La Presse Pontissalienne 144 - Octobre 2011

LA PAGE DU FRONTALIER La Presse Pontissalienne n° 144 - Octobre 2011

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SOCIÉTÉ

Montollin en Suisse

Cela fait 16 ans maintenant que la société Crémadog incinère les animaux de compa- gnie. Aujourd’hui, 80 % de sa clientèle récu- Animaux de compagnie incinérés dans la dignité

pèrent dans une urne les cendres de leur bête qu’ils chérissaient.

I l est 10 heures. Installé à son bureau, Denis Sydler emballe méticuleusement des petites urnes en bois avant de les enfer- mer une à une dans un colis pos- tal recommandé. Chacune d’elle contient les cendres d’un animal de compagnie que son propriétai- re a décidé de faire incinérer après sa mort. “Ce sont principalement des chiens” annonce-t-il en par- courant rapidement du regard les fiches qui accompagnent les urnes.

sont recherchés par les proprié- taires qui ne veulent pas que leur petite bête finisse dans une ben- ne, au centre collecteur, au milieu des carcasses d’animaux de toutes sortes en attente d’être transfor- mées en farine. Crémadog rayonne sur toute la Romandie et sur une partie du can- ton de Berne. “Notre métier est double. Nous allons chercher les animaux chez les vétérinaires avant de les incinérer de façon collective. Dans ce cas, la personne n’a pas la possibilité de récupérer les cendres” explique Denis Sydler. Il ajoute : “Nous proposons aussi des inciné- rations individuelles. Le proprié- taire vient avec la dépouille de l’animal, et s’il le souhaite il peut repartir avec les cendres dans une urne.” Une majorité de personnes optent pour la seconde solution. “80 % de nos clients veulent récupérer les cendres. C’est important pour eux”

précise-t-il encore. En témoigne le nombre de mots de remerciements qui couvrent une partie du mur du bureau, signés par des gens qui ont accompagné leur animal jusqu’ici dans la dignité. Une personne seu- le, d’un certain âge, qui n’a eu que son chat pendant vingt ans pour lui tenir compagnie, “c’est une catas- trophe pour elle quand il disparaît. On ne peut pas rester insensible à ce lien d’affection.” Des personnes dépensent jusqu’à 600 francs suisses dans l’urne qui abritera les cendres. Il en existe de toutes sortes, en cuivre, en bois, en marbre, de cou- leur différente. Il y a même des pen- dentifs en or. De plus en plus, Crémadog accueille

sur rendez-vous des familles qui viennent assister à la crémation de leur animal. 1 % de la clientèle est française. Celle-ci est invitée à s’acquitter du montant de la pres- tation sur le champ pour éviter les impayés auxquels la société a sou- vent été confrontée. Il faut comp- ter 106,90 francs suisses pour l’incinération d’un petit rongeur. Le tarif est progressif en fonction du poids de l’animal pour atteindre 587,50 francs suisses pour un chien de 80 à 85 kg. L’incinération dure 1 h 30 pour un chien de 30 kg. “Nous incinérons tout ici. Des chiens et des chats principalement, mais aus- si des oiseaux, des souris, des ser- pents, des chèvres, des lapins qui

sont en ce moment les animaux de compagnie à la mode” constate Denis Sydler. Il a même été donné à Crémadog d’incinérer un lion, un puma, un tigre du Bengale et une panthère. La réglementation helvétique est très stricte sur les normes qui enca- drent les incinérateurs. Des règles qui impactent fortement le mon- tant de l’investissement dans les fours. C’est pour cette raison que Crémadog avait envisagé de s’installer à Pontarlier, car les normes en France sont un peu plus souples et donc le coût des fours moins élevé. Mais ce projet n’a pas abouti. T.C.

Denis Sydler a eu l’idée de créer Crémadog après avoir û déposer le cadavre de

Cela fait 16 ans main- tenant que Denis Syd- ler et Aldo Mollichelli ont créé la société Cré- madog à Montmollin à quelques kilomètres de Neuchâtel. Elles ne sont que quelques-unes en Suisse à être spé- cialisées dans l’incinération des ani- maux de compagnie. Ces établissements

“Nous incinérons tout ici.”

son chien mort dans une benne collective.

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