La Presse Pontissalienne 156 - Octobre 2012

LA PAGE DU FRONTALIER

La Presse Pontissalienne n° 156 - Octobre 2012

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NEUCHÂTEL

ENQUÊTE Jusqu’au 26 octobre Une enquête… après les résultats L a D.R.E.A.L. (Direction régionale de lʼenvironnement, de lʼaménagement et du logement) a déployé cinq de ses fonc- tionnaires jeudi 27 septembre dernier à la frontière franco-suisse de Jougne. Ils étaient chargés de distribuer un questionnaire des- tiné à en savoir plus sur les habitudes de déplacement des travailleurs frontaliers, avec, en ligne de mire, le désengorgement de cet axe bouché matin et soir. Près de 2 500 exemplaires ont été distribués. À part une dizaine de râleurs, lʼopération qui a accentué les ralentissements dès 4 h 30 du matin, sʼest bien passée. “Nous commençons à récolter les premiers résultats. Les frontaliers ont jusquʼau 26 octobre pour répondre. Ils peu- vent le faire aussi par Internet sur le site www.frontaliers-jougne.fr” commente la D.R.E.A.L. qui a remarqué à cette occasion que “la plupart des frontaliers ne pratiquaient pas encore le co- voiturage.” La plupart des questions du questionnaire por- tent dʼailleurs sur cette question du co-voitura- ge. Une chose étonne : pourquoi cette étude maintenant, alors que la C.T.J. (Conférence Trans- jurassienne) a rendu ses conclusions sur la ques- tion et vient de mettre en place son service de co-voiturage, C.T.J. dont fait partie la D.R.E.A.L. à travers le groupe de travail “mobilités” ? Enquête disponible aussi sur www.frontaliers-jougne.fr

Référendum Les Suisses disent “non” au TransRun Le projet d’une liaison ferrée entre Neuchâtel et

L e 23 septembre, les habitants du can- ton de Neuchâtel étaient invités aux urnes pour se prononcer sur le projet de R.E.R.-TransRun. Dans l’isoloir, ils ont dit “non” à 50,3 % à cette nouvelle liaison ferroviaire entre Neuchâtel et La Chaux-de- Fonds permettant de rallier ces deux villes en 14 minutes à raison d’une rame tous les quarts d’heure. Le programme contient également une amélioration de la capacité sur les lignes du Val-de-Travers, et La Chaux-de-Fonds-Le Locle. La votation était la dernière étape à franchir pour que le projet entre dans sa pha- se opérationnelle. Les travaux devaient démar- rer en 2016 pour une mise en service de l’infrastructure fin 2022. Pour les défenseurs de ce projet annoncé comme une pièce maî- tresse du réseau de transport en commun can- tonal, c’est la douche froide. Ce refus tombe comme un couperet sur neuf années de tra- vail. “Ce qui est fou, c’est que les partis poli- tiques étaient pour, à l’exception de l’U.D.C., le milieu économique était favorable tout comme la Confédération qui avait validé le projet. Nous étions tellement sûrs de l’emporter que nous avons peut-être relâché la pression” obser- ve, déçu, Patrick Vianin, directeur de la socié- La Chaux-de-Fonds n’est pas totalement enterré mais il a du plomb dans l’aile depuis que les électeurs du canton de Neuchâtel ont dit “non.”

Les travaux du TransRun devaient démarrer en 2016 pour une mise en service en 2022.

donc pris une tournure politique. Par son vote, la population aurait plus exprimé un mécon- tentement vis-à-vis du pouvoir en place qu’un rejet du TransRun. “Beaucoup de personnes ont pris la mesure du résultat des urnes. Si on revotait aujourd’hui, le “oui” l’emporterait sans doute car la question de la mobilité reste cen- trale dans le canton” poursuit Patrick Vianin. Mais on ne refait pas l’histoire. La démocra- tie s’est exprimée. Cependant, ce “non” ne signi- fie pas que le projet est définitivement enter- ré. Le canton de Neuchâtel peut décider de le réactiver pour qu’il soit soumis au vote dans trois ans minimum. Mais cela imposerait de revoir la copie pour diminuer le coût du TransRun. L’ensemble du plan de financement devrait être remis à plat. Or, à moins d’être devin, personne ne sait à l’avance si les C.F.F. et la Confédération renou- velleront dans les mêmes proportions leur par- ticipation financière au projet. Le sort du TransRun dépend aussi de leur position. T.C.

té TransRun. Les partisans du “non” l’ont emporté d’une très courte distance. Le principal reproche qui est fait au TransRun est son coût : 919 mil- lions de francs suisses (dont 241 millions pro- venant des chemins de fer fédéraux (C.F.F.) et 111 millions de la Confédération). Un inves- tissement exorbitant pour l’U.D.C. qui a fait campagne pour “le non” avec ce slogan “1 000 millions dans un trou noir.” “C’est indé- niable que le coût a fait peur aux gens. Mais

je rappelle qu’il ne représente qu’1 % du budget des collecti- vités” remarque le directeur. Le prix est un des éléments qui a favorisé l’orientation du vote. Mais ce n’est pas le seul selon PatrickVianin. “Dix jours avant la votation, le gouvernement a annoncé une baisse du salaire des fonctionnaires d’1 %. On savait à partir de là que ce serait plus difficile” dit-il. L’affaire a

“Le “oui” l’emporterait sans doute”

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