La Presse Pontissalienne 159 - Janvier 2013

22 DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n° 159 - Janvier 2013

COMMERCE

Une approche diversifiée Le Gliss “shop, loc, café” à l’heure de la triple activité

Le commerce de station dans le massif du Jura est appelé à se diversifier pour répondre à cette volonté d’investir sur un tourisme quatre saisons. Exemple à Métabief.

L e commerce à finalité touris- tique est presque une seconde nature dans la famille d’Alexandre et sa sœur Lucie Rousselet. Les parents de l’ancien champion de ski de fond ont tenu plu- sieurs affaires sur la station. Ils ont investi dernièrement dans la location de chalets de vacances. Sans doute de quoi motiver leurs enfants à prendre le relais en développant un projet qui leur correspond. Tout est parti d’un restaurant en liqui- dation sur la place Xavier-Authier. “On a racheté le fonds de commerce. Com- me on n’avait pas de formation en res- tauration, on a décidé d’ouvrir sous le même toit un magasin de sport, une location de ski et un espace bar et peti- te restauration” , résume Alex. Après sa carrière sportive, le fondeur est deve- nu entraîneur des équipes de France militaires de ski. Un poste qui lui prend beaucoup de temps. C’est donc Lucie qui gère la boutique en s’appuyant sur l’expérience de son frère qui apporte son expertise dans le matériel. La mise en place du Gliss s’est arti- culée en deux temps : ouverture du bar

au cours de l’hiver 2010-2011 puis lan- cement de deux autres activités la sai- son suivante. “Cela représente un inves- tissement important même si on a essayé de faire le plus par nous-mêmes” ajou- te l’ancien champion. Alex a pu valo- riser son goût du bricolage. Le frère et la sœur croient toujours au potentiel de la station. Ce qui semble assez logique. Pour avoir pas mal bour- lingué, Alex estime que Métabief n’a rien à envier aux autres stations à vocation familiale. “C’est beaucoup plus

Alexandre Rousselet et sa sœur Lucie exploitent depuis trois saisons le Gliss shop-loc-café.

sympa à mon sens que les usines à neige qu’on trouve dans les grands massifs. Mais on n’échappera pas à l’obligation de pouvoir garantir le produit nei- ge et ceci même si les gens ne viennent plus forcément uniquement pour skier” estime-t- il. Le paysage commer- çant sur Métabief subit depuis quelques années une cure de

Le frère et la sœur croient toujours au potentiel de la station.

rajeunissement salutaire. CommeAlex et Lucie, d’autres y croient aussi. “On a fait le choix de vendre uniquement du nordique en laissant le soin aux autres de s’occuper de l’alpin” , pour- suit Alex, signifiant ainsi une volonté de fonctionner en bonne entente avec ses collègues. Les dieux de la neige se sont montrés plutôt cléments l’hiver

dernier qui s’est soldé sur une impres- sion encourageante. “On a fait une bon- ne saison notamment pendant les vacances de février” disent-ils. Le frère et la sœur sont aussi conscients du rôle que doivent jouer les commer- çants dans l’animation de la station. Avant de recevoir comme on dit, il faut savoir donner et ne pas tomber dans

la jérémiade récurrente. Le Gliss s’est fortement impliqué dans l’organisa- tion de la Gliss’ade. C’est l’une des trois courses des nocturnes des Monts de Joux organisée le 26 décembre dernier sur les pentes de la station. “L’arrivée se faisait devant le magasin.” Une manière comme une autre d’apporter le ski aux gens, et non l’inverse.