La Presse Pontissalienne 145 - Novembre 2011

20 DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 145 - Novembre 2011

COMMENTAIRE La présidente des notaires du Doubs Brigitte Racle : “2011 sera une meilleure année” D’après la présidente des notaires du Doubs, le marché de l’immobilier a retrouvé des couleurs cette année et devrait s’accélérer encore d’ici la fin de l’année. L’optimisme est de retour.

L a Presse Pontissalienne : Quel enseignement avez-vous tiré de ce dixième anniversaire de l’observatoire de l’immobilier ? M tre Brigitte Racle : Nous avons été sidérés en regardant l’évolution des prix de l’immobilier sur dix ans. Dans notre département, le prix des appartements anciens a augmenté de 84 %. Le prix des appartements neufs quant à lui, a bondi de 94 %, celui des mai- sons anciennes de 79 % et enfin celui des terrains à bâtir de 80%. On avait évidemment constaté que ça augmentait au fil des ans, mais à ce point, ça nous a vraiment étonnés. Si on com- pare cette évolution avec celle du C.A.C. 40 sur les dix der- nières années, on peut affirmer sans hésiter que la pierre est un investissement beaucoup plus sûr. L.P.P. : Des règles sont néanmoins à respecter : on a vu beaucoup d’investissements hasardeux dans la pierre qui se sont soldés par des

échecs ! B.R. : Bien sûr, il y a eu de nom- breuses désillusions de gens qui ont acheté des biens à l’autre bout de la France, sans même les voir une seule fois, et qui se trouvent piégés aujourd’hui par- ce que ces biens, mal placés, ne se louent pas. Les règles de bon sens, elles sont immuables : quel- qu’un qui choisit correctement son produit, dans un endroit bien situé, pas trop éloigné d’un centre-ville, avec un bien qui ne

L.P.P. :2011 est-elle,après trois années difficiles, l’année de la reprise dans l’immobilier ? B.R. : Notre étude s’étale de sep- tembre 2010 à juin 2011. De septembre 2010 à fin 2010, la fin d’année a été excellente car il y avait des mesures fiscales qui intervenaient à partir du début 2011, notamment la bais- se de l’avantage lié à Scellier. Cette perspective a créé un effet de levier, on a enregistré beau- coup de ventes dans le neuf avant la fin 2010. Conséquen- ce logique, le début de l’année 2011 a été plus calme. Et on sent depuis septembre, un regain d’activité. De plus, la fin d’année va être “reboostée” par deux phé- nomènes : la loi sur les plus- values concernant les résidences secondaires, qui entrera en fonc- tion au 1 er février 2012 et Scel- lier qui sera encore moins inté- ressant à partir de 2012. Dans le neuf, il y a donc intérêt à ache- ter maintenant, avant la fin de l’année. Ajoutons un autre élé-

Maître Brigitte Racle est présiden- te des notaires du Doubs jus- qu’au prin- temps pro- chain.

consomme pas trop, ne se trom- pera pas. La pre- mière règle est de connaître le mar- ché où on achète. J’insiste mais il est indispensable d’acheter dans des secteurs géo- graphiques que l’on connaît. Le bon sens doit pré- valoir.

Les prix ont fait un nouveau bond de 10 %.

ment à destination des couples qui divorcent : le droit de par- tage va augmenter en janvier. La nouvelle fiscalité risque de mettre les gens d’accord plus vite que prévu…Au final, 2011 sera une bonne année pour l’immobilier.

B.R. : Le marché reste très sen- sible et on sait que lors des années électorales, les gens sont plutôt dans l’attentisme. L.P.P. : Estimez-vous que c’est le moment d’acheter ? B.R. : Je le pense. Aujourd’hui, tous les diagnostics qui existent permettent d’avoir une vision complète des biens qu’on achè- te. En ce moment, il y a à nou- veau pas mal de biens sur le marché, on a plus de choix, et les taux d’intérêt, même s’ils sont remontés, restent attrac- tifs. Et encore une fois, quand on voit la bourse actuellement, on est plus incités à investir dans l’immobilier… Propos recueillis par J.-F.H.

L.P.P. : Les prix sont-ils également repartis à la hausse ? B.R. : Dans les appartements anciens, les prix s’étaient tas- sés depuis 2008 et avaient bais- sé de 5,6 % en 2010. En 2011, on enregistre une reprise, modé- ré, de 2 %. Les prix des appar- tements neufs quant à eux n’ont pas cessé de progresser, notam- ment à cause du dispositif Scel- lier qui a soutenu la demande. En 2011, les prix du neuf ont fait un nouveau bond de 10 %. Les prix des maisons anciennes ont, eux, augmenté de 7,1 % cet- te année suite à un coup de frein en 2008 et en 2009. On assiste à un rattrapage.

L.P.P. : Vous entrevoyez déjà 2012 ?

Bilan Les variations sur 10 ans Dans la dernière décennie, les prix de l’immobilier ont quasiment doublé dans le Doubs. Les appartements encore plus que les maisons. E n dix ans, les prix de l’immobilier ont grimpé de près de 100 % pour certains biens. Pas tout à fait pour les maisons qui ont connu une hausse de 74 % dans le Doubs. C’est surtout entre les années 2001 et 2006 que les choses se sont accélérées : le taux d’augmentation est passé de + 8,3 % en 2001 à + 13,2 % en 2006. “Sur les cinq années sui- vantes, les progressions ont commencé par diminuer avec + 8 % en 2007 et + 4 % l’année suivante, avant de baisser brutalement de 4 % sur chacu- ne des années 2009 et 2010. Ensuite, en 2011, le marché repart à la haus- se de 7 %” notent les notaires du Doubs. Le prix des terrains a, lui, connu une hausse encore plus sensible avec + 80 % entre 2001 et 2011. De leur côté, les appartements ont subi une inflation encore plus forte que les maisons : + 84 % en dix ans. “La plus forte hausse annuelle sur le dépar-

tement a été observée en 2005 avec + 17 %. Sur ce marché, les prix ont baissé uniquement en 2010, de - 5,6 %.” Malgré la reprise, le prix des appartements n’a pas encore retrouvé son niveau de 2008, “ils restent inférieurs de 4 % à ce niveau record” , contrairement à celui des maisons qui ont quasi- ment retrouvé leur niveau de 2008. Concernant les appartements neufs, leurs prix n’ont jamais cessé de progresser depuis 2001. Le rythme de croissance s’est cependant ralenti depuis 2008 avec des taux annuels entre + 3 et + 5 % contre + 8 ou + 9 % précédemment. Le rebond cette année est encore plus fort pour les apparte- ments dont le prix a bondi cette année de 10 %.

Une hausse sensible pour les terrains.