La Presse Pontissalienne 144 - Octobre 2011

LA PAGE DU FRONTALIER 46

La Presse Pontissalienne n° 144 - Octobre 2011

STATISTIQUES 6 117 personnes 27,1 % des travailleurs frontaliers francs-comtois vivent à Pontarlier La majorité des frontaliers sont domiciliés dans les secteurs de Pontarlier et de Morteau. En revanche, ce qui est surprenant, c’est qu’ils sont de plus en plus nombreux à venir de Besançon pour travailler en Suisse.

Autorisations frontalières de commune franc-comtoise de résidence, à commune suisse de travail.

I l y a des Bisontins qui ne rechignent pas à faire des kilomètres pour aller travailler en Suisse. Selon l’O.S.T.A.J. (l’Observatoire Statistique Trans- frontalier de l’Arc Jurassien), 2,7 % des travailleurs frontaliers, soit 602 personnes sont domiciliés dans la capi- tale régionale ou dans les communes environnantes. Ils sont principalement salariés dans des entreprises du can- ton de Neuchâtel (Le Locle et La Chaux- de-Fonds) et du canton de Vaud (Val- lée de Joux, Lausanne). “Le facteur kilométrique n’est plus un frein” pré- cise l’O.S.T.A.J. L’emploi qui corres- pond à leur niveau de qualification, et un salaire plus avantageux qu’en Fran- ce du fait du taux de change, sont en revanche les deux raisons qui expli- quent que des actifs acceptent de fai- re plus d’une heure de route parfois pour aller travailler en Suisse. Mais tous les frontaliers ne passent pas la frontière. C’est le cas de commerciaux qui vivent dans la capitale régionale mais qui sont détachés sur le marché français par une entreprise suisse. Néanmoins, compte tenu de la dis- tance, le phénomène frontalier est

teur qui en passant la frontière peut dans certains cas doubler son salai- re ? Si jusqu’à présent cette question ne se posait qu’aux sociétés du Haut- Doubs, elle perce maintenant dans des entreprises du Grand Besançon. “À une époque nous n’étions pas touchés, mais depuis deux ou trois ans, on sent cette pression” confie la direction d’une P.M.E. industrielle de Mamirolle. Elle a vu au printemps partir un de ses salariés qualifiés qui a quitté la bou- tique pour aller en Suisse après plus de dix ans de bons et loyaux services. “Il y a deux ans deux techniciens sont déjà partis” ajoute encore l’entreprise qui recherche aujourd’hui un électro- mécanicien. La frontière semble perdre presque toute son attractivité dans les entre- prises de Besançon. “Deux ou trois jeunes outilleurs sont partis en Suis- se. Mais on ne ressent pas franchement le phénomène frontalier” explique-t-on dans les établissements Bourgeois.

moins marqué à Besançon qu’à Pon- tarlier ou à Morteau. Ces villes situées à deux pas de la frontière logent 27,1 % des travailleurs frontaliers pour la pre- mière et 34,1 % pour la seconde. Une réalité qui est d’ailleurs à l’origine de particularités dans le Haut-Doubs telles que les prix de l’immobilier, les plus élevés du département. Beaucoup de secteurs profitent du pouvoir d’achat des frontaliers, à commencer par le commerce. Par ailleurs, on voit reve- nir en ce moment dans les magasins duHaut-Doubs la clientèle suisse armée

Nombre de frontaliers domiciliés ans les agglomérations suivantes

% du nombre total de frontaliers

moins marqué que dans l’horlogerie” poursuit l’industriel. L’agence intérim Randstad à Besançon abonde dans ce sens. Selon elle, le phénomène fronta- lier “est à la marge. C’est anecdotique. On constate que des gens vont en Suis- se tenter leur chance et ensuite ils revien- nent, notamment à cause de la dis- tance.” En revanche, il arrive à l’agence Randstad de Besançon d’envoyer des intérimaires enmission dans des entre- prises sur le Haut-Doubs, parce que la main-d’œuvre manque sur la ban- de frontalière.

0,1% 0,3% 0,1 % 0,2 % 2,7 % 0,4 % 1,9 % 34,1 % 27,1 %

Vesoul 33

Lure-Luxueil 64

Gray 20 Dole 39

d’un franc fort qui a tout intérêt à venir consommer France. Les perdants sont les entreprises qui pei- nent à garder leurs salariés. Pour eux, la tentation est forte de chercher un emploi en Suisse, et les sociétés françaises sont dému- nies d’arguments pour les dissuader de faire ce choix. Comment retenir un collabora-

Besançon 602

Les perdants sont les entreprises.

Lons-le-Saunier 94 Champagnole 422 Morteau 7 664 Pontarlier 6 117

La majorité des frontaliers réside à moins de 14 kilomètres de la frontière.

“Dans les métiers de la mécanique et des opérateurs sur presse, c’est

ÉTUDE

L’O.S.T.A.J.

Le profil du frontalier passé au crible L’Observatoire statistique du travail de l’Arc jurassien a décortiqué le profil des frontaliers d’aujourd’hui. Profil-type : un jeune ouvrier dans l’industrie.

S A L O N

L es actifs travaillant en Suisse sont souvent plus jeunes que ceux travaillant en Franche-Com- té. Ils sont plus nombreux entre 25 et 44 ans alors que la majorité des actifs tra- vaillant en Franche-Comté sont âgés de 35 à 54 ans en moyenne. Les 25 à 44 ans représentent 65 % des actifs travaillant en Suisse contre 51 % de ceux travaillant en France. De plus, le nombre d’actifs de plus de 44 ans décroît plus rapidement par- mi ceux travaillant en Suis- se que pour ceux travaillant en Franche-Comté. Les femmes travaillant en Suis- se sont plus jeunes que les hommes : 29 % ont moins de 25 ans contre 26 % pour leurs collègues masculins, les 30- 39 ans représentant 33 % des effectifs dans chaque catégo- rie. Deuxième enseignement de l’étude de l’observatoire : les frontaliers travaillent très majoritairement dans l’industrie. En 2007, 62 % des actifs des cinq zones d’emploi frontalières travaillant en Suisse occupent un emploi dans l’industrie contre 29 %

vaillant en Franche-Com- té (62% contre 32 %). La pro- portion de cadres et de professions intermédiaires travaillant de part et d’autre de la frontière sont proches. En corollaire, les employés sont nette- ment moins présents par- mi les per-

de ceux qui travaillent en Franche-Comté. Les activi- tés industrielles employant des frontaliers en Suisse tour- nent principalement autour de l’horlogerie, de la bijoute- rie-joaillerie et des micro- techniques (matériel médico- chirurgical). À elles seules, ces trois activités industrielles représentent 38 % de l’emploi contre 2 % en Franche-Com- té. L’horlogerie suisse emploie 6 100 frontaliers comtois. Les zones d’emploi frontalières françaises n’en emploient qu’un peu moins de 1 300. Dans ces dernières, l’industrie horlogère a perdu de l’importance au fil des années mais la main-d’œuvre cor- respondante n’a pas disparu. 23%des frontaliers travaillent dans les activités tertiaires marchandes (commerce, trans- ports et services divers) contre 35 % pour ceux qui restent en Franche-Comté. Enfin, selon l’observatoire, les frontaliers occupent plus fréquemment un emploi d’ouvrier. Les actifs résidant dans les cinq zones d’emploi frontalières et travaillant en Suisse sont beaucoup plus souvent ouvriers que ceux tra-

29 % ont moins de 25 ans.

14 au 17 octobre 2011 J’habille ma maison

sonnes travaillant en Suisse (11 %) que parmi celles tra- vaillant en France (26 %). La gamme d’emplois existants pour ces qualifications en France est relativement lar- ge, aussi bien dans les acti- vités marchandes que non marchandes. Parmi les postes de cadres, les métiers d’ingénieurs et de cadres tech- niques d’entreprise prédomi- nent chez les frontaliers. Ils représentent 71 % des cadres et professions intellectuelles supérieures frontaliers, contre 38 % pour les cadres tra- vaillant en Franche-Comté.

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