La Presse Pontissalienne 156 - Octobre 2012

LE DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 156 - Octobre 2012

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IMMOBILIER LES PRIX SECTEUR PAR SECTEUR

Après l’euphorie des années 2000, la crise de 2008-2009, l’immobilier est entré dans une phase de redressement lent. Paradoxe, en France, avec 800 000 transactions enregistrées l’an dernier, il ne s’est jamais vendu et acheté autant de biens. Ce rebond est notamment dû aux incitations fiscales dont l’avenir n’était pas assuré. Qu’en est-il dans le Doubs et dans le Haut-Doubs ? Si le nombre de transactions s’est tassé après un mois de janvier euphorique, les prix, eux, continuent leur lente progression. Notamment dans le Haut-Doubs avec des prix encore orientés à la hausse.

TENDANCE

De Pontarlier à Métabief Le marché de l’immobilier est inégal dans le Haut-Doubs

Les agents immobiliers parlent de micromarchés sur la bande frontalière tant les prix sont disparates en fonction des communes. À Pontarlier, le marché de l’immobilier reste dynamique et porteur.

D ans le Haut-Doubs, le marché de l’immobilier réagit diffé- remment en fonction des sec- teurs géographiques. Les nuances sont suffisamment marquées sur la bande frontalière pour parler de micromarchés. Si en règle généra- le les prix sont stables mais élevés, la situation de Pontarlier n’est pas celle de Morteau ou de Maîche. Selon l’étude publiée mi-septembre par la Chambre des Notaires du Doubs, le prix des mai- sons individuelles anciennes a fait un bond de 14,6 % en un an à Morteau (c’est la plus forte hausse du départe- ment), de 5,6 % dans la zone urbaine de Pontarlier, alors qu’il recule de 3 % à Maîche (seule région dans le Doubs à régresser). À l’inverse, dans les appartements anciens, le prix du mètre carré baisse de 2,1 % à Morteau pour s’établir à 2 086 euros, mais il progresse de 6,2 % à Maîche (1 443 euros le mètre carré en moyenne) et de 1,7 % dans le sec- teur pontissalien (1 890 euros le mètre carré). Globalement, dans le Haut-Doubs le marché ne faiblit pas. “Nous sommes dans un secteur privilégié par rapport à d’autres régions de France” recon- naît Cyrille Mattera, responsable de l’agence l’Immobilier Pontissalien. Il estime que le marché est dynamique et porteur. La bonne santé de l’économie suisse qui génère de l’emploi fronta- lier est le facteur majeur qui main- tient le marché. Ce sont eux, les fron- taliers, qui forment le noyau dur des acquéreurs. “À Pontarlier comme à Métabief nous avons déjà dépassé nos objectifs” ajoute le professionnel. Tous

les biens se vendent, dans l’ancien (appartements et maisons), comme dans le neuf. “Une maison contempo- raine fait partie des biens recherchés actuellement. La maison sur sous-sol l’est un peumoins” précise encore Cyril- le Mattera. En revanche, ce qui a changé, c’est le comportement des acquéreurs. Ils ne sont plus disposés à acheter tout et n’importe quoi à n’importe quel prix. “Cela nous oblige à être plus rigoureux encore dans notre travail au quotidien notamment dans l’estimation des biens. Un bien correctement estimé, au prix

du marché, peut se vendre dans la jour- née” rappelle-t-il. Mais selon Patrick Goursolle de la socié- té Goursoll’Immo, les envies des acquéreurs sont aussi contraintes par des paramètres extérieurs. S’il confir- me que le marché se maintient dans le neuf, il observe en revanche que les délais de ven- te sont plus longs. “Nous sommes sur un micromarché à Pon- tarlier. J’ai toujours autant de demandes, y compris pour les ter- rains pour lesquels les prix ne baissent pas. Le seul souci, qui est un frein, ce sont les banques qui ont des exigences très fortes à l’égard des candidats

“Elles leur demandent parfois 20 % d’apport.”

Le prix des terrains continue à monter dans le Haut- Doubs. Ici, un program- me neuf à Doubs.

au minimum un accord de principe de leur banque sur la somme qu’ils pour- ront emprunter avant de se lancer dans la recherche d’un bien immobi- lier. Si les gens ne peuvent pas ou ne veu- lent pas devenir propriétaires, ils doi- vent néanmoins se loger. Sur ce point, les agents immobiliers sont unanimes pour dire que le marché de la location est très dynamique sur la bande fron-

talière de Morteau à Métabief en pas- sant par Pontarlier. Dans certaines communes comme à Métabief, les pro- duits en location sont devenus une denrée rare. Une maison dont le loyer est affiché à 1 300 euros trouve sans peine un locataire. La demande est aussi forte pour les appartements. Ces paramètres sont de nature à encou- rager l’investissement locatif. T.C.

à l’accession à la propriété. Elles leur demandent parfois 20 % d’apport. Aujourd’hui, beaucoup d’acquéreurs sont dans l’attente d’un prêt” analyse Patrick Goursolle. Pour les jeunes pri- mo-accédants qui entrent dans la vie active, des établissements bancaires n’hésitent plus à demander aux parents de se porter caution du crédit immo- bilier. Les acheteurs ont donc intérêt à avoir

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