La Presse Pontissalienne 145 - Novembre 2011

LA PAGE DU FRONTALIER 42

La Presse Pontissalienne n° 145 - Novembre 2011

COOPÉRATION

Ouverture en Suisse La carte avantage jeunes devient transfrontalière

Depuis le mois de septembre, les jeunes du Haut-Doubs titulaires de cette carte peuvent bénéficier de réductions dans 15 adresses à La Chaux-de-Fonds. L’autre nouveauté est que les Suisses de moins de 30 ans peuvent désormais se procurer cette carte. C’est le résultat d’une réflexion transfrontalière engagée entre Besançon et la ville de La Chaux-de-Fonds.

s’étoffer avec le temps. L’autre volet de ce dis- positif est sa réciprocité. Cela signifie que depuis le mois de septembre, la jeunesse locale suisse peut se procurer la carte avantage jeune en s’adressant directement à la mairie de La Chaux- de-Fonds. L’année dernière, 44 000 cartes ont été vendues dans le Doubs (le prix est de 7 euros). Il faudra attendre encore avant de savoir si l’aspect trans- frontalier s’accompagne d’un nouveau dyna- misme pour cet outil. Enfin, Besançon et La Chaux-de-Fonds ont pré- vu d’approfondir à moyen terme d’autres axes de coopération tels que le transport, le touris- me, la culture, ou la promotion du territoire. De nouvelles rencontres franco-suisses auront donc lieu prochainement.

L es actes valent parfois mieux que les dis- cours. Le 20 octobre, Jean-Louis Fousse- ret, président de la Communauté d’Agglomération du Grand Besançon et maire de Besançon a rencontré Laurent Kurth, maire de La Chaux-de-Fonds pour poursuivre la coopération franco-suisse engagée depuis le 27 avril. “Nos deux agglomérations doivent rele- ver des défis similaires, en terme de développe- ment économique, de positionnement régional et national et d’aménagement du territoire” ont rappelé les élus. Ce ne sont pas que des mots dans la bouche de ces deux maires qui en quelques mois ont travaillé sur trois actions concrètes qui sont des points de départ à une coopération amenée à s’intensifier. Tout d’abord il y a l’Unesco, une thématique commune à ces deux villes. “D’ici la fin de l’année, nous présenterons une carte touristique Centre Franche-Comté-Suisse, qui référencera les sites Unesco à visiter (Besançon, La Chaux-de-Fonds, Le Locle, Salins-les-Bains, Arc-et-Senans)” pré- cisent les services de l’Agglomération de Besan- çon. Devraient figurer également sur cette car- te diffusée à 120 000 exemplaires les lieux remarquables du Haut-Doubs.

Le second point sur lequel les élus concentrent leur attention est la liaison ferroviaire Besan- çon-La Chaux-de-Fonds qui mérite d’être enco- re valorisée. “Clairement pour nous cette liai- son est très importante, notamment en vue de l’ouverture de la future gare T.G.V. d’Auxon. Nous avons envie de profiter de cette nouvelle proxi- mité pour nous rendre à Paris” explique la Vil- le de La Chaux-de-Fonds. Le dernier point de la coopération transfron- talière concerne la Carte Avantage Jeune qui depuis le mois de septembre est valable aussi en Suisse. “Dans notre édition Besançon-Haut- Doubs, nous avons 15 partenaires à La Chaux- de-Fonds” précise le Centre d’Information Jeu- nesse de Besançon qui pilote le projet. Elles s’ajoutent aux 400 adresses réparties entre Besançon et le Haut-Doubs où les détenteurs (il faut avoir moins de 30 ans pour l’obtenir) peuvent bénéficier de réductions. “À La Chaux- de-Fonds, on peut profiter d’une entrée gratui- te à la piscine, à la patinoire, ou au parcours acrobatique en forêt. Il y a encore une entrée gratuite à la salle de concert le Bikini Test” ajou- te le C.R.I.J. Ce n’est qu’un début. Le nombre de partenaires suisses acceptant la carte devrait

Jean-Louis Fousseret, le maire de Besançon travaille avec Laurent Kurth, le maire de La Chaux-de-Fonds sur la coopération transfrontalière.

GASTRONOMIE Le typique chasselas

La Suisse, un grand pays de vin Aux amateurs de bon vin, le littoral suisse promet de très belles surprises. À moins de 30 minutes de la frontière, la Suisse révèle des trésors insoupçonnés. Les conseils d’un sommelier averti.

L es vendanges sont ter- minées depuis plusieurs semaines du côté du lac de Neuchâtel. ÀAuvernier, à Boudry ou au Landeron, on a ramassé le raisin, la vinifi- cation du cru 2011 peut démarrer. Comme d’autres secteurs de Suisse, notam- ment le canton de Vaud (Cha- blais, Lavaux), les vins du canton de Neuchâtel bénéfi- cient des “trois soleils” com- me le disent les spécialistes : le soleil naturel qui vient chauffer les pieds de vignes plantés en coteau le long du lac, le soleil des murs qui emmagasinent la chaleur tou- te la journée pour la restituer pendant la nuit et celui de la réverbération du lac, grand régulateur de température et précieuse source de chaleur. La présence d’une barrière naturelle, la chaîne du Jura, donne à ce secteur un climat tempéré propice à la culture de la vigne. Sur le littoral neuchâtelois, le pinot noir et le chardonnay prédominent. Un autre cépa- ge est très en vogue : le chas- selas. “Le chasselas est à la Suisse ce que le champagne est à la France : une identité culturelle. Chez nous, on le mange en raisin de table, en Suisse, on le vinifie. Pour moi, c’est vraiment le cépage suis- se par excellence” indique le

Les bonnes adresses du sommelier : - Le domaine Égli à Bôle, “des pinots noirs exceptionnels.” - Le domaine Grillette à Cressier, spécialisé dans le char- donnay. - Le domaine des Cèdres à Cortaillod, spécialisé dans le pinot noir. - Le domaine du Signolet à La Neuveville, tenu par Jean- Daniel Giauque. - Le domaine Grisoni à Cressier. - Le domaine de La Béroche. - Un peu plus loin, dans le Valais à Fully, le domaine de Marie-Thérèse Chappaz qui fait “le pétrus du Valais.”

peut même trouver du sau- vignon, du gewurztraminer et du chardonnay. Plus confi- dentiels, le “doral” et le “char- mont”. Dans les vins rouges, c’est donc le pinot le cépage emblé- matique de la Suisse voisine. On trouve aussi un peu de “gara noir”, du “gamaret”, des cépages beaucoup plus colo- rés que le pinot noir. La caractéristique des vins du littoral suisse, c’est le grand morcellement des parcelles. “Personne n’a plus de 15 hec- tares.” Et, conséquence de cet- te production plus limitée, la plupart des vins suisses se boivent… en Suisse. L’export est quasiment inexistant. “Sur la centaine de producteurs que je connais côté suisse, désormais, 80 sont très confor- tables, leur production est très bonne. Les progrès effectués par les producteurs suisses ont été énormes ces dernières années. C’est comme pour le chocolat et les montres : tout est mûrement réfléchi, rien ne se fait au hasard dans le vin suisse” assure le sommelier jurassien. Le prix des vins suisses peut, lui aussi, atteindre des sommets. Sin on trouve de nombreuses bou- teilles à 5 ou 6 euros pièce, certains atteignent sans pro- blème les 50 euros. Et ils les valent. J.-F.H.

sommelier jurassien Chris- tophe Ménozzi qui a été long- temps sommelier au Noir- mont (canton suisse du Jura). Le chasselas, on le boit jeu- ne sur une friture ou un peu plus vieux (3-4 ans) avec un poisson plus noble. Le “fen- dant” (appelé “perlant” du côté de Genève et “gutendell” en Suisse alémanique) est le vin typique conçu à partir du chasselas. Pas des grands crus, mais un petit vin toujours sympathique. Autre vin typique de Neu- châtel :“l’œil-de-perdrix”, “un rosé inimitable fait la plupart du temps avec du pinot noir.” Un peu plus loin, sur les rives du Léman, on trouve le cépa- ge “dézaley”, un des rares blancs à base de chasselas qui donne un vin plutôt sec. Dans les blancs suisses, on

Le vin suisse, trop méconnu côté français, recèle quelques pépites (photo V. Bourrut).

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