La Presse Pontissalienne 145 - Novembre 2011

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 145 - Novembre 2011

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EN BREF

ÉCONOMIE Filière porc Sus aux cochons bretons ! Producteur de porcs installé dans le Haut-Doubs, à Char- quemont, André Delavelle dénonce les travers de l’I.G.P. Saucisse de Morteau qui selon lui enrichirait les transformateurs et ne profiterait guère aux éleveurs locaux.

Jardins Une nouvelle zone de jardins familiaux est disponible sur la commune de Doubs (rue de Vuillecin). L’association Saint- Vincent de Paul, qui gère ces parcelles, a enregistré 18 demandes sur les 24 parcelles créées. 6 parcelles sont donc encore à pourvoir. La location d’un jardin est annuelle. La cotisation est fonction des caractéristiques de la parcelle. En 2012, la cotisation sera de 50 ou 60 euros avec une adhésion à la Fédération des Jardins Familiaux donnant droit à 6 numéros par an à la revue “Jardin Familial de France”. Renseignements au 03 81 38 82 28. Quartiers Les cinq conseils inter- quartiers ont entrepris de réaliser chacun une exposition retraçant l’évolution de leur quartier. Le quartier centre a obtenu le thème des incendies. Une exposition est préparée pour janvier prochain. Le quartier rive droite évoquera l’histoire des “castors” et des tours Berlioz. Présentation prévue au printemps 2012.

“P ourquoi aller chercher des cochons en Bretagne ou ailleurs ?” , s’étonneAndré Dela- velle. Il est le premier à défendre la sau- cisse de Morteau à travers ses fonda- mentaux comtois : le savoir-faire des salaisonniers, l’authenticité des tuyés, la complémentarité avec la filière com- té et la valorisation du petit-lait. “On a tout sur place, y compris un super-abat- toir porcin à Valdahon” , poursuit l’agriculteur qui voyait dans l’I.G.P. un moyen de mieux répartir la production de porcs en Franche-Comté. Pas question bien sûr de suivre le modè- le breton avec des grosses unités. Il pré- conise une production raisonnée en petits ateliers associés à l’élevage laitier. “Pour une exploitation de 50 vaches laitières, comptez un atelier de 250 cochons. Le petit-lait serait consommé sur place. Idem pour le lisier” , explique celui qui en appli- quant ce principe sur son exploitation n’achète pas d’engrais. Son rêve n’a malheureusement pas enco- re été exaucé. “On recense dans la région une seule installation en pur porc au cours des dix dernières années. Les volumes de saucisses de Morteau n’ont cessé de pro- gresser pendant cette période.” André Delavelle explique cette dégradation de la production porcine comtoise d’abord par des prix beaucoup trop bas. “On touche

le même prix de viande qu’il y a 40 ans. On est tout juste à 1,50 euro par kg.” Le cahier des charges de l’I.G.P. ne pro- tège pas assez les éleveurs locaux selon André Delavelle. Le critère d’alimentation des porcs au petit-lait est insuffisant. “L’I.G.P. restreint la fabrication à la Franche-Comté mais rien n’interdit d’utiliser des porcs de Bretagne ou d’ailleurs à partir du moment où ils sont nourris au petit-lait. L’I.G.P. protège les transformateurs mais pas les produc- teurs” affirme-t-il.

La Morteau n’est pas le seul produit à souffrir de cette contradiction au niveau des zones d’approvisionnement. Le jambon de Bayonne est dans la même situation. André Delavelle aurait préféré une vraie A.O.C., à l’exemple du comté et qui laisse un vrai pouvoir de négociation aux pro- ducteurs. On peut aussi se demander vu le contex- te pourquoi il continue à produire du porc sur son exploitation. “On arrive à dégager quand même un peu de revenu en sachant qu’on ne compte

L’impression de prêcher

dans le désert.

“Contrairement à ce qu’on peut lire, on importe encore des porcs de Bretagne ou d’ailleurs pour fabriquer de la Morteau”, déplore André Delavelle.

extérieurs dans l’approvisionnement de la saucisse de Morteau. “Peu importe, c’est toujours trop. Devra-t-on un jour fai- re le Flambée de Morteau avec comme invité d’honneur la Bretagne ?, conclut- il en citant un de ses amis “poètes” : “Les Bretons, on les aime bien. On veut bien aller en vacances chez eux, mais on ne veut pas que leurs cochons viennent en vacances chez nous…”

pas la main-d’œuvre.” La relance de la production comtoise pas- se selon lui par la revalorisation des prix. “À 10 euros le kg de saucisse de Morteau, il faudrait qu’on nous achète les cochons environ 2,50 euros le kg.” Considéré comme un râleur au sein de la filière, André Delavelle a parfois l’impression de prêcher dans le désert. Il admet ne pas savoir la part des apports

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