La Presse Pontissalienne 155 - Septembre 2012

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 155 - Septembre 2012

13

Le président des chasseurs du Doubs Hervé Cart (2 ème en partant de la gauche) accompagne les chasseurs du Drugeon dans leur limitation des prélèvements d’oiseaux.

Quand les chasseurs se serrent la cartouchière Dans la vallée du Drugeon, les chasseurs limitent leur prélèvement en bécassines et augmentent la surface des réserves. Un moyen d’anticiper l’avenir. Ils craignent une interdiction totale de la chasse. La communauté de communes se veut rassurante. ENVIRONNEMENT Les chasseurs proposent des solutions

21 octobre : Un dimanche à la chasse Environ 8 500 chasseurs participeront à lʼouverture de la chasse dimanche 9 septembre. En 2011, 6 000 chevreuils, 250 chamois, 25 cerfs, 2 600 sangliers, 4 500 bécasses et environ 900 lièvres ont été prélevés. Le nombre de san- gliers devrait diminuer cette année. La Fédération du Doubs lance une pre- mière en France dimanche 21 octobre avec lʼopération “Un dimanche à la chasse”. Les non-chasseurs sont invi- tés à participer gratuitement et sans formalités à une action de chasse près de chez eux. Chaux-Neuve, Fertans, Foucherans, Houtaud, Sainte-Colom- be font partie des 25 sociétés qui vous accueilleront. Chasse au gros gibier, petit gibier, chasse à courre sur lièvre et au chien dʼarrêt seront proposés. Rens. : www.fdc25.com ou 03 81 61 23 87

E t si la vallée du Drugeon deve- nait un sanctuaire, un lieu où les chasseurs, agriculteurs, rana- culteurs, promeneurs ne pour- raient se balader ? La question méri- te d’être posée même si “elle n’est pas encore d’actualité” prévient la com- munauté de communes par la voix de son président Claude Dussouillez qui réfléchit avec l’État à la mise en pla- ce d’une stratégie de création des aires protégées (S.C.A.P.). En cas d’adoption d’un tel schéma, les activités humaines seraient limitées voire interdites sur les 3 000 hectares de la vallée. Encore une fois, rien n’est acté. Mais les chasseurs anticipent : “Avant de protester, nous voulons mon- trer que nous pouvons être construc- tifs en proposant 27 points pour pré- server la faune et la vallée” annonce Hervé Cart, président des chasseurs du Doubs. Ils veulent surtout qu’on évite de leur interdire de pratiquer

leur passion. Première grande proposition : la limi- tation du nombre de prélèvements de bécassines (trois par jour et par chas- seur). Idem pour les bécasses. C’est une première. Dans leur gilet de chas- se, les disciples de Saint-Hubert auront deux carnets de prélèvements pour chaque espèce. “Il n’y a pas eu besoin de beaucoup de discussions et d’arguments pour convaincre les socié- tés à diminuer le nombre de prélève-

des chasseurs et spécialement embau- ché pour mener à bien ce projet de pro- tection du Drugeon. Les oiseaux migrateurs auront donc droit à cinq fois de plus de zones de quiétude. Les disciples de Saint-Hubert proposent également de lutter contre la propagation des espèces exotiques (renouée du Japon notamment) en créant un réseau d’alerte. Des cellules seront également créées pour com- battre les corvidés, principaux préda- teurs des œufs de bécassine et propo- sent la mise en place de troupeaux d’Highland Cattel pour favoriser le repâturage. Ce plan mis en place par la fédération de chasse a reçu un écho favorable du côté des services de l’état (D.R.E.A.L., D.D.T.). Les associations environnementalistes sont plus mesurées. Pour l’A.P.V.D. (association pour la protection de la vallée du Drugeon), cette mesure “va

dans le bon sens mais nous regrettons qu’il ait fallu 10 ans pour la mettre en place.” Cette dernière se dit prête à travailler avec les chasseurs “pour com- battre par exemple la propagation des plantes exotiques” dit son président Dominique Michelat qui reste toute- fois mesuré. Explications : “Domma- ge que la Fédération de chasse ait ins- crit une motion pour éviter que la zone soit un jour non-chassable” poursuit- il. Entre “écolos et chasseurs”, le dia- logue débute… E.Ch. Les associations de chasse qui limi- tent les prélèvements en bécassine sont : Bonnevaux, Bannans, Bouve- rans, Bulle, Chaffois, Courvières, Dompierre-les-Tilleuls, Dommartin, Les Granges-Narboz, La Rivière- Drugeon, Frasne, Sainte-Colombe, Houtaud, Vaux-et-Chantegrue, Vuillecin.

ments” commente Gilles Mareschal, président du G.I.C. (groupement inter- cygénétique) du Drugeon. Deuxième point : l’augmentation de zones non-chassables (appelées réserves pour la faune sau- vage). “Elles passent à 230 hectares en zone humide” calcule François, chargé de mission à la fédération

“10 ans qu’on le demande.”