La Presse Pontissalienne 159 - Janvier 2013

LE DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 159 - Janvier 2013

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LE TOURISME BLANC À LA CROISÉE DES CHEMINS

Alors que beaucoup s’interrogent, non sans raison, sur l’intérêt d’investir dans la neige artificielle à Métabief ou dans la réalisation de la Voie Verte, d’autres y croient encore. Pas froid aux yeux, ces entrepreneurs plus ou moins jeunes qui d’un côté n’hésitent pas à racheter un téléski ou de l’autre financent d’ambitieux projets dans l’immobilier touristique. Même la station de Métabief y va de sa dynamique de modernisation des installations avant d’engager son grand chantier de la décennie. L’avenir du tourisme dans le Haut-Doubs passe certainement par une montée en gamme des infrastructures, des hébergements et des activités, tout en restant fidèle à la clientèle familiale qui restera son fonds de commerce, quoi qu’on en dise. Chacun a son rôle à jouer dans ce renouveau touristique qui reste encore à confirmer dans le temps.

MÉTABIEF

Une enquête est en cours L’économie touristique balbutie encore

Ici et là, dans le Haut-Doubs, des privés investissent dans le tourisme. Et ça marche ! Mais leur optimisme ne suffit pas à parler d’économie touristique.

montrent que les choses ont peu évolué sur le territoire fronta- lier en quatre ans. Il est même probable que les résultats soient pratiquement similaires à ceux de la précédente enquête. “Depuis dix ans, seulement une poignée de privés investit dans le tourisme. Combien d’acteurs ont disparu dans le même laps de temps? Ce n’est pas parce que quelques-uns y croient toujours que l’on peut parler d’économie touristique. Il y a un potentiel mais qui se résume à un mar- ché de proximité pour du loisir local en toute saison” remarque un observateur de l’économie locale. Toute la difficulté est de faire la différence entre une clientè- le de proximité qui vient skier par exemple à Métabief à la journée, et un tourisme exté- rieur à la région, qui choisit le Haut-Doubs pour y passer des vacances.Au regard des chiffres indiqués par l’association, le tourisme ne serait pas l’or blanc du Haut-Doubs comme on a pu

“Parmi les nouveaux établisse- ments hôteliers, 49 % ont obte- nu un classement 3 étoiles. Les quatre derniers hôteliers que nous avons vus vont investir dans la modernisation de leur établissement. Cela représente une enveloppe globale d’1,080 million d’euros” ajoute- t-il. Du point de vue du C.D.T., il ne fait aucun doute que le tou- risme a un poids économique dans le département. Ce sec- teur représente 6 600 emplois, près 2000 entreprises et 540mil- lions d’euros de retombées éco- nomiques. En revanche, le propos est plus modéré du côté du Pays duHaut- Doubs. Il y a quatre ans, cette association a réalisé une enquê- te pour évaluer le poids de l’économie touristique sur le secteur frontalier où l’on recen- se 9 196 lits marchands dont 1305 lits d’hôtel. L’étude a mis en évidence que 1000 emplois vivaient directement ou indi- rectement du tourisme (soit environ 5 % des actifs du Haut- Doubs). Le chiffre d’affaires du secteur d’activité avoisinait les 180 millions d’euros répartis à parts égales entre les séjours touristiques et la clientèle de proximité. “C’est l’équivalent du chiffre d’affaires des trois hyper- marchés de Pontarlier” nuance le Pays du Haut-Doubs qui pré- pare en ce moment une nou- velle enquête sur le sujet afin de déterminer le degré de ren- tabilité de l’économie touris- tique. Elle sera bouclée au mois de mars. Mais les premières tendances

À Chaux-Neuve, à Cha- pelle-des-Bois, à Jougne, des privés investissent dans des structures à vocation touristique. Ces ini- tiatives individuelles montrent

qu’ils sont encore quelques-uns à croire en cette économie dans le Haut-Doubs. Lorsqu’il parle d’hôtellerie, Philippe Lebugle, directeur du comité départe- mental du Tourisme, confirme

que les professionnels ont plu- tôt le moral sur le territoire. “Beaucoup de gens y croient enco- re. Sinon, nous n’aurions plus 140 hôtels dans le Doubs” dit- il. Le C.D.T. a entrepris un tra-

vail d’accompagnement des hôte- liers qui a permis de mettre en évidence leur envie d’aller de l’avant en améliorant les condi- tions d’accueil. 65 établisse- ments ont été visités en 2012.

l’entendre de façon récurrente ces trente dernières années. La ques- tion à trancher pour les collectivi- tés est donc de savoir dans quelle mesure elles doi- vent continuer à investir dans le tourisme, et pour qui.

Un marché de proximité.

La station de Métabief est idéale pour la clientèle de proximité.

T.C.

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