rallongent le traitement des dos- siers à l’instar de ce qui se passe pour la Voie Verte. On se donne aussi beau- coup de temps pour recevoir les élus. Rappelons aussi la contrainte des délais incompressibles et les obligations régle- mentaires à satisfaire. L.P.P. :Quel bilan peut-on dresser sur l’évolution de la délinquance dans l’arrondissement ? L.R. : La délinquance générale baisse de 6 % par rapport à l’année 2011. Cet- te tendance masque des disparités. On note par exemple une diminution de 21 % des atteintes aux biens contre une augmentation de 39 % des cam- briolages. On a également enregistré trois vols à main armée sur Pontarlier. C’est quelque chose de nouveau dans
bénéficier des emplois aidés subven- tionnés à hauteur de 90 %. Elles pour- ront également accéder aux emplois d’avenir sous réserve d’être dans les Zones de Revitalisation Rurales, ce qui est le cas pour une partie de l’arrondissement de Pontarlier. Ce dis- positif s’adresse aux jeunes de moins de 25 ans non diplômés. J’effectue en moyenne une visite d’entreprise tous les quinze jours avec des représentants de Pôle emploi, de la D.I.R.R.E.C.T.E. et de la Mission locale. Chaque dépla- cement donne lieu à l’élaboration d’une fiche entreprise qui recense les pers- pectives, les besoins et les difficultés. On peut venir en appui pour les aider à résoudre les problématiques de recru- tement, de formation, d’extension. C’est une façon de renforcer indirectement l’attractivité. L.P.P. : Qu’en est-il de la réforme des collecti- vités ?
deux. On ne se limite pas uniquement à un appui financier mais on apporte aussi une exper- tise technique et juri- dique. 250 projets ont été remis en sous-pré- fecture en 2012, contre 220 en 2011. Cet accom- pagnement s’applique aussi en cas de litige dans la recherche de solutions. Le soutien aux collectivitésmobilise pra- tiquement un emploi à temps plein dans nos services. On intervient de plus en plus en amont des dossiers. Avec cette approche, on gagne en efficacité alors qu’on pourrait se satisfaire uniquement d’un contrô-
“Les suspensions de permis progressent de 38 %.”
Propos recueillis par F.C.
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