La Presse Pontissalienne 157 - Novembre 2012

MONTBENOÎT ET LE SAUGEAIS 36

La Presse Pontissalienne n° 157 - Novembre 2012

ARÇON

Jusqu’à Gilley Le chemin du train enrobé jusqu’au terminus

Le tronçon Arçon-Gilley soit 15,4 km vient d’être goudronné par le Conseil général qui a investi un million d’euros dans l’opération. Personne ne s’en plaindra.

Q uand on voit comment se traite l’amélioration du che- min du train on regrette qu’il n’existe pas une ancienne voie ferrée autour du lac Saint-Point. C’est là tout l’avantage des voies vertes aménagées en site propre. L’ancienne voie ferrée entre Pontarlier et Gilley continue dis- crètement mais sûrement son petit bonhomme de chemin. Elle fait désormais partie intégrante du paysage et des idées de sortie des marcheurs, des familles, des adeptes du roller et de cyclotourisme.Même les clubs cyclistes locaux l’empruntent quand ils partent en direction de Morteau. Les accidents ou conflits d’usagers semblent réduits à la portion congrue. Preu- ve que la cohabitation est tout à fait plausible sur une voie demètres de large. “On a un schéma cyclable départemental et on essaie de l’enrichir progressivement de nou- velles voies et d’améliorations. On avait déjà investi en 2005 dans la

pose d’enrobé entre Pontarlier et Arçon sur une longueur de 5,3 km. On poursuit dans cette logique en goudronnant jusqu’à Gilley” , explique Clau- de Jeannerot, le pré- sident du Conseil général qui assure la maîtrise d’ouvrage du projet. On appréciait déjà de rouler jusqu’à Arçon. Que dire quand on pourra

Le coût, 1 million d’euros.

pousser jusqu’à Gilley en emprun- tant uniquement cette piste de trois mètres de large. Les travaux se sont déroulés sur le mois d’octobre. “Le prix de tout ça : 1 million d’euros” , complète le président du Conseil général. Outre la longueur supplémentaire d’enrobés, cette voie du train présente aussi l’intérêt de rejoindre facilement la gare de Gilley. De quoi attirer bien des bisontins. Que dire quand cet che- min du train rejoindra la voie ver- te du lac. La jonction permettra de pédaler sans souci sur près de 80 km aller-retour.

15,4 km de voie ont été goudronnées en octobre.

AGRICULTURE

Un concepteur de Ville-du-Pont La “Rolls-Royce” des salles de traite ambulantes

Parce que les salles de traite existantes ne lui convenaient pas, Patrice Bonnet, agriculteur à Ville-du-Pont et plutôt bon bricoleur a conçu et fabriqué la sienne puis une autre, puis une autre…

H asard ou pas, la merveille de mécanique hydraulique présentée ce jour-là par Patrice Bonnet est instal- lée sur les hauteurs de la Vallée de Joux où l’on fabrique les plus pres- tigieux garde-temps mécaniques. À croire que les grands esprits se rencontrent. Une soixantaine de vaches laitières pâturent ici sur l’alpage de Chalottet. L’étable ayant

été transformée en restaurant, la traite s’effectue matin et soir dans l’une des salles de traite conçues par Patrice Bonnet. “Je cherchais une machine fonctionnelle, auto- nome et fiable” , confie Edy Favre, le propriétaire des lieux. Le lait est transformé à la ferme en pâte cui- te dit le Bôfavre. D’où le souci de travailler dans les meilleures condi- tions.

La salle de traite, de type 2 x 6 places en épis n’a rien à voir avec les modèles standards. La parti- cularité de cette machine repose sur un repliage hydraulique des rampes d’accès des vaches et des mangeoires individuelles. Autre signe de confort, le vacher inter- vient à hauteur constante, les pieds au sec sur un caillebotis. Il lui faut une bonne heure pour s’occuper du troupeau. “L’alimentation en eau est assurée par trois chauffe- eau de 50 litres montés en mono- phasé, ce qui permet d’avoir de l’eau chaude en permanence sur le temps de traite” , précise Patrice Bonnet. La salle de traite est équipée d’un système automatique de distribu- tion d’aliments à chaînes et à pas- tilles. “Il serait même possible de le faire fonctionner avec les colliers du D.A.C.” , complète le fabricant. D’un poids avoisinant 6 tonnes, la salle de traite du Chalottet qui repo- se sur un châssis autoporteur est équipée de freins hydrauliques. Pour le transfert d’une pâture à l’autre, la machine est relevée grâ- ce à un essieu hydraulique monté sur des vérins télescopiques. Grou- pe électrogène et poste de com- mande complètent l’équipement de cette salle de traite haut standing conçue par un agriculteur pour des

Patrice Bonnet a vendu l’une de ses salles de traite ambulantes à Edy Favre, propriétaire de l’alpage du Chalottet en Suisse.

agriculteurs. C’est bien là que rési- de toute la différence. Patrice Bon- net a testé sur lui avant d’en faire profiter les autres. Installé sur une exploitation avec des parcelles dis-

et efficace.” Depuis, ce producteur laitier a monté l’E.U.R.L. Bonnet Ferronnerie spécialisée dans la conception, la fabrication et la com- mercialisation de salles de traite haut de gamme. Au catalogue, on trouve trois modèles : salle de trai- te en épis, salle de traite arrière et salle de traite traversante sur caille- botis intégral. “Elles sont vendues dans les zones de montagne de l'Est de la France et en Suisse” , ajoute Patrice Bonnet toujours animé d’un souci d’amélioration constante. Et dire qu’il a tout appris sur le tas. La curiosité au service de l’ingéniosité, cela ne s’invente pas.

persées, il n’avait d’autre choix que d’utiliser une salle de traite. “Comme j’étais déçu par les modèles standards, j’ai conçu ma pre- mière machine en 1986 en privilégiant l’autonomie, le plia- ge-dépliage hydrau- lique le plus rapide

Conçue par un agriculteur pour des agriculteurs.

Le vacher trait à hauteur constante, les pieds sur un caillebotis.

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