La Presse Pontissalienne 145 - Novembre 2011

LE PORTRAIT

La Presse Pontissalienne n° 145 - Novembre 2011

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PONTARLIER

Club rock’n’roll A.D.S.

Jusqu’au bout

de la danse… Jacques Patoz s’est engagé sans compter

dans la promotion des danses de salon sur Pontarlier et le Haut-Doubs. La passion et le souci du détail animent toujours ce maître de danse.

T out commence en musique quand on évoque l’éducation artistique de Jacques Patoz. “J’ai d’abord appris à jouer du trombone à coulisse. Malheureusement pour moi, je n’avais pas l’oreille musi- cale…” De précieuses bases quand il s’agit de monter une chorégraphie. Le jeune musicien se contente alors de danser le week-end dans les discothèques du secteur. “J’ai toujours apprécié le rock mais je n’avais aucune envie de l’enseigner à l’époque.” Sauf que dans sa bande d’amis se trouvait une certaine Maryline qui a lancé des cours de danse de salon sur Pontarlier au début des années quatre-vingt. “Comme elle manquait de danseurs, elle m’a sol-

Godbane. Le cours de rock s’étoffe peu à peu au fil des ans. Perfectionniste dans l’âme, curieux de tout ce qui touche à la danse, Jacques Patoz n’aura de cesse de s’améliorer. De 1983 à 1988, il partici- pe à de multiples formations dans toute la Fran- ce jusqu’à l’obtention du diplôme de maître de danse. Lors de ces déplacements, il côtoie beau- coup de professionnels et enrichit un réseau qui lui sera fort utile au moment d’organiser des stages d’été à Pontarlier. 1988 marque la créa- tion du club rock’n’roll A.D.S. “On est parti dans une optique danse sportive avant de se recentrer sur le rock acrobatique.” Le club pontissalien adhère en 1995 au comité national de rock acrobatique. Il se taille une bel- le réputation avec quelques couples champions de France dans les catégories piétinés, c’est-à- dire quand les pieds restent en contact avec le sol. En 1996,A.D.S. investit les locaux de l’ancien buffet de la gare de Pontarlier. Pendant un mois, une trentaine de bénévoles se retrouvent pour transformer les lieux en espace de danse. Après les danses de bal puis le rock, le maître de danse découvre de nouvelles disciplines : lin- dy hop, boogy, tango argentin, salsa. La suite, on la connaît : stages, stages avant de passer à l’enseignement. “La danse, ce n’est pas seule- ment des pas mais une tenue, une attitude. On ne danse pas qu’avec ses pieds.” La passion est belle mis peut se révéler envahissante dans la vie de famille. “On est forcément un peu égoïs- te” , reconnaît le fautif qui sait pouvoir compter sur un entourage compréhensif. L’ancien musicien a vendu depuis longtemps son trombone à coulisse. La danse a fini par l’emporter haut la main. L’activité du club A.D.S.

licité. Tout est parti de là.” Le partenaire imprévu persiste jusqu’à assurer lui-même l’animation du cours. C’est le temps des premiers stages et des premières déconvenues pour le jeune autodidacte qui croyait savoir danser. Il côtoie notamment le professeur Kada Godbane qui l’initie au rock codifié. Une vraie révo- lution, beaucoup de travail aussi. La passion fait le res- te et Jacques Patoz ouvre un cours de rock à la M.J.C. des Capucins. Conscient qu’il a encore beau- coup de lacunes techniques et pédogogiques, il se perfec- tionne en suivant des forma- tions à la M.J.C. de Saint-Cha- mont où intervient Kada

“On ne danse pas qu’avec ses pieds.”

Jacques Patoz ici avec sa partenaire Christi- ne a consacré une bonne partie de son existence à l’enseignement des danses de couple.

ne connaît pas trop la crise. On y enseigne 7 dis- ciplines de danse de couple. Soit une vingtaine de cours par semaine dispensés par Jacques Patoz et 4 animatrices : Christine sa partenai- re, Anne-Laure, Fanny et Lorédane. L’effectif du club fluctue entre 200 et 220 adhérents avec un taux de renouvellement de 50 %. Que fait Jacques Patoz quand il ne danse pas ? Après des études en droit, il a débuté sa car- rière à la mairie à Jougne puis au S.I.V.O.M. pour finir logiquement secrétaire général à la communauté de communes Mont d’Or-Deux Lacs. Il n’a jamais cherché à vivre de la danse. “Le club reste pour moi un lieu d’échange ou d’évasion. Il n’y a plus de barrière sociale. Pour beaucoup, la danse représente une forme de thé- rapie.” Son jardin secret, il le cultive de temps en temps en taquinant la truite au bord de l’eau. Chaque été après le stage de danse organisé début juillet, il s’octroie un break d’un mois sans parler de danse… Ce qui ne veut pas dire sans y penser. La retraite professionnelle approche, le prési- dent d’A.D.S. ne se voit pas rester sans rien fai- re. “J’ai envie de donner des cours privés autour de la danse.” Chasser le naturel, il revient en dansant… F.C.

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