La Presse Pontissalienne 144 - Octobre 2011

MOUTHE - RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n° 144 - Octobre 2011

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LES GRANGETTES Des questions sans réponse Voie verte : les agriculteurs (également) mécontents Plusieurs exploitants sont impactés par le projet qui selon eux ne prend pas assez en compte les contraintes foncières et agricoles induites par un tel aménagement.

L es agriculteurs ont mis un cer- tain temps avant de rejoindre le collectif anti Voie Verte qui a encore manifesté son méconten- tement devant la sous-préfecture de Pontarlier le 1 er septembre der-

nier. “On n’a jamais été contre un projet touristique. Si on se mobili- se maintenant, c’est parce qu’on a le sentiment d’avoir toujours été ignorés” , observe Vincent Bouhe- lier, agriculteur aux Grangettes.

Tout avait pourtant bien commen- cé à l’automne 2008 quand le Conseil général avait présenté le concept en annonçant une large concerta- tion sur cet aménagement. “Dès qu’on a su les dates de l’enquête

d’utilité publique, on a fait état de nos doléances. On était d’ailleurs en phase avec le conseil municipal. La problématique agricole était traitée sur deux pages. Nos suggestions n’ont jamais été prises en compte. Après l’annonce des résultats, on a rencontré Christian Bouday qui nous a simplement lu les conclu- sions. On ne pouvait pas rester sans réagir. Aujourd’hui, notre proposi- tion est simple, une bande cyclable sans barrière de séparation avec la chaussée et qui serait matérialisée par un simple marquage au sol” , justifie Samuel Bouhelier qui sou- ligne aussi le rôle de l’agriculture

faut de la surface. La voie verte pas- se sur des terrains plats, accessibles, mais on veut nous restituer des par- celles en pente. Autre critique avec les parkings aménagés aussi sur des bonnes terres agricoles.” Les agriculteurs se demandent com- ment gérer la cohabitation avec les troupeaux et les engins agricoles qui devront forcément franchir la voie verte pour se rendre aux champs. Quid des responsabilités en cas d’accident ? Sans oublier bien sûr les alternats, cauchemar des riverains et des agriculteurs. “On semble ignorer la taille des engins agricoles et des poids lourds actuels. Le même souci se posera dans la traversée des villages avec tous les usagers sur un même espace par- tagé.” Vincent Bouhelier revient aussi sur une suggestion de bon sens mais tombée aux oubliettes, comme les autres. “ La commune et les agriculteurs proposaient de dépla- cer les travaux de l’emprise côté forêt et non côté lac. On conserverait ain- si les mêmes pentes d’accès aux champs qui sont au contact de la voie verte.”

“Le projet poserait de lourdes contraintes aux agriculteurs”, estime Samuel Bouhelier plutôt favorable aux bandes cyclables.

sur les paysages autour du lac. Sans paysans, le lac ne serait probablement pas aussi attractif. Les griefs des agri- culteurs sont mul- tiples. Ils dénoncent les problèmes d’em- prise foncière et de restitution de terres. “Il nous faut des pâturages, il nous

Le sentiment d’avoir toujours été ignorés.

La manifestation du 1er septembre contre la voie verte avait réuni entre 150 et 200 mécontents.

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