La Presse Pontissalienne 145 - Novembre 2011

FRASNE - LEVIER

La Presse Pontissalienne n° 145 - Novembre 2011

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GOUX-LES-USIERS Communes forestières du Doubs Le cerf au cœur des enjeux forestiers L’arrivée du grand ongulé dans les peuplements résineux du Haut-Doubs suscite des inquiétudes de la part

des communes forestières et chez les propriétaires privés.

D iscrètement mais sûrement, le cerf élaphe s’installe sur la haute chaîne juras- sienne. L’espèce pré- sente un peu partout en Franche- Comté s’implante désormais dans la partie montagneuse à partir de la Suisse et de l’Ain où il a été introduit en 1991. Ce phé- nomène n’est pas spécifique au Jura. En France, la superficie colonisée par le cerf a doublé et les effectifs estimés ont qua- druplé en 20 ans. Le cerf mange les jeunes pousses et les écorces. “Il est presque impossible de se prémunir de la dent du cerf en futaie régulière. Les semis sont abroutis sans qu’on les voie, ce qui compromet le peuplement” , indique Éric Dubois, le directeur de l’O.N.F. dans le Doubs lors de l’assemblée générale des communes fores- tières qui s’est tenue le 22 octobre à Goux-les-Usiers. L’office souhaite alerter les col- lectivités sur l’évolution de la

situation. “Le cerf, on en parle depuis 4 ou 5 ans. Pendant long- temps on ne le voit pas puis on commence à voir des indices sur les saules. Les premiers dégâts sur perchis d’épicéa ont été consta- tés sur le Noirmont et du côté de Petite-Chaux” , explique ensuite François Chanal, le responsable O.N.F. de l’unité territoriale de Labergement-Sainte-Marie qui englobe les massifs du Larmont, Laveron et tour du lac. Véritable ressource financière pour les communes et précieux gisement d’emplois, la forêt du Haut-Doubs semble plus expo-

Le cerf a largement occupé les débats lors de l’A.G. des communes forestières du Doubs.

objectifs.” Pour Albert Hillaire, qui préside les communes fores- tières du Jura, “les seules per- sonnes qui peuvent résoudre ce problème, c’est l’État.” Présent lors de la réunion, Christian Decharrière le préfet de Région a apporté quelques éléments de réflexion. Il a d’abord rappelé qu’il n’était pas question d’éradiquer le cerf. Il compte aussi clarifier les objec- tifs des uns et des autres en matière de gestion de la faune.

chasse.” Jean-François Joriot, le prési- dent des forestiers privés - sec- tion Doubs - est sur lamême lon- gueur d’onde. Il dénonce le peu d’attention accordée aux fores- tiers sur ce problème. “La concer- tation, ce n’est pas seulement une écoute polie de nos souhaits. L’accord signé entre tous les par- tis au sein de Franche-Comté Forêt n’a pas été respecté. C’est pour ça que nous avions décidé de ne pas participer à la pré-

sentation du schéma cynégétique.” Les tensions entre forestiers et chasseurs sont palpables. Il n’empêche que les uns et les autres sont obligés de travailler main dans la main pour régu- ler les populations de cerfs. Syl- vestre Chagnard, le directeur régional de l’O.N.F., distingue deux axes du travail sur le sujet. “Il faut poursuivre le projet enga- gé avec les Suisses. Les commis- sions plan de chasse devront éga- lement s’appuyer sur des constats

“Il y a des expressions de la pro- blématique relativement diverses. Le schéma cynégétique doit per- mettre un développement modé- ré du cerf” , explique le repré- sentant de l’État qui ne se sent pas dessaisi de toute possibili- té d’évolution même s’il a déjà signé ce document, on va consti- tuer un groupe de travail cerf au sein de la commission dépar- tementale de la chasse et de la faune sauvage.

sée qu’ailleurs à l’intervention du cerf susceptible d’occasionner des pertes qualitatives et quantitatives. “Il faudra que la régulation se fas- se par la carabi- ne. À vous élus de reprendre lamain sur les plans de

“Que la régulation se fasse par la carabine.”

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