La Presse Pontissalienne 156 - Octobre 2012

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 156 - Octobre 2012

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COMMENTAIRE Maître Didier Lance “Le Haut-Doubs ne connaît pas la crise” Notaire à Pontarlier et président de la chambre des notaires du Doubs, Maître Didier Lance commente le particularisme du Haut-Doubs d ans ce contexte d’attentisme qui caractérise le marché immobilier partout ailleurs.

Didier Lance est le nouveau président de la chambre des notaires du Doubs.

L a Presse Pontissalienne : La prudence et l’attentisme ont gagné le marché immobilier en Franche-Comté. Est-ce aussi le cas dans le Haut-Doubs ? Maître Didier Lance : Ce n’est pas encore le cas pour l’instant. Je dis pour l’instant car le Haut-Doubs a toujours un temps de retard. Le bon maintien du marché est dû on le sait au dynamisme du sec- teur frontalier qui porte l’immobilier local. L.P.P. : Donc pas de baisse ici ? D.L. : Il y a eu un très léger refroidis- sement du marché il y a un mois envi- ron, mais temporaire car les transac- tions repartent à nouveau à la hausse. Pour l’instant, le Haut-Doubs ne connaît pas la crise. Bien qu’on entende dire que certaines entreprises suisses auraient commencé à se passer d’intérimaires et même licencié pour certaines. On s’attend peut-être à une accalmie début 2013. Mais rien à voir avec le ralentissement de 2008 et enco- re moins avec la crise de 1992.

L.P.P. : Le Haut-Doubs est désormais le sec- teur le plus cher du Doubs, dépassant Besan- çon. Vous confirmez ? D.L. : Clairement, et notamment la zone du Mont d’Or. Cela s’explique aussi par les difficultés de circulation de plus en plus grandes. Les gens cherchent à être de plus en plus près de la fron- tière. Le deuxième aspect est la bais- se du franc suisse qui enchérit les salaires des frontaliers, qui leur a donc donné un pouvoir d’achat supplémen- taire, faisant encore grimper un peu plus les prix. L’offre suit la hausse du

à 6 ares, sur lesquels on construit des maisons importantes. L.P.P. : Les inégalités d’accès à la propriété se creusent ? D.L. : Entre les frontaliers et les autres, oui c’est le cas. Ce phénomène a com- mencé au moment des accords bilaté- raux. Avant il existait une zone de 30 km au-delà de laquelle les tra- vailleurs frontaliers ne pouvaient pas habiter. Cette zone d’habitation fron- talière ayant disparu, on a vu des sec- teurs plus éloignés, je pense à Frasne notamment, où les prix se sont mis à augmenter. Les prix sur le secteur de Frasne, même s’ils n’atteignent pas des sommets, ont beaucoup augmen- té entre 2005 et 2010. L.P.P. : On a constaté un vrai écroulement du nombre de transactions à partir de février

après une hausse impressionnante en jan- vier ? Qu’en est-il des mois suivants ? D.L. : La hausse spectaculaire était due aux perspectives d’évolution de la fis- calité. Les propriétaires qui voulaient se séparer d’un bien ou investir quand les conditions étaient encore avanta- geuses l’ont fait en fin d’année der- nière et en tout début de cette année. La chute qui suit s’explique donc par cette anticipation. Les mois qui ont suivi, les choses se sont rééquilibrées. Le nombre de transactions sur les mois de juin, juillet et août 2012 est sensi- blement équivalent à celui de l’an der- nier à la même époque. On constate- ra sans doute une baisse des volumes concernant les résidences secondaires car les propriétaires avaient pris leurs dispositions avant le changement de fiscalité. Propos recueillis par J.-F.H.

actuels des maisons dans ce secteur ? D.L. : Les transactions se font assez fré- quemment à des prix situés entre 350 000 et 400 000 euros mais 400 000 euros est un plafond ici. Nous ne vendrons jamais des maisons à 600 000 ou 700 000 euros, il n’y a pas non plus de grosses fortunes ici, contrai- rement à Besançon où ces chiffres exis- tent parfois. L.P.P. : Et il y a toujours de l’offre en face ? D.L. : Il n’y a pas vraiment pénurie dans les maisons mais c’est le manque de foncier le vrai problème dans le Haut- Doubs. Du côté de la frontière et à Pon- tarlier, c’est désormais un réel pro- blème. Résultat : des nouveaux terrains se vendent désormais à près de 200 euros le mètre carré et il y a des acheteurs pour ces terrains-là. Les sur- faces sont en revanche plus petites, 5

pouvoir d’achat. Ceci dit, les prix augmentent moins vite qu’entre 2005 et 2010, les hausses sont plus raisonnables depuis quelques années. Dans le secteurMont d’Or-deux lacs, ils ont quand même encore grimpé de 12,8 % entre juin 2011 et mai 2012.

“L’offre suit la hausse du pouvoir d’achat.”

L.P.P. : Quels sont les prix

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