La Presse Pontissalienne 155 - Septembre 2012
DOSSIER
La Presse Pontissalienne n° 155 - Septembre 2012 23
EMPLOI Une recette pour obtenir le poste désiré ? Les erreurs à ne pas commettre Le livre “Trouver un job en Suisse” co-écrit par David Talerman livre les clés pour obtenir un poste de l’autre côté de la frontière. Attention à ne pas se survendre.
RESTAURATION Peu de demandes Un poste de serveur à 2900 euros et peu de candidats Exemple d’un hôtel à La Chaux-de-Fonds qui recherche depuis un an un(e) réceptionniste. Quant au poste de serveur, aucun habitant du Doubs n’avait envoyé de C.V. jusque-là. “Les gens préfèrent travailler en fabrique” regrette un employeur.
affirmer que les Suisses ne recherchent pas ce genre de profil de personnes se mettant en avant. Il faut justement faire profil bas. Ne pas dire “je suis le meilleur vendeur de ma société” mais dire que vous avez réussi à augmenter de X % le chiffre des ventes.” Il faut être pragma- tique, valoriser ses compétences, non sa personne. Mais avant de décrocher cet entretien, il faut un bon C.V. Surtout, n’hésitez pas à donner une liste de collaborateurs capables de parler de vous. Concernant la taille du C.V., il peut aller de 1 à 4 pages. “On peut comprendre qu’un senior utilise 4 pages. En revanche, on ne comprendra pas si un junior s’étale sur 4 pages. On peut l’envoyer par mail ou par voie postale. En général, les recru- teurs répondent. Même si c’est néga- tif” dit l’expert qui confie qu’il ne faut surtout pas cacher sa nationalité. Des métiers sont réservés aux Suisses com- me ceux de la sécurité, la police notam- ment, et l’administration.
S urtout, n’écrivez pas sur votre curriculum vitæ que vous maîtri- sez parfaitement l’allemand alors que la langue de Goeth se résume à “Guten Tag” dans votre bouche. En Suisse, le recruteur adore tester son nouvel employé. Souvent, il s’est ren- seigné sur votre parcours. Parfois, il a même appelé vos anciens collabo- rateurs pour prendre des notes et mieux vous connaître. “Les manières de recru- ter en France et en Suisse sont com- plètement différentes. Si effectivement on peut avoir l’impression qu’il est plus facile de trouver un emploi en Suisse, il y a également plus de concurrence” dit David Talerman, co-auteur du livre “Trou- ver un job en Suisse”. Selon ce dernier, il y a un principe à mettre en valeur : la modestie. Et sur- tout des erreurs de comportement à évi- ter : “En France, l’école nous a appris à sortir du lot. Les Suisses disent que nous sommes forts en gueule. Je suis Fran- çais mais je me suis “suissisé” et je peux
L’ hôtel Fleur-de-Lis à La Chaux- de-Fonds recherche depuis un an un ou une réceptionniste. Et toujours rien à l’horizon pour ce trois-étoiles implanté à proximité de l’Espace-Cité ! “Nous recevons beau- coup de C.V. mais qui n’ont souvent rien à voir avec les exigences que nous demandons” confie l’hôtel. Idem avec ce poste de serveur(se). “Nous avons recruté mais ça n’allait pas. Nous sommes inscrits sur Pôle emploi inter- national et recevons beaucoup d’offres mais encore une fois, les compétences n’ont souvent pas de lien avec ce que nous recherchons. Pour l’instant, je n’ai pas encore vu de C.V. venant du Doubs” précise la structure qui deman- de de se présenter directement auprès de l'employeur entre 11 heures et 14 heures ou dès 18h30 muni d’un dossier complet (C.V., certificat de travail). “C’est une catastrophe…Les gens en veulent plus travailler le week- end alors que je propose un salaire brut de 4200 francs suisses (soit envi- ron 2 900 nets pour un frontalier)” dit le responsable de l’établissement chaux-de-fonniers. Il faut dire que les frontaliers sont davantage attirés par l’horlogerie où
les horaires sont moins contraints. “On respecte la convention collecti- ve, nuance le patron. Les serveurs travaillent 9 heures par jour, ont 2 jours de congé, et un week-end par mois” dit-il. L’hôtel vient d’ailleurs de recruter une jeune Française de 22 ans formée à l’école hôtelière de Besançon. “En quinze jours, elle sera formée à la méthode suisse” poursuit le gérant.
Travailler dans la restauration est un secteur délaissé par les Suisses, d’où de réelles possibilités d’être embauché rapidement même si les salaires sont moins mirobolants que l’industrie horlogère. En moyenne pour les postes les moins qualifiés, le salaire est de 3 559 francs suisse (bruts), soit 2 963 euros. C’est tout de même plus du double qu’un salai- re dans un restaurant français. E.Ch.
L’hôtellerie- restauration offre des débouchés
car les Suisses ont délaissé ce métier trop contraignant sur le plan des horaires.
Renseignements : “Décrocher un emploi en Suisse”, Laurent Schütz et David Talerman (2 ème édition), Gualino extensio éditions. 390 pages. 34 euros.
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