La Presse Pontissalienne 144 - Octobre 2011

MOUTHE - RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n° 144 - Octobre 2011

30

EN BREF

CHAUX-NEUVE Le Conseil général tient ses engagements La Coupe du Monde aura bien lieu Menacée suite à des travaux de sécurisation non réalisés, la Coupe du Monde de combiné nordique aura lieu les 13, 14 et 15 janvier prochains à Chaux-Neuve.

Jeunesse Dans le cadre du “Projet Éducatif

Local” et du “Contrat Enfance Jeunesse”, les services de la Communauté de Communes du Larmont et de la Ville

de Pontarlier informent des modalités d’inscriptions au

A près l’inquiétude, la confir- mation. Celle de pouvoir organiser la Coupe duMon- de A de combiné nordique les 13, 14 et 15 janvier 2012 à Chaux-Neuve. Un doute quant à la tenue de l’événement s’était immiscé début septembre dans la tête des organisateurs, inquiets de voir des travaux de sécurisation de la raquette d’arrivée “non réalisés” par le propriétaire du site. Pour le Conseil général du Doubs, Vincent Fuster rassu- re : “La Fédération Internatio- nale de Ski nous a demandé de respecter 6 points pour la tenue

rité : “Avec 8 000 personnes dans l’aire d’accueil l’année dernière, nous nous sommes rendu comp- te qu’un mouvement de foule pouvait être dangereux. Nous demandons au S.M.I.X. des tra- vaux. Sinon, on ne voit pas l’intérêt d’investir dans un lieu (le tremplin) qui ne serait pas aux normes” déclare Bernard Barrand, le président de l’A.S.N.I. à qui incombe la res- ponsabilité d’organiser cet évé- nement mondial. Le Conseil général et le S.M.I.X. de Mouthe en sont conscients. Ils ont reçu mi-septembre les organisateurs. “Il reste un mois

de l’événement. La sécurisation n’en faisait pas partie : elle est prévue dans les travaux 2012. Pour l’heure, nous avons respecté 5 points, le dernier manquant concerne la visibilité du trem- plin par les juges. Nous place- rons des caméras pour remplir le cahier des charges” explique le vice-président du Département. Reste que

Dispositif Animations pour les vacances de Toussaint : venez inscrire vos enfants aux ateliers et stages “À Tous Sports”. Tarif unique de 5 euros par enfant et par stage. Renseignements au 03 81 38 82 46. Science “Sciences en Fête” à Nans-sous-Sainte- Anne du 13 au 16 octobre, dans le cadre de l’exposition “À l’eau !” présentée tout au long du mois d’octobre à la taillanderie. Entre science, culture et nature, découvrez les multiples facettes d’une eau vitale et essentielle qui a façonné le paysage de Nans-sous-Sainte- Anne et permis le développement du savoir-faire des taillandiers. Renseignements et réservations auprès de la taillanderie au 03 81 86 64 18.

Le tremplin de Chaux-Neuve prêt à accueillir les sauteurs et Jason Lamy-Chappuis, l’enfant du pays (photo archive L.P.P.)

Il va tout de même va falloir faire vite.

l’Association du site nordique interna- tionale de Chaux- Neuve (A.S.N.I.) souhaite vivement ces travaux de sécu-

sortie du stade au niveau de la passerelle, les canons à neige. Le premier point a été réalisé. Pas encore le second, ni le troi- sième, qui devraient toutefois l’être en 2012 pour la troisième phase de travaux (1,4 million d’euros). Celle-ci prévoit notam- ment le bétonnage de la pente, la configuration du grand trem- plin pour l’utiliser l’été, la mise en place d’un enneigement arti- ficiel partiel et l’achat ou loca- tion d’un dameur. Les fans de Jason Lamy-Chap- puis peuvent se rassurer. En janvier, ils pourront supporter leur champion. E.Ch.

et demi de travaux pour concé- der à ces aménagements au niveau des escaliers et de l’élargissement de l’aire d’accueil. S’il faut donner des coups de pelle, nous le ferons” annonce Vincent Fuster. Il va tout de même va falloir fai- re vite. Mercredi 5 octobre, deux représentants, un de la fédéra- tion internationale de ski, l’autre de la chaîne “Infront”, devaient se rendre à Chaux-Neuve pour observer les avancées des tra- vaux. D’autres améliorations seront engagées à l’avenir. À savoir l’allongement de la piste de 2 km à 2,5 km, l’amélioration de la

LAC SAINT-POINT La biodiversité menacée Attention plantes invasives Les plantes invasives, notamment la Renouée du Japon, s’installent durablement autour du lac au détriment des espèces locales. Un vrai fléau.

NATURE

Elle consomme les chenilles 2011, l’année des guêpes

La Berce du Caucase peut générer des brûlures assez sévères sur la peau.

Pas folle la guêpe qui a su tirer profit des conditions estivales cette année pour proliférer à un rythme rarement observé dans le département. De l’opportunisme. L es piégeurs de guêpes ont pu s’en donner à cœur joie cet été. Le tableau de chasse de certains affiche parfois plusieurs mil- liers d’individus capturés. Le petit hyméno- ptère a largement participé à l’animation des repas champêtres et autres pique-niques.Outre le risque de piqûre qui ne laisse personne insensible, la guêpe sait aussi semontrer oppor- tuniste. Épicurienne, elle apprécie autant le steak que le melon ou la pêche. En bref, la guê- pe a tout pour attirer l’attention. De quoi sans doute amplifier le phénomène de prolifération constaté cet été. “Des fluctuations assez cou- rantes dans le règne animal ou végétal” , note Frédéric Mora, chargé de direction au sein de l’Office Pour les Insectes et leur Environne- ment, O.P.I.E. Franche-Comté. À la différence de ce qui se passe chez les abeilles domestiques, une colonie de guêpes

ne s’installe jamais au même endroit d’une année sur l’autre. L’espèce est très sensible aux conditions climatiques. Lesquelles se sont avérées particulièrement clémentes. Pas for- cément humide, l’hiver 2010-2011 était plu- tôt froid et sec, ce qu’apprécient les fondatrices chez les guêpes. Hiver agréable suivi d’un prin- temps tout aussi sec et remarquablement enso- leillé. “Le taux de survie augmente assez logi- quement dans de telles circonstances” , poursuit Frédéric Mora. La sécheresse printanière aus- si été bénéfique à la floraison des arbres frui- tiers qui ont mûri très tôt cet été. Conséquence : beaucoup de colonies avec beaucoup à man- ger. “Cette fructification précoce a permis un report de consommation assez spectaculaire sur les fruits.” Météo positive et disponibilité en nourriture, la conjonction de deux facteurs explique ainsi l’abondance des guêpes. L’activité des colonies s’est intensifiée au cours de l’été avant de décliner progressivement à l’arrivée des mauvais jours. Les ouvrières ne résistent pas au froid. Le nombre de piqûres de guêpes est logique- ment en augmentation. Ce qui se répercute dans l’activité des services d’urgence sur l’ensemble des hôpitaux franc-comtois. Plus de consultations avec aussi plus de sorties S.M.U.R. dans le cas de piqûres multiples et de réactions allergiques. Les pompiers n’ont pas chômé non plus en multipliant les inter- ventions sur les nids de guêpes, notamment en août. “Si la guêpe pique et grignote les fruits, elle représente en contrepartie un auxiliaire très précieux qui consomme notamment beau- coup de chenilles” , tempère Frédéric Mora. Les années à fruits favorisent le dévelop- pement des colonies. Ici, une ouvrière en train de déguster une poire (photo O.P.I.E. Franche-Comté).

C eux qui s’emportent contre le projet de Voie Verte censé dénaturer le paysage autour du lac pourraient également se mobiliser pour endiguer l’expansion de la Renouée du Japon. Cette plante d’ornement s’en donne à cœur joie sur les rives de Saint- Point où elle a trouvé un terreau fertile. De beaux massifs exotiques jalonnent désormais le sentier pédestre notamment côté Chau- dron. “Il y en a partout. C’est impossible d’en venir à bout. Elle se développe avec une den- sité incroyable qui étouffe ou perturbe les autres plantes” , note Laurent Beschet, le directeur de la Maison de la Réserve. La Renouée du Japon n’est pas la seule espè- ce exotique observée dans les milieux natu- rels de notre région. Le conservatoire bota- nique de Franche-Comté en avait recensé une centaine lors d’un inventaire dressé en 2006. “On en dénombre entre 20 et 30 qui posent réellement des problèmes. Parmi celles-ci la

ve souvent au bord des cours d’eau et le long des grands axes de communication. Venue de la plaine, elle conquiert progressivement les plateaux jurassiens. “Cette plante a un pou- voir de reproduction, par graine ou rebouta- ge, très fort. Le souci, c’est qu’elle n’a pas été importée avec ses prédateurs. Il est illusoire de vouloir s’en débarrasser. Il faudra vivre avec. On peut limiter sa dissémination par des actions préventives en évitant par exemple le broyage.” Certains pays tentent d’introduire des insectes prédateurs. La manipulation peut être effi- cace mais elle comporte toujours un risque, celui de voir le prédateur s’attaquer aux espèces indigènes. Le plus bel exemple étant celui des coccinelles asiatiques réintroduites par les agrobio et qui se sont mises à dévorer non seulement les pucerons mais aussi les cocci- nelles locales. La Renouée est tellement bien implantée qu’elle ne figure même plus dans les priorités d’action du Conservatoire bota- nique. “On essaie de contenir l’arrivée d’autres espèces tout aussi menaçantes comme la Jus- sie à Grande Fleur. Cette plante aquatique a la fâcheuse tendance d’obstruer les étangs et les rivières.” La montagne jurassienne plaît également beaucoup à la Berce du Caucase. La plus grande herbacée d’Europe, de la famil- le des Ombellifères, apprécie le climat d’altitude humide qui règne sur les hauteurs. Sa sève peut occasionner des brûlures assez sévères sur la peau ou sur les parties non pigmentées comme le museau des vaches. Prudence.

Renouée est la plus agressive et la mieux implantée” , confir- me Marc Villeminot, coordi- nateur “plantes invasives” au conservatoire botanique natio- nal de Franche-Comté. La Renouée du Japon s’est probablement échappée d’un jardin public ou privé pour s’installer et s’épanouir dura- blement dans le département. Elle est arrivée à partir des années cinquante. On la trou-

Impossible d’en venir à bout.

Made with FlippingBook flipbook maker