La Presse Pontissalienne 155 - Septembre 2012

22 DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n° 155 - Septembre 2012

HORLOGERIE Une étude sur les besoins 1 796 emplois seront créés d’ici 2016 Les besoins en personnels dans l’horlogerie et les microtechniques augmenteront de 15 % d’ici 2016 prédit l’étude réalisée par la Convention patronale horlogère Suisse. La Presse Pontissalienne la dévoile en avant-première.

Les effectifs à former d’ici 2016 par métiers

P our la quatrième fois, après 1992, 1999 et 2006, la Conven- tion patronale de l’industrie horlogère suisse a réalisé une vaste enquête auprès des entreprises de la branche pour en connaître les besoins en effectifs, métier par métier, d’ici 2016. Le but est d’assurer, en matière de for- mations horlogères, l’adéquation entre l’offre des centres de formation et la demande des ateliers. Que les fronta- liers soient rassurés ! L’activité est assurée. L’augmentation des effectifs d’ici 2016 “sera de 15 %, portant à 13985 emplois contre 12 189 en 2011, soit une haus- se de 1796 emplois” annonce la conven- tion patronale présidée par Élisabeth Zölch. À cela, il faudra ajouter le per- sonnel à former : “Pour connaître le nombre total de personnes à former, on tient compte de la différence entre effec- tifs actuels et effectifs estimés pour 2016, à laquelle l’on ajoute les départs prévisibles durant cette période de 5 ans. Pour connaître le nombre de per- sonnes à former chaque année, il suf- fit de diviser le chiffre obtenu précé- demment par 5.” Ce calcul montre, que d’ici 2016, au moins 3 176 nouveaux professionnels devront rejoindre les rangs du secteur technique. Environ 40 % servent à combler les départs

prévisibles (retraites,mobilités internes) et environ 60 % constituent une aug- mentation nette des effectifs. Les professionnels de la convention patronale prévoient des augmenta- tions importantes plus particulière- ment pour quatre métiers phares : l’horloger praticien, l’horloger dans le domaine professionnel du rhabillage, de l’industrie, le micromécanicien. “Pas assez de jeunes sont formés dans les métiers de l’habillage. Ce déficit est, à l’heure actuelle, partiellement pallié par la formation interne en entreprise et par la formation de type modulaire proposée aux adultes” dit la conven- tion. Pour en arriver à une telle conclusion, 66 % des entreprises ont participé à l’enquête, soit 184 entités (environ 36620 emplois). “C’est très satisfaisant car tous les secteurs sont représentés avec des entreprises de Bienne, La Chaux-de-Fonds et au Sentier (Vallée de Joux).” L’horlogerie a le vent en pou- pe. À elle de ne pas manquer le vira- ge de la formation d’autant que le savoir-faire disparaît à mesure que les horlogers partent en retraite. De nom- breux anciens salariés aujourd’hui en repos sont d’ailleurs rappelés par leurs entreprises en consultant pour venir former la nouvelle garde. E.Ch.

“Augmenter le nombre d’entreprises formatrices” Sur la base de cette enquête, la convention détermine les mesures et les actions correctrices pour les 5 pro- chaines années. “Il faut faire de la for- mation duale une priorité en aug- mentant le nombre dʼentreprises formatrices, en augmentant la part dʼapprentis plus spécifiquement dans les métiers où une forte augmenta- tion dʼeffectifs est constatée” annon- cent les responsables de la C.P. Autres actions : doubler la proportion dʼhorlogers dans le domaine profes- sionnel du rhabillage, valoriser les métiers de la mécanique, en mettant lʼaccent sur les activités dʼétampage et de décolletage, pérenniser les for- mations privées en maintenant par exemple en nombre suffisant les entre- prises partenaires.

Évolution des effectifs de l’horlogerie par métiers entre 2011 et 2016

HORLOGERIE

En plein boom

L es effectifs de l’horlogerie suisse sont passés de 48548 à 52803 travailleurs en Suisse, soit une augmentation de 8,8 % rien que l’année dernière. Signe de l’excellente santé économique de la branche, “c’est le deuxième chiffre le plus élevé en 30 ans” se réjouit la convention patronale de l’industrie horlogère suisse. En effet, il faut remonter à l’année 1978 pour trouver un effectif un peu plus élevé (53300 personnes). Entre ces deux dates, il est sans doute utile de rappeler que les chiffres des effectifs sont descendus en dessous de la barre des 30000 à l’issue de la crise horlogère (29 809 tra- vailleurs en 1987) pour ensuite régulière- ment remonter la pente dès la fin des années quatre-vingt-dix. En dix ans, l’industrie hor- logère et microtechnique a gagné près de 12000 travailleurs. C’est la première fois que les chiffres des effec- tifs remontaient la pente depuis trois ans, après la perte de 4203 emplois en 2009 et le léger tassement enregistré en 2010 (- 1,1 %). “Ces bons résultats reflètent la bonne marche des affaires du secteur : l’industrie horlogère Le poids de la qualité 1,2 milliard de montres ont été produites dans le monde en 2010. 90 % ont été fabri- quées en Chine ou à Hong-Kong. Le plus gros producteur reste la Chine avec 682 mil- lions de pièces dʼune valeur moyenne de 3 francs suisses. Avec 30 millions de montres, la part de la Suisse dépasse tout juste 2,1 % de la production mondiale en quantité mais atteint 43 % en valeur, sachant quʼune montre suisse vaut en moyenne 800 francs suisses.

Horlogerie : 4 255 emplois créés l’an dernier Le recrutement de nouveaux salariés a explosé en 2011 dans l’industrie ho rlogère. Le secteur a compensé, en termes de personnel, les pertes subies lors de la crise de 2008-2009.

Quelques- uns des projets qui engendreront encore des centaines d’embauches

dans les années à venir

(source C.C.I.T. du Doubs)

période de bonne conjoncture, voit augmen- ter ses effectifs de 9,9 % (+ 3535 salariés). “Pour mémoire, c’était cette même catégorie qui avait été la plus touchée en 2009 avec 10 % de travailleurs en moins (- 3940) et avait enco- re subi une perte en 2010 (- 570 emplois).” Un autre enseignement de cet état des lieux dressé par la convention patronale horlogè- re, c’est la hausse des qualifications. La branche peut en effet s’enorgueillir de chiffres très réjouissants quant au niveau de quali- fication de ses travailleurs. Lentement, mais sûrement, la proportion de non-qualifiés bais- se. “De 2010 à 2011, elle passe de 37 à 36,6 %. Alors qu’il y a vingt ans on comptait deux tiers de non-qualifiés contre un tiers de qua- lifiés, ces proportions se sont désormais inver- sées.” J.-F.H.

et microtechnique, disposant de structures saines avec des capacités de production éle- vées et une bonne résistance aux aléas conjonc- turels, connaît une situation comparable aux années de forte croissance 2007 et 2008” com- plète la convention patronale. Le trio de tête des cantons suisses concernés par cette formidable manne d’emplois reste inchangé : il est formé par Neuchâtel (27,7 % des effectifs), Berne (20,3%) et Genève (17,1%). Viennent ensuite le Jura (9,8 %) et Vaud (9,2 %). “En 2011, la progression des effec- tifs s’est effectuée essentiellement dans les cantons de Neuchâtel (+ 1298 salariés), Ber- ne (+ 1091) et Jura (+ 545). Le détail par catégorie de personnel affiche des résultats attendus : le personnel de pro- duction, première catégorie d’embauche en

Exportations horlogères suisses en 2011

Années

Exportations totales en milliards de francs suisses

1970 1980 1990 2010 2011

2,6 3,4 6,8

16,2

19,3 Avec plus de 19,3 milliards de francs suisses dʼexportation en 2011, lʼindustrie horlogère suisse a battu son record, sachant quʼelle exporte 95 % de sa production. Toujours engagée sur une dynamique positive, lʼannée 2012 connaît cependant un léger recul de lʼordre de 7 % sur les premiers mois de lʼannée en cours.

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